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Notices Bibliographiques

W, O. E. OEsterley.

The sacred Dance, Cambridge, University Press, 1923, in-12, x-234 p.

Depuis longtemps on a observé que la danse avait dans l'antiquité un caractère religieux et qu'elle le conserve encore de nos jours chez beaucoup de sauvages. Oesterley l'étudie de ce point de vue en un petit volume d'une information solide et d'une présentation très claire et méthodique. Il essaie d'abord de reconstituer l'idée que s'en faisaient les hommes préhistoriques d'après celle que s'en forment encore aujourd'hui certaines tribus polynésiennes, qui semblent plus proches de la mentalité primitive. Puis il montre que la danse sacrée joua un rôle considérable et particulièrement instructif dans la religion d'Israël. Enfin il en examine sucessivement les formes principales, pour montrer comment chacune à diverses époques et en divers pays garde la marque très nette de son origine archaïque. Nous voyons ainsi défiler devant nous les danses processionnelles, les danses circulaires, les danses extatiques, les danses saisonnières, les danses triomphales, les danses nuptiales, les danses funéraires. L'exposé, toujours vivant et limpide, abonde en rapprochements curieux et suggestifs. Comme il est l'œuvre d'un bibliste, il intéressera particulièrement tous ceux de ses lecteurs qui se sont voués à l'étude de l'Ancien Testament. Prosper ALFARIC.

H. W. SCHOMERUS.Sivaitische Heiligenlegenden, lena (Diederich), 1923, in-8°, xxxI-306 p.

Dans la collection bien connue des Religiöse Stimmen der Völker, dirigée par Walter Otto, M. Schomerus avait déjà publié un premier volume de Terte zur Gottesmystik des Hinduismus, contenant un recueil de poésies religieuses. Il en donne maintenant un second, consacré à des Vies de saints adorateurs de Civa. Ces Vies sont extraites de deux recueils tamouls, qui semblent avoir été écrits vers le x siècle. Elles sont certainement légendaires. Mais leurs

légendes sont, en un sens, plus vraies que l'histoire, parce qu'elles reflètent l'idéal spirituel d'une masse considérable de croyants répandus dans tout le sud de l'Inde. Elles contrastent avec les récits hagiographiques des textes plus anciens rédigés en sanscrit. Ceuxci présentaient leurs héros mythiques comme des ancêtres prodigieux dont les exploits en imposaient aux dieux eux-mêmes et qui d'ailleurs étaient mal vus par eux. Les Saints tamouls se font remarquer plutôt par la piété dont ils font preuve à l'égard de Civa. Ils ne vivent que pour leur dieu, n'ayant d'autre souci que d'obtenir sa faveur et ils comptent pour cela sur sa bonté accueillante plutôt que sur leurs (euvres propres. Ils sentent, parlent et agissent presque en Chrétiens. Par là ils offrent pour nous un intérêt spécial. Ils montrent comment les religions les plus dissemblables sont régies, au cours de leur évolution, par des lois uniformes. Prosper ALFARIC.

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Alfred GUILLAUME. The traditions of Islam, an Introduction to the study of the Hadith Literature, Oxford, Clarendon Press, 1924, in 8°, 184 p.

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Dans la vie de l'Islam, la Tradition est inséparable de l'Ecriture. Elle l'explique et la précise. A l'occasion elle en atténue discrètement le danger. Surtout elle la complète et permet de répondre à maintes questions qui ne sont point posées dans le Coran. Aussi s'est-elle constituée de bonne heure, dès le temps de Mahomet, et elle n'a cessé depuis lors de s'enrichir et de se transformer, pour répondre aux besoins changeants de ses adeptes. Or son histoire est assez mal connue. M. Alfred Guillaume a voulu en tracer une esquisse sommaire à l'usage du public cultivé qui s'intéresse aux questions musulmanes. Il montre donc en quelques traits rapides comment s'est formée et développée une littérature fort riche qui s'appliquait à recueillir les survivances orales de l'enseignement du prophète. Puis il donne quelques exemples caractéristiques des résultats ainsi obtenus par l'Islam. Un chapitre intéressant explique comment la figure de Mahomet s'est progressivement idéalisée. Un autre s'attache à montrer que les textes évangéliques ont été ici souvent mis à profit et que d'une manière générale la tradition chrétienne a été souvent exploitée par l'Islam. Cette partie du livre sera lue avec un intérêt spécial. L'ensemble de l'exposé est d'ail leurs fort instructif. Il aide à mieux comprendre non pas seulement la vie intérieure de l'islamisme, mais encore celle du Christianisme et en général de toutes les religions qui s'appuient sur un texte

