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quelque principe omnipénétrant (vibhu), soit l'atman, soit l'akāça; cette conviction fondamentale exclut un atomisme absolu, à la grecque. Enfin et surtout le concept d'anu n'impliquait que la petitesse, laquelle demeurait, implicitement ou expressément, un simple corrélatif de la notion de grandeur. Ce qui en Grèce ressemble le plus à l'atomisme indien, c'est moins la pensée de Leucippe que l'antique Dyade du Grand et du Petit (1).

MM. Rougier et G. Lyon présentent quelques observations.

M. P. Alphandéry donne lecture d'une communication sur les textes bibliques chez les historiens de la première Croisade. Cette communication sera publiée dans la Revue de l'Histoire des Religions. MM. Dussaud, Guignebert et Alphandéry échangent quelques remarques.

La séance est levée à 6 h. 1/2.

Assemblée générale du 27 décembre 1924.

La séance est ouverte à 4 h. 1/2. M. René Dussaud préside.

Présents: Mmes Dussaud, Reinach, Sartiaux; MM. R. Dussaud, Alba, Alphandéry, Barrau-Dihigo, Berr, Couchoud, Godefroy-Demombynes, Geuthner, Glotz, Guignebert, Koyré, Mayer Lambert, Lebègue, C. Lyon, Macler, Moret, Roman, Rougier, Sartiaux, Sidersky, Sinapian, de Tschilschke, Westphal.

Le Secrétaire des séances lit le procès-verbal de la précédente séance. Il est adopté sans observations.

Le Président sortant adresse à l'Assemblée une allocution où il retrace l'activité de la Société pendant l'exercice 1924.

Le Trésorier présente le rapport financier.

Des observations sont présentées par MM. Pottier et Guignebert. Le Secrétaire général donne lecture du rapport moral. Il signale la place occupée dans les travaux de l'année qui se termine par les recherches sur l'histoire des philosophies religieuses. Au surplus les sujets traités cette année recouvrent une grande partie du champ des études d'histoire des religions: Phénicie, Inde, Grèce et Rome, judaïsme, christianisme antique et médiéval. «Si ce travail, dit en terminant le Secrétaire général, a été aussi vaste et en même temps aussi aisé, c'est sans doute beaucoup à votre collaboration, Messieurs, qu'est dû ce résultat; mais vous serez d'accord avec moi pour dire que le mérite de cette activité si facile et si équilibrée revient surtout à notre cher président, M. René Dussaud. Comment

(1) P. Masson-Oursel, L'alomisme indien. Revue Philosophique, mai-juin 1925, p. 342-68.

ne connaîtrait-il pas les ressources, les possibilités de notre Société ? N'est-elle pas, de toutes pièces, son œuvre, et notre reconnaissance ne lui devrait-elle pas, comme un suprême honorariat, le titre de « président-fondateur »?»>

M. Salomon Reinach prend la parole pour lire une communication sur la première mention du Messianisme dans un texte classique. Ce travail sera publié dans la Revue de l'Histoire des Religions.

MM. Guignebert, de Faye, Couchoud, Goguel, Sidersky et S. Rei- nach échangent quelques observations.

Le Secrétaire général donne lecture du résultat des élections pour l'année 1925. Les membres du Comité sortants, MM. H. Berr, Cordier, Cumont, G. Ferrand, Glotz, Guignebert, Homolle, Sylvain Lévi, Mauss, Meillet, Omont, Parodi, Pottier, Thureau-Dangin, Toutain, sont réélus. Le Bureau pour 1925 est ainsi composé Président : M. EUG. DE FAYE; vice-présidents: MM. THEODORE REINACH et AD. LoDs; Secrétaire général M. P. ALPHANDERY; Trésorier, M. FR. MACLER; Secrétaire des séances: M. A. ALBA.

La séance est levée à 6 h. 1/2.

Séance du 24 janvier 1925.

La séance est ouverte à 4 h. 1/2. M. de Faye préside.

Présents Mmes Dussaud, Renan; Mlle Brunot; MM. de Faye, Alba, Alphandéry, Bémont, Berr, A. Cahen, L. Cahen, Couchoud, Deny, Dussaud, Girard, Goguel, Guignebert, Koyré, Kreglinger, Mayer-Lambert, Lebègue, Lods, Macler, Masson-Oursel, Michaud, Moncel, Pottier, Roman, Rougier, Sidersky.

