Revue des deux mondes, Količina 90

Sprednja platnica
François Buloz, Charles Buloz, Ferdinand Brunetière, Francis Charmes, René Doumic, André Chaumeix
Au Bureau de la Revue des deux mondes, 1870
 

Druge izdaje - Prikaži vse

Pogosti izrazi in povedi

Priljubljeni odlomki

Stran 156 - Le reste de l'armée hésitait sur leurs corps Et regardait mourir la garde. — C'est alors Qu'élevant tout à coup sa voix désespérée, La Déroute, géante à la face effarée, Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons, Changeant subitement les drapeaux en haillons, A de certains moments, spectre fait de fumées, Se lève grandissante au milieu des armées, La Déroute apparut au soldat qui s'émeut, Et, se tordant les bras, cria: Sauve qui peut!
Stran 156 - D'horribles escadrons, tourbillons d'hommes fauves. Toute une armée ainsi dans la nuit se perdait. L'empereur était là, debout, qui regardait. Il était comme un arbre en proie à la cognée. Sur ce géant, grandeur jusqu'alors épargnée, Le malheur, bûcheron sinistre, était monté...
Stran 156 - Se lève grandissante au milieu des armées, La Déroute apparut au soldat qui s'émeut, Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut ! Sauve qui peut ! affront ! horreur ! toutes les bouches Criaient ; à travers champs, fous, éperdus, farouches, Comme si quelque souffle avait passé sur eux, Parmi les lourds caissons et les fourgons poudreux, Roulant dans les fossés, se cachant dans les seigles, Jetant shakos, manteaux, fusils, jetant les aigles, Sous les sabres prussiens, ces vétérans, ô...
Stran 34 - La pudeur est on ne sait quelle peur attachée à notre sensibilité, qui fait que l'âme, comme la fleur qui est son image, se replie et se recèle en elle-même, tant qu'elle est délicate et tendre, à la moindre apparence de ce qui pourrait la blesser par des impressions trop vives ou des clartés prématurées. De là cette confusion qui, s'élevant à la présence du désordre, trouble et mêle nos pensées, et les rend comme insaisissables à ses atteintes. De- là ce tact mis en avant de...
Stran 30 - ... rudes, ou traîner au petit pas dans les allées les plus unies. Quand il lisait, il déchirait de ses livres les feuilles qui lui déplaisaient, ayant, de la sorte, une bibliothèque à son usage, composée d'ouvrages évidés, renfermés dans des couvertures trop larges. Profond métaphysicien, sa philosophie, par une élaboration qui lui était propre, devenait peinture ou poésie; Platon à cœur de La Fontaine, il s'était fait l'idée d'une perfection qui l'empêchait de rien achever.
Stran 158 - Fût-on cent millions d'esclaves, je suis libre. Ainsi parle Caton. Sur la Seine ou le Tibre, Personne n'est tombé tant qu'un seul est debout. Le vieux sang des aïeux qui s'indigne et qui bout, La vertu, la fierté, la justice, l'histoire, Toute une nation avec toute sa gloire Vit dans le dernier front qui ne veut pas plier. Pour soutenir le temple il suffit d'un pilier ; Un Français, c'est la France ; un Romain contient Rome, Et ce qui brise un peuple avorte aux pieds d'un homme.
Stran 46 - C'était un instrument d'enthousiasme, qui ne prenait sa valeur et sa place que dans l'inspiration. Cette inspiration , servie par une voix grave et par une élocution intarissable, s'était nourrie des plus purs souvenirs de la tribune antique. Sa phrase avait les images et l'harmonie des plus beaux vers. S'il n'avait pas été l'orateur d'une démocratie, il en eût été le philosophe et le poète.
Stran 40 - Constitution ; si elle parvient à faire d'une nation de citoyens une vile meute de trafiquants, n'ayant conquis leur liberté au prix du sang de leurs pères que pour la revendre aux enchères des plus sordides faveurs...
Stran 40 - Et après avoir eu les révolutions de la liberté et les contre-révolutions de la gloire, vous auriez la révolution de la conscience publique et la révolution du mépris ! » Mais, ayant fait cette prédiction qui devait bientôt s'accomplir, M.
Stran 30 - ... d'être ému de leur tristesse ou de leur joie : c'était un égoïste qui ne s'occupait que des autres. Afin de retrouver des forces, il se croyait souvent obligé de fermer les yeux et de ne point parler pendant des heures entières. Dieu sait quel bruit et quel mouvement se passaient intérieurement chez lui, pendant ce silence et ce repos qu'il s'ordonnait.

Bibliografski podatki