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du nombre 4, qui est celui de la force 1. « Les mots (hébreux) lionceau et verdeur ont le même nombre 310, qui donne 4, c'est-à-dire la quatrième voie du Sepher Jezirah et le quatrième signe de l'aphabet sacré » 3. Ce 4 forme avec des ligatures le nom de plusieurs anges planétaires, qui paraissent sur les talismans, Muriel, Anaël, Raphaël. C'est sans doute en tant que signe astrologique qu'il figure dans les alphabets cryptographiques 3.

Formules protectrices chrétiennes.

Rappelons sommairement quelques formules protectrices, cette fois d'inspiration religieuse, très fréquentes sur les armes depuis le moyen-âge. En voici des exemples au Musée de

Genève :

1667. Epée de cour, début du XVIIe siècle, travail français. D'un côté IHS; de l'autre MAR(ia).

B. 533. Sabre. D'un côté ARTA (Maria); de l'autre IIS (JHS).

B. 193. Epée à 1 main et demi, Valais, xvie siècle. VI†IA. Croix ancrée.

Epée du xvI° siècle. IHS.

Les formules IHS, MARIA, INRI sont banales sur les armes dès le x siècle, jusqu'au xvie 7; le trigramme JHS orne les portes des maisons, les bagues, les monnaies 10, les fers à

1) Eliphas Lévy, op. l., p. 21.

2) On sait que dès l'antiquité le lion est symbole de force et de courage. 3) Selon l'Asch Mezareph du juif Abraham, xive s.; cf. Eliphas Levi, op. l.,. p. 411.

4) Cf. figure 31, 14-16, 26-7.

5) De Mély, La Virga aurea, pl. cananeum, phoenicum, isiacum.

6) On en trouvera divers exemples in Wegeli, op. l., p. 16 sq.

7) Jahresber d. bernischen Historischen Museums, 1922, p. 27, no 285; p. 48, n° 354; p. 49, no 359, 360; III, 1923, p. 33, no 461; Wegeli, Inschriften auf mittelalterlichen Schwertklingen, 1904, p. 19 sq.

8) Parfait, L'arsenal de la dévotion (8), 1876, p. 352 sq. Le très saint nom de Jésus protecteur des maisons, etc.; Nos anciens et leurs œuvres, Genève, 1915, p. 98, note 1, référ.

-9) Rev. arch., 1924, I, p. 65.

10) Rouyer, Le nom de Jésus employé comme type sur les monuments numismati

gauffres, dès le XIIIe siècle. Comme le nom de Maria, il constitue une protection divine contre le mal.

1870. Epée de cour, xvme siècle. Image de Saint-Jacques et légende St. Jacobus.

Moule pour talisman.

Le petit moule circulaire, en cuivre, dont nous donnons

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l'image (fig. 32) d'après l'empreinte ', servait à confectionner des médailles talismaniques. Ce roi trônant, qui tient de la main gauche un livre, et porte pensivement la droite à sa tête, c'est Salomon. Les cabbalistes et les occultistes l'ont transformé de bonne heure en un des leurs 2, lui attribuant un grand

ques du XVe siècle, Rev. belge de numismatique, 1897; Comptes rendus Acad. Inscr. et Belles Lettres, 1897, p. 510.

1) Musée de Genève, n° 11537. Diamètre 0, 062.

2) Sur le rôle magique de Salomon, Calza, L'art magique de Salomon, dans la tradition littéraire et artistique, Bull. Comm. arch. comm. de Rome, XLVI, 1918, p, 85 sq.; Saintyves, Salomon et son pouvoir magique, Rev. des tradi

les

nombre de recettes et de signes magiques et protecteurs, << Clavicules de Salomon », le « Signum Salomonis »>'; ils le montrent transperçant la diablesse qui est le mal, et au moyen-âge, toute œuvre bien faite est « opus Salomonis » 3. Son image, son sceau, sont protecteurs : « Sceau de Salomon, protège celui qui te porte », disent d'