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FR. CUMONT : La lettre de Claude aux Alexandrins.

E. VASSEL: Le taureau sur les stèles de Carthage.

AD. Lops: Recherches récentes sur le livre des Psaumes.

H. GALLERAND: La rédemption dans l'Eglise latine d'Augustin à Anselme.

L. GAUTHIER : El-Hallâdj et le Panthéisme (à propos de deux livres récents).

REVUE DES LIVRES

1.Analyses et comptes-rendus

4o P. Marty. Les chapitres 56-66 du livre d'Esaïe traduits et commentés.
(Ad. Lods.)

2o R. Carton. L'expérience physique chez Roger Bacon. (A. Koyré.)
3o R. Carton. L'expérience mystique de l'illumination intérieure chez
Roger Bacon. (A. K.)

4 R. Carton. La synthèse doctrinale de Roger Bacon. (A. K.)

5o D. Bertrand-Barrand. Les idées philosophiques de Bernardin Ochin. (A. K.)

6o J. Chevalier. Pascal, Pensées sur la vérité de la religion chrétienne. (P. Alfaric.)

7° J. Laporte. La doctrine de Port-Royal. (A. Alba.)

8° L. Rangier. La Scolastique et le Thomisme. (P. Alphandéry.) 9° M. Bloch. Les rois thaumaturges. (P. A.)

1. — Notices bibliographiques. 629482

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BL3 45

V. 91-92

H. Pinard de la Boullaye: L'Etude comparée des Religions. t. II.
P. Carus: God — C. Richard: L'Athéisme dogmatique en sociologie
religieuse. - D. Hans Haas: Bilderatlas zur Religionsgeschichte.
A. Cowley: Aramaic papyri of the fifth century B. C. — P. Thomsen:
Die neueren Forschungen in Palaestina-Syrien. E.-T. Richmond: The
Dome of the Rock in Jérusalem. Archiv für Keilinschriftforschung.
- F. Chalanson: Histoire de la première Croisade. — E. Sevestre: Les
problèmes religieux de la Révolution et de l'Empire en Normandie.
M.-A. Cochet: Essai sur l'emploi du sentiment religieux comme base
d'autorité politique. — J. Bézard: Israël et la pensée latine.

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CHRONIQUE

La REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS parait tous les deux mois, par fascicules in-8° raisin, de 8 à 10 feuilles d'impression. Prix de l'abonnement 1925: Paris

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La Revue est purement historique ; elle exclut tout travail présentant un caractère polémique ou dogmatique

Prière d'adresser tous les ouvrages destinés à la Revue à : la Direction de la Revue de l'Histoire des Religions, aux ÉDITIONS ERNEST LEROUX, 28, rue Bonaparte, PARIS (VIC).

AVIS A MM. LES ABONNÉS: Passé le délai de trois mois, aucune réclamation pour numéros manquants ne sera admise.

7-10-53

La lettre de Claude aux Alexandrins

et les Actes des Apôtres

M. Salomon Reinach a fait connaître ici même (1) le contenu du rescrit très remarquable adressé en 41 par l'empereur Claude aux Alexandrins et publié récemment d'après un papyrus par M. Idris Bell, et il a suggéré une interprétation ingénieuse d'un passage de cette lettre où il est parlé des Juifs d'Alexandrie qui, appelant ceux de Syrie ou du reste de l'Egypte, provoquaient <<< une sorte de maladie commune à tout l'univers » (ἐξεγείροντάς τινα νόσον κοινὴν τῆς οἰκουμένης). Ces mots contiendraient une allusion à l'« agitation messianique » qui se répandait de Palestine dans les autres communautés juives et seraient ainsi le plus ancien témoignage sur la diffusion du christianisme. M. Guignebert a immédiatement présenté des objections multiples à cette interprétation (2) et

(1) Revue de l'Histoire des Religions, XC, 1924, p. 109 ss. (2) Guignebert Ibid. p. 123 sss. Le P. Adhemar d'Alès, Etudes, t. 182 (mars 1925), p. 692 ss. s'est aussi prononcé contre l'interprétation de M. Reinach. Il n'en est pas tout à fait de même de M. de Sanctis, Rivista di filologia e d'istruzione classica, N. S. II, 1924, p. 743 sss., qui admet que la propagande chrétienne pouvait troubler déjà les communautés juives et que Claude était au courant de cette turbulence. Une bibliographie complète des articles parus à ce sujel a été donnée par M. Bell, The Journal of Egyptian archaelogy, XI, 1925. p. 95. qui reste aussi sceptique.

maintenu qu'il s'agissait d'une simple affaire locale; les Juifs d'Alexandrie en se renforçant contre les païens menaçaient d'amener des luttes armées, qui eussent été un véritable fléau et se fussent étendues à tous les pays de la Diaspora.