sacré.

Prosper ALFARIC.

D. S. BLONDHEIM. -Les parlers judéo-romans et la Vetus latina. Paris, E. Champion, 1925. Un vol. in-8° de cxxxvIII-247 pages.

M. S. B. a fait précéder d'une introduction três importante le vocabulaire comparatif des parlers romans des Juifs au moyen âge qui formé le corps de ce volume. Cette introduction a d'abord pour objet de fournir des preuves, surtout d'ordre historique, d'une tradition linguistique, ininterrompue depuis l'antiquité, chez les Juifs; mais M. S. B. entend établir en outre les probabilités en faveur d'une influence linguistique de la synagogue sur l'Eglise latine naissante. Il est remarquable en effet que les traductions bibliques dues aux Juifs au moyen âge aient employé un vocabulaire qui dérivait de la Bible grecque, mais aussi que ce vocabulaire présente des accords frappants avec celui de l'ancienne Bible latine, la Vetus latina ou Itala simples coïncidences, occasionnées par la traduction, plus ou moins contemporaine, en latin vulgaire de la Septante ou de ses révisions? Preuves d'une influence chrétienne sur les Juifs? Preuves d'une influence juive sur les chrétiens? C'est de cette dernière hypothèse que le livre de M. S. B. tend à démontrer la plausibilité et cela nous vaut, de la part du savant philologue de John Hopkins University, une magistrale étude sur la tradition scripturaire dans l'Israël occidental. M. S. B. voit d'ailleurs à cette étude un prolongement considérable pour l'histoire du christianisme elle aboutit à montrer que les vues de M. Deissmann, qui fait au judaïsme la part assez belle dans le développement du christianisme occidental, sont plus acceptables que celles de M. Harnack qui considère le rôle des Juifs dans l'Ouest comme très modeste... La Vulgate n'est qu'une révision, parfois superficielle, de la Vetus latina; par la Vulgate est entré, au dire de M. S. B., un fort élément biblique dans notre vocabulaire et sans doute aussi dans notre sensibilité moderne.

P. ALPHANDÉRY.

CARLOS F. MELO. Hermès. Buenos Aires, Espiasse et Cie, 1925, un vol. in-12 de 245 pages.

M. Carlos F. Melo est un très distingué professeur de l'Université de Buenos Ayres. Esprit des plus ouverts, il juge que le devoir de tout homme cultivé est d'accueillir à la fois les plus hautes intuitions de la poésie et de la pensée, « la rumeur sacrée de la fontaine de Dodone »>, et le souci des problèmes que pose son époque. Il prêche d'exemple: son livre renferme quatre essais, et ils sont consacrés à Berthelot, a Dante, à Camoens, à la question de la paix universelle; disons d'ailleurs que, dans l'esprit de M. C. F. M. Dante et Camoens ne sont guère moins actuels que la chimie cons

tructive ou que les idées du Président Wilson. La leçon de vie intérieure que donne la Commedia à l'homme moderne, la leçon d'énergie que les Lusiadas continuent à adresser à la race ibérique, c'est le thème que, sans déclamation, M. C. F. M. fait ressortir de ses études, d'ailleurs précises autant que brillantes.