Au moment d'entrer en fonctions, le Président adresse à l'Assemblée une allocution où il esquisse le programme d'activité scientifique qu'il conçoit pour la Société Ernest Renan. Il souhaite la bienvenue à M. le Professeur R. Kreglinger, de l'Université de Bruxelles, qui assiste à la séance.

Le Secrétaire général annonce à l'Assemblée la nomination dans l'ordre de la Légion d'honneur de M. Gaudefroy-Demombynes et lui adresse toutes les félicitations de la Société.

Il signale la publication d'ouvrages nouveaux touchant l'histoire des religions et notamment celui de M. H. Rougier: la Scolastique et le Thomisme qui se présente comme le bienfaisant examen de conscience de longs siècles du passé médiéval et moderne, et aussi du présent le plus actuel.

M. J. Deny lit une communication sur les traces d'une conception magique de l'écriture dans le vocabulaire ture.

M. Ad. Lods présente une étude sur les recherches récentes sur le Livre des Psaumes et les idées de M. Mowinckel. Cette étude sera publiée dans la Revue de l'Histoire des Religions.

MM. R. Dussaud, Sidersky et Mayer-Lambert présentent différentes observations.

La séance est levée à 6 h. 1/2.

Séance du 21 février 1925.

La séance est ouverte à 4 h. 1/2. M. de Faye préside.

Présents: Mmes Dussaud et Sartiaux; Mlle Brunot; MM. de Faye, Alba, Alphandéry, Bémont, Berr, A. Cahen, Choublier, Couchoud, Dussaud, Gaudefroy-Demombynes, Girard, Goguel, Guignebert, Kindberg, Levy-Bruhl, Lods, Lyon, Macler, Matisse, Moncel, Moret, Neveux, Pottier, Roman, Rougier, Sartiaux, Sidersky, Sinapian, de Tschilschke.

Le Secrétaire des séances donne lecture du procès-verbal de la séance précédente. Il est adopté sans observations.

Le Président annonce à l'Assemblée la mort d'un des membres de la Société, M. Louis Havet, l'éminent philologue et l'ami personnel de Renan.

Le Secrétaire général résume la controverse soulevée par le livre de M. J.-P. Couchoud Le Mystère de Jésus, les discussions qui se sont poursuivies sur ce sujet à l'Union pour la Vérité, et il signale le volume tout récent de M. Maurice Goguel: Jésus de Nazareth, mythe ou histoire.

M. A. Moret présente une communication sur Le corps et l'âme d'après les textes des Pyramides de Saqqarah.

MM. R. Dussaud et Eug. de Faye échangent quelques remarques. La séance est levée à 6 h. 1/2.

Séance du 21 mars 1925.

La séance est ouverte à 4 h. 1/2. M. E. de Faye préside. Présents Mlle Brunot; MM. de Faye, Alba, Alphandéry, Bémont, Berr, Couchoud, Gaudefroy-Demombynes, Goguel, Guignebert, Kindberg, Lebègue, Lods, Lyon, Macler, Rébelliau, Sidersky.

Le Secrétaire des séances donne lecture du procès-verbal de la séance précédente. Il est adopté sans observations.

Le Président fait part à l'Assemblée de la mort de M. H. Cordier, président honoraire de la Société Ernest Renan. Le Secrétaire général lit une notice sur la vie et les travaux de M. H. Cordier.

M. Eug. de Faye présente une communication, dont le texte suit, sur ce sujet Alexandre d'Abonotique a-t-il été un charlatan ou un fondateur de religion?

On a longtemps pris Alexandre d'Abonotique pour un imposteur sur la foi de Lucien qui s'est fait son biographe. Dans les dernières années, cette opinion a été contestée. C'est d'abord M. Otto Weinreich

qui, dans un article des Jahrbücher für das klassische Altertum, 1921, accuse Lucien d'avoir caricaturé Alexandre. Il ne l'a pas compris, incapable comme il était de comprendre le mysticisme. Alexandre a joui d'un tel prestige, son renom a été si universel, le mystère qu'il a fondé a duré si longtemps, qu'il n'est pas admissible qu'il ait été un vulgaire imposteur. Cette thèse a été reprise par M. Cumont dans un article de la Revue de l'Histoire des Religions, nov.-déc. 1922, p. 202. L'éminent historien des religions syncrétistes a fortement insisté sur le pythagorisme d'Alexandre. Il a été un adepte de cette philosophie alors en pleine renaissance. C'est par elle, par l'ascétisme qu'il prêchait, par l'attrait des rites qu'il institua, qu'il attirait les esprits et qu'à Rome même il avait des adeptes.

