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IMP. A. BURDIN ET Cie, 4, RUE GARNIER, ANGERS

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MM. E. AMÉLINEAU, A. BARTH, R. BASSET, A. BOUCHÉ-LECLERCQ, J.-B. CHABOT, E. CHAVANNES, FR. CUMONT, E. DE FAYE, G. FOUCART, A. FOUCHER, COMTE GOBLET D'ALVIELLA, H. HUBERT, L. LÉGER, ISRAEL LEVI, SYLVAIN LÉVI, AD. LODS, FR. MACLER, G. MASPERO, M. MAUSS, A. MEILLET, P. MONCEAUX, ED. MONTET, A. MORET, P. OLTRAMARE, F. PICAVET, C. PIEPENBRING, A. RÉBELLIAU, AD. REINACH, M. REVON, J. TOUTAIN, A. VAN GENNEP, RTC.

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LE CULTE DES HÉROS

ET SES CONDITIONS SOCIALES'

Lorsque nous parlons de héros, nous nous entendons et sans doute l'usage emploie-t-il ce mot avec assez de discernement; mais la difficulté de le définir commence avec la réflexion'. Déjà l'allemand possède deux mots, dont on s'applique à distinguer les sens, Held et Heros, héros dans l'épopée, héros dans le culte. Distinction est quelquefois confusion. Les langues qui ne sont pas nourries aux sources de l'antiquité classique présentent une certaine variété de synonymes dont la correspondance est imparfaite; les marabouts', les velis' arabes ont quelque chose de commun avec les héros

1) S. Czarnowski, Le culte des héros et ses conditions sociales; Saint Patrick héros national de l'Irlande (Travaux de l'Année sociologique, publiés sous la direction de E. Durkheim), Paris, 1914. - Cet article est fait d'extraits d'une longue préface que M. H. Hubert a composée pour traiter des problèmes généraux soulevés par ce travail.

2) Depuis que ces lignes sont écrites a paru, dans le tome VI de l'Encyclopædia of Religion and Ethics ed. by J. Hastings, un article Heroes and Hero-gods, qui est l'œuvre de divers collaborateurs. C'est un bel exemple de la diversité des opinions que des hommes, qui sont d'accord sur l'emploi d'un mot, peuvent exprimer sur la définition de la notion correspondante. Il y a des héros qui sont des morts illustres, puissants et recevant un culte; d'autres sont des acteurs mythiques du spectacle de la nature; d'autres enfin sont héros dans l'épopée. Ces trois sortes de héros sont pris tour à tour par les divers collaborateurs de l'article pour les types originaux de l'espèce. Nous allons montrer que les trois types y entrent pour ainsi dire sur le même plan. En ce qui concerne les noms communs, cette revue universelle des héros nous laisse à peu près à nos propres ressources.

3) E. Doutté, Magie et Religion dans l'Afrique du Nord, 1909, pp. 52, 433, 590, etc.

4) S. I. Curtiss, Ursemitische Religion im Volksleben des heutigen Orients, 1903, passim.

que nous imaginons, sans leur ressembler tout à fait. Il faut compter aussi avec les langues dont le vocabulaire religieux manque d'un terme topique et précis pour désigner les héros, bien que nous en connaissions dans les traditions des peuples qui ont parlé ces langues; c'est le cas de l'hébreu', du latin' et celui de l'irlandais, aussi bien que du gallois'. On y recourt aux adjectifs pour qualifier des personnages, qui sont forts, violents, batailleurs, illustres, pour décrire leurs magnifiques, mémorables et bienfaisantes brutalités, mais sans les séparer par un terme spécifique des hommes, ou des dieux. Certes, nous avons lieu de croire que la notion que nous exprimons par le mot héros a été fort répandue; mais elle n'a pas été partout distincte, homogène et compacte. Elle n'est pas de celles qui se passent de définition, ni qu'on risque d'obscurcir à les définir.

1) Gibbor, fort, violent, désigne le guerrier, le soldat, aussi bien que le héros et la force divine; ‘azzouz, qui signifie fort, s'emploie comme nom collectif pour désigner les héros, Is. 43, 17; shalish pourrait à la rigueur passer par une expression spécifique, mais il s'applique spécialement aux hommes de choix qui entourent le roi, Rois II, 7, 2; dans l'emploi de l'expression 'abir Israel, qui ne se dit que de Jahve, Gen. 49, 24, apparaît quelque chose du sens que nous allons définir.

2) Les héros latins sont les viri illustres de l'histoire ancienne; l'empire, avec la religion impériale en a formé un nouveau ban. - Le culte impérial est associé à celui des Lares. C'est une question de savoir si le culte des Lares procède du culte des morts et des ancêtres (Wissowa, Religion und Kultus der Römer, p. 148, 159); il ne paraît pas qu'elle soit susceptible de solution. Il n'y a donc pas à rechercher si les Lares sont comparables aux héros; toutefois, ils ont des fonctions qui, ailleurs, sont dévolues aux héros. L'emploi de divus dans le protocole religieux des empereurs est une nuance qui correspond peut-être à une distinction par le langage des dieux et des héros.

3) En irlandais, l'un des mots les plus usités est laech (de laïcus), laech gaile, héros de vaillance; cur, caur est un vieux mot (cf. xúptos); gaiscedach, gaisceach, viennent de gaisced, valeur guerrière; greit, champion, désignant le saint, le champion divin, cf. Félire Oengusso, éd. Stokes, passim; err, s'applique spécialement au guerrier qui combat sur le char à côté du cocher. On peut se demander si nia, gén. niad, héros, et nia, neveu, sont un seul et même mot. En gallois, dewr est un emprunt à l'anglo-saxon deor, cf. J. Loth, Revue celtique, t. XXXII, p. 28-29; J. Vendryes, ibid., p. 476; arwr, gwron, gwrolddyd désignent la prééminence, la vaillance.

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