Sans prétendre trancher ici cette controverse, je voudrais simplement attirer l'attention sur un texte qui offre une singulière analogie avec le passage cité de la lettre de Claude. Il se trouve dans l'acte d'accusation prononcé contre saint Paul au nom du grand prêtre Ananias et des Anciens devant le procurateur Félix, à Césarée, probablement en 56 ap. J.-C. Ses adversaires reprochent à l'apôtre, qu'ils appellent « le chef de la secte des Nazoréens » d'être « une peste qui suscite des troubles chez tous les Juifs de l'univers ». (Actes, XXIV, 5 : εὑρόντες γὰρ τὸν ἄνδρα τοῦτον λοιμὸν καὶ κινοῦντα στάσεις πᾶσι τοῖς Ἰουδαίοις τοῖς κατὰ τὴν οἰκουμένην πρωτοστάτην τε τῆς τῶν Ναζωραίων αἱρέσεως.)

La ressemblance des deux expressions est frappante. Seraitelle purement fortuite? Il se peut. La formule est assez vague pour se prêter à plusieurs applications. Néanmoins, l'analogie est telle qu'on ne peut écarter le soupçon de quelque relation entre les deux documents. Mais laquelle? Evidemment, la lettre de Claude ne résume pas les termes d'un réquisitoire prononcé quinze ans plus tard à Césarée. La supposition que l'auteur des Actes aurait eu sous les yeux le rescrit impérial est à peine moins invraisemblable. Cependant une connexion indirecte a pu exister entre les premiers et le second. Je hasarderai une suggestion; on pourra sans doute en proposer d'au

tres.

La lettre de Claude a dû être rédigée dans les bureaux de la chancellerie impériale par un des affranchis du département ab epistulis, que ce prince précisément réorganisa. Le fonctionnaire chargé de la correspondance grecque avec les Alexandrins avait certainement dans ses dossiers les rapports des fonctionnaires romains sur l'agitation des Synagogues. Préci

sément en l'année 40, selon Malalas (1), qui utilise une chronique locale, des troubles antisémitiques sanglants avaient éclaté à Antioche; les Grecs et les Juifs en étaient venus aux mains et l'empereur Caligula lui-même était intervenu pour châtier les coupables. On en a fait la remarque, ces désordres coïncidaient avec le début de la propagande chrétienne dans la grande ville syrienne (2), et il est vraisemblable que quelque relation existait entre la prédication de la foi nouvelle et les luttes qui se produisirent.

Plusieurs années avant le plaidoyer prononcé devant Félix, le gouvernement romain a pu ainsi être informé de l'accusation portée par les conservateurs Juifs contre les novateurs d'être « une contagion qui se propageait dans l'univers ». On a fait observer (3) que le mot employé dans les Actes λotuós était « une référence directe au décret du Sénat par lequel fut garantie l'alliance de Rome avec Simon Machabée et qui enjoignait aux Etats voisins de remettre au grand prêtre les «< pestes » qui auraient fui de la Judée chez eux, afin que le grand prêtre les jugeât selon la Loi (I Mach. XV, 21) ». Le rescrit, dont le ton est en général très modéré, a substitué à λotuós un mot adouci visos et nous y trouvons un écho affaibli de l'imputation dont leurs adversaires chargeaient les chrétiens, bien qu'à Rome on ignorât probablement encore le caractère de la secte ainsi inculpée.

Si notre explication paraît valable, on sera amené à donner un sens très précis à la phrase obscure de la lettre de Claude. La chronologie des voyages de Paul n'est point certaine, mais selon toute probabilité, en l'an 41 il y avait plusieurs années

(1) Malalas, p. 244-245, éd. Bonn, ne nous donne malheureusement qu'un réci légendaire de ces événements, mais le fond doit en être exact et les dates données sont très précises. Le chroniqueur place le début de ces événements la troisième année du règne de Caligula, qui monta sur le trône en mars 37, et, après les avoir racontés, il ajoute que « cette même année » l'empereur fut tué (24 janvier 41).

(2)Dobias, Histoire de la province romaine de Syrie, 1, 1924, p. 568, cf. p. 409 ss.

(3) Loisy, Les Actes des Apôtres, 1920,

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qu' 'il avait commencé à prêcher sa foi nouvelle en Syrie. Les relations entre la Syrie et Alexandrie étaient si nombreuses que certainement des émissaires de la « secte des Nazoréens >> étaient déjà arrivés dans la grande métropole gréco-juive et cette propagande menaçait d'y provoquer les mêmes réactions violentes qui venaient de se produire à Antioche et probablement ailleurs (1). C'est pourquoi nous voyons les autorités romaines, soucieuses avant tout du maintien de l'ordre, interdire aux agitateurs du dehors l'entrée d'Alexandrie.

Je ne me dissimule pas combien cette explication reste enveloppée d'incertitude. Souhaitons que les papyrus qui nous ont déjà fourni des renseignements si intéressants sur la colonie juive d'Alexandrie nous apportent bientôt plus de clarté.

Fr. CUMONT.

(1) Suivant la Chronique d'Eusèbe (Migne P. G. XIX, 539), c'est sous le règne de Claude que Marc aurait fondé l'église d'Alexandrie, mais cette indication est très sujette à caution.

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