P. A.

C. BONAVIA.

Santita del nostro tempo.

n° 22-23 des Quaderni di Bilychnis. - Rome, Publication de la Revue Bilychnis, 1925. Un fasc. de 139 p. in-8°.

M. C. B. est de ceux qui reconnaissent à notre temps une sainteté qui lui est propre; car le tort est, lorsque notre époque réclame des saints, de les réclamer conformes à un idéal qui n'est plus celui de l'âge actuel. « Pourquoi donc faites-vous des prêtres quand vous en avez parmi vous ?» disait Hugo. Les «< prêtres » ou pour mieux dire les saints » de notre temps, M. C. B. nous les laisse à découvrir : il nous dirige seulement vers quelques grands problèmes et quelques figures caractéristiques de la pensée religieuse - ou irréligieuse de notre temps les tendances mystiques dans le Protestantisme, les positions actuelles du judaïsme vis-à-vis du catholicisme, Solovieft, Guyau, Lambruschini, Giuliotti, Buonaiuti, Papini, etc. L'article qu'il consacre à la retentissante Vita di Cristo et à son auteur est d'une mesure et d'une pénétration qui consolent des creuses louanges dont on accabla ce livre creux. M. C. B., non sans malice, remarque combien M. Papini qui s'est posé en fléau de l'école critique lui doit en fait sitôt qu'il a à se prononcer dans certaines questions délicates, exégétiques ou théologiques.

P. A.

Abbé Joseph DEDIEU, docteur ès-lettres. Histoire politique des protestants français, 1715-1794 (Paris, Gabalda, 1925, 2 vol. in-12 de xv-422 et iv-375 pages; prix: 25 fr. les 2 vol.). L'étude de la vie intérieure des églises protestantes en France ne formant point le sujet de cet ouvrage, l'auteur se tenant, comme d'ailleurs l'indique le titre, aux seuls faits où se trouvent impliquées les relations de la monarchie avec le protestantisme, ces deux volumes, envoyés à la Revue, ne rentrent pas dans son objet. Nous ne pouvons que signaler comme importants, solidement fondés sur des sources d'archives.

A. HOUTIN.

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Abbé J. MONTI. - Manuel international des organisations catholiques (Paris, Editions Spes, 1924, in-8°, XIX-338 p.; prix: 20 fr.).

Publication de « l'Office international des organisations catholiques » créé à Rome en 1921 pour être un centre d'union, d'étude, d'informations et de documentation, de propagande, d'action internationale; il y a cinq éditions: française, allemande, anglaise, espagnole et italienne. Le Manuel donne plus de cinq cents notices sur des organisations diverses, composées principalement de laïcs. Dix-sept d'entre elles sont internationales. La plus puissante et la plus connue est sans doute la Société de Saint-Vincent de Paul »>< fondée à Paris en 1833, et qui compte aujourd'hui, dans le monde entier, environ 150.000 membres, répartis en 9.000 conférences. Le livre se termine par un appendice de 45 pages sur les « Universités Catholiques libres ».

A. H.

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J. TIXERONT, doyen de la Faculté catholique de Théologie de. Lyon. L'Ordre et les ordinations. Etude de théologie historique (Paris, Gabalda, 1925, in-12, 272 pages; prix : 8 francs). — << Ce livre n'est pas un traité didactique ni suffisant du sacrement de l'ordre », déclare l'auteur; il y a seulement « fait entrer un certain nombre de renseignements anciens et nouveaux, scripturaires, historiques, liturgiques ou autres, pouvant intéresser surtout les ordinands et les prêtres, et mettre en lumière, avec le fond traditionnel, les vicissitudes qu'a traversées la pratique des ordinations ». Ecrit pour les séminaires et le clergé, le livre repose sur des postulats théologiques, mais la théologie de l'auteur est si modérée et son érudition si estimable que l'étude peut être consultée avec profit par tous ceux qu'intéressent l'histoire de ce sacrement. On pourra aussi consulter avec profit sur ce livre quelques remarques publiées dans L'Ami du clergé du 13 novembre 1924.

A. H.

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