L'auteur de cette communication admet naturellement qu'il se peut fort bien que Lucien ait odieusement travesti le caractère d'Alexandre d'Abonotique. Rien de plus commun à cette époque que ces sortes de travestissements. Il en a cité de nombreux exemples. Il convient dès lors de faire abstraction du jugement que Lucien portait sur son héros.

Mais que faut-il penser des faits que rapporte Lucien ?
Ses critiques ne les contestent pas.

Que peut-on penser des procédés qu'emploie Alexandre pour pandre l'idée qu une prochaine épiphanie d'Asklepios va se produire, puis de la mise en scène qu'il imagine pour faire croire que le dieu est apparu sous la forme d'un serpent, et enfin de l'artifice dont il use pour faire croire que de petit reptile qu'il était le premier jour enfermé dans la coque d'un œuf, il est devenu un serpent de grande taille? Il y a dans ces procédés vraiment plus de fraude que d'inspiration.

Que penser ensuite de cette officine d'oracles qu'il organise, des procédés fort habiles dont il se sert pour donner des réponses plausibles aux consultants et pour faire accréditer son oracle au même titre que ceux de Claros, Mallos, etc.? Évidemment ce personnage fort intelligent excellait dans l'art d'empaumer les simples. Il est curieux et significatif que ses plus décidés adversaires étaient les Epicuriens et les chrétiens, pour une fois d'accord.

Enfin que l'on relise attentivement la description du mystère qu'il institue ch. 38). On reconnait que ce mystère est calqué sur les mystères du temps. Or le trait caractéristique de ces mystères, c'est

que les rites et les cérémonies s'accompagnaient alors d'un enseignement qui portait surtout sur la survivance après la mort. On s'unissait au dieu mourant pour revivre avec lui. Alexandre ne pouvait se dispenser de faire donner un enseignement mystique par un « prophète ». Avec un flair admirable, il a choisi le pythagorisme, c'est-à-dire la doctrine qui unissait le mieux que toute autre la philosophie et la religion. C'était un coup de maître.

Dès lors il est bien difficile de voir dans le culte institué par ce personnage autre chose qu'une très habile exploitation de la crédulité de ce temps.

Ce traité de Lucien nous parait très précieux parce qu'il nous renseigne sur tout un aspect de la religiosité du temps qu'on laisse trop souvent dans l'ombre. Quelle révélation il nous offre de la mentalité de tant de grandes familles de Rome! A quelle basse superstition sont tombés les descendants ou les successeurs de Helvidius et de Thraséas! Puis ce traité nous dévoile tout le parti que les habiles savaient alors tirer des faiblesses du sens mystique. Quelle tourbe de charlatans, d'imposteurs, de tartufes! Lucien n'est pas le seul à projeter une vive lumière sur tout ce monde. Celse les a bien connus. Il dénonce l'Égypte comme leur principal foyer. Il affirme que c'est là que l'on pouvait le mieux faire son apprentissage de « goëte ». Ces indications, Origène dans son Contra Celsum les confirme sans réserves La Didaché ne mettait-elle pas déjà les fidèles en garde contre les évangélistes qu'elle appelait « apôtres >> qui pourraient tenter de leur soutirer de l'argent et de vivre à leur crochet?

Il n'est peut-être pas sans utilité pour l'historien des religions comparées de fréquenter Lucien, Celse, Origène. Ces critiques, si rares aux premiers siècles de l'ère chrétienne, nous aident à ne pas surestimer la religiosité de l'époque.

MM. Guignebert et Sidersky présentent diverses observations. M. Alba présente quelques remarques sur l'Histoire du Jansénisme d'après un ouvrage récent. Cette étude sur les travaux de M. Jean Laporte relatifs à la théologie janseniste sera publiée dans la Revue de l'Histoire des Religions.

La séance est levée à 6 h. 1/2.

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