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dessous des oreilles, trois au col (haut. Om26) (pl. V, 12); 3) Jarres de même forme, mais dont la panse va en se rétrécissant vers le bas; sans décor (haut. Om20) (pl. V, 14;) — 4) Dans la majorité des vases, il n'y a pas de col, l'épaule de profil oblique, souvent accompagnée de bourrelets prend de telles proportions que l'embouchure du vase est des plus réduites (haut. 0m18) (pl. V, 15). De petites assiettes creuses recouvrent les jarres.

Etage D. La jarre sans col à épaule oblique domine, mais elle est généralement plus petite que dans la couche précédente. Un exemplaire offre des anses en torsades (haut. 0m165) (pl. V, 16); sur quelques vases incisions au-dessous de l'épaule.

La détermination exacte des fragments osseux qui ont résisté à la calcination offre de sérieuses difficultés. Les os entiers sont très rares. Les fragments qui subsistent ont une grande friabilité. Nous ne saurions trop remercier M. le docteur A. Henry d'avoir bien voulu étudier, à notre intention, ces débris sacrificiels et de nous avoir autorisés à reproduire ici les déclarations qu'il nous a faites à la suite de cet

examen 1.

Le docteur Henry a pu examiner un assez grand nombre d'urnes absolument intactes de différents étages. Pour toutes, les constatations ont été les mêmes on trouve toujours des débris osseux, dents, os crâniens, vertèbres, os longs qui appartiennent à une même espèce zoologique qui ne peut être que l'espèce humaine.

Dans tous les vases, on a recueilli des formations dentaires, incisives, prémolaires, molaires, dont l'émail seul persiste en raison de sa dureté.

1. Nous ignorions lorsque nous avons proposé à l'examen du Dr Henry ces débris sacrificiels que vers la même époque des débris semblables étaient remis par les propriétaires du terrain à M. Pallary dont on connaît les travaux sur l'Algérie préhistorique. Il résulte d'une communication qu'a bien voulu nous faire M. S. Gsell que M. Pallary reconnut immédiatement dans les fragments qui lui étaient soumis des ossements d'enfants et rédigea à ce sujet un rapport dont les conclusions sont identiques à celles auxquelles de son côté a été amené le Dr Henry.

Les incisives ont une dépression à la face interne et leur largeur varie de 3 à 6 m/m; les prémolaires sont bicuspides, les molaires tri ou quadricuspides (6 à 11 m/m de long. sur 4 à 8 m/m de haut.), les molaires ont des cuspides de même hauteur et généralement à peu près symétriques, deux sur chaque bord de la couronne, avec, parfois, un rudiment de cuspide en arrière du groupe principal.

Malgré le très grand nombre de dents retrouvées, les canines manquent. Les variations dans les dimensions des couronnes dentaires correspondent à des âges différents : les plus petites appartiennent à des enfants nouveau-nés 2, les plus grandes à des enfants âgés au moins de deux ans et demi à trois ans dont la première éruption dentaire est terminée. Parmi les fragments d'os crâniens, la plupart ne sont que des lamelles osseuses très minces (1 m/m) recroquevillées par la calcination. Quelques-unes plus épaisses (2 à 3 m/m) présentent les dentelures d'engrènement des sutures craniennes. On trouve aussi des rochers 3.

On a pu encore reconnaître des apophyses vertébrales, des clavicules, des omoplates (3% × 2 %) avec acromion et fossette glénoïde, des débris de phalanges, de maxillaire inférieur, d'os coxal sans ischion, de côtes et des fragments d'os longs. Ces derniers n'ont pas d'épiphyses qui, chez les jeunes sujets étant cartilagineuses, ont disparu sous l'influence de la calcination de même que la couche périostique de la plupart des ossements.

Dans les urnes les plus volumineuses, celles des trois premiers étages, on a rencontré, exceptionnellement il est vrai, des

1. Il ne semble pas en effet qu'il faille considérer comme des pointes de canines quelques très rares fragments triangulaires mesurant 3 m/m à la base et autant de hauteur.

2 Les dents de lait prennent leur aspect définitif dès le cinquième mois de la vie intrautérine.

3. Cette partie de l'os temporal, profondément située et ossifiée de bonne heure, a généralement bien résisté à l'action du feu

4. Sur des débris d'humérus, on remarque à la face postérieure la fossette oléocrânienne. Le canal médullaire est la plupart du temps visible.

restes d'oiseaux et de quadrupèdes, le plus souvent mêlés aux ossements humains 1.

Si les poteries contiennent invariablement des restes de sacrifices, il est rare qu'ils soient accompagnés d'objets ayant le caractère d'offrandes. Dans l'étage A, on a trouvé dans quelques urnes de minces tiges de bronze, dont l'une des extrémités se termine par une sorte de tête allongée et triangulaire 2.

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Les offrandes peuvent être déposées en dehors des urnes. En B, on a recueilli ainsi deux plaquettes de terre-cuite; la première qui portait une tête coiffée du modius s'est immédiatement effritée; la seconde montre une petite tortue (fig. 4) 3; à côté se trouvaient une minuscule petite marmite à une anse, trois osselets de terre-cuite et une petite sonnette de bronze à anneau dont le battant a disparu. Quelques poteries ont encore fourni des enroulements de fils de plomb. L'un d'eux

1. Crânes d'oiseaux de petite taille; abats de veau ou de mouton; os et dents d'agneau ou de chevreau. Cf. sur des débris sacrificiels analogues Deyrolles apud Carton, Le Sanctuaire d'El-Kenissia, p. 111-112 (dans Mémoires présentés par divers savants à l'Acad. des Inscr., t. XI, 2e part.).

2. MM. Icard et Gielly ont cru reconnaître des crocodiles dans quelques-unes de ces pièces qui malheureusement se sont rapidement réduites en poussière. 3. Long. 0m15; larg. 0085.

particulièrement bien conservé semble avoir été tordu de manière à former un noud compliqué, sans doute de caractère prophylactique (fig. 5).

1

De nombreux éléments de collier sont éparpillés à la surface de certaines amphores des couches B et C. Parmi eux, en dehors de l'habituelle pacotille des cauris, perles de verre ou de cornaline, globules d'argent, fusaïoles d'agathe, os ou ivoire, phallus d'os ou de bois, oudjas, disques, cynocéphales de terre-cuite vernissée ou non, plaquettes de plomb, l'une portant de chaque côté un Bès estampé, une autre ornée de rangées de globules disposés par groupes de trois, on ren

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contre un petit cylindre de terre vernissée décoré d'hiéroglyphes, une tête de chacal (Anubis) en os et trois petits masques d'ivoire ou de terre vernissée.

Les deux masques d'ivoire d'un blanc tirant sur le jaune. reproduisent un même visage d'homme asymétrique : la bouche est tirée en bas et à gauche, le nez écrasé, le front bas et bombé, les pommettes anguleuses, les lèvres saillantes; la face est perforée de petits trous sur le nez, les joues et au menton. Le revers de l'une de ces figurines est entièrement évidé (fig. 6 a) (couche B).

Le masque de terre vernissée bleu clair offre une large face

1. Nous serions disposés à considérer ces divers objets, particulièrement les osselets et la petite marmite aussi bien que les éléments de collier. comme les jouets ou la parure de l'enfant sacrifié, déposés dans l'urne cinéraire par une sorte d'imitation de ce qu'on observe dans les sépultures ordinaires. Le champ sacré de Salammbô est un véritable cimetière d'enfants que le fait d'avoir été offerts à la divinité ne diffère des autres morts que dans une faible mesure,

à grande bouche et à nez écrasé. Les yeux démesurés ont la pupille figurée. Le visage est strié de rides; de part et d'autre du front, au-dessus du trou d'insertion se dressent deux petites protubérances (fig. 6 b) 1.

La couche D a donné quelques monnaies de bronze de petit module, très frustes et une petite lampe à deux becs fortement pincés 2.

Rapprochées des ensembles précédemment fournis par la grande nécropole de Carthage, les trouvailles du sanctuaire de Salammbô s'en distinguent par un caractère plus strictement punique. Les objets importés sont en nombre infime, la technique et les représentations des monuments ne rappellent que d'une façon lointaine leurs origines égyptiennes ou grecques. Quant aux usages religieux, ils demeurent ceux que les fondateurs de la ville ont apportés de la mère patrie.

Deux grands types d'ex-voto dominent : le cippe-autel et la stèle. Comme nous l'avons montré plus haut, le cippe, en général, reproduit grossièrement l'image d'un temple à l'intérieur duquel se dresse une figure divine 3. Les éléments architecturaux empruntés à l'Égypte et à la Grèce, ont subi un regroupement et une déformation qui donnent l'impression d'un art barbare et par cela même original. Les symboles divins ne sont pas moins curieux. Ils se présentent sous la

1. De petits masques tout à fait analogues aux nôtres ont déjà été découverts dans la nécropole punique de Dahar-el-Morali (Merlin, Bull. Arch. du Comité, 1920, p. 20), et dans un certain nombre de tombes de même époque à Carthage (Hautecœur, dans Cat. du Mus. Alaoui suppl., p. 350, no 156; Gauckler, Nécropoles puniques, I, pl. XLVIII et LXXII et p. 67, 75, 102; II, p. 410).

2. Dans la même couche, mais vraisemblablement sans rapport avec le sanctuaire, on a ramassé la partie inférieure d'un grand masque comique de terre-cuite.

3. La consécration à la divinité d'une petite chapelle dans son propre temple paraît avoir été répandue dans les religions orientales où l'usage des vatxo! était courant. De nombreuses stèles provenant du Khanguet et de la Ghorfa sont creusées d'une niche en forme de cella (cf. Toutain, Bull. Arch. du Comité, 1918, p. CLXXI). Un remarquable exemplaire de ce genre de monuments aété découvert à Thuburbo Majus (Merlin, C. R. de l'Acad. des Inser., 1912, p. 350-354 et fig. 2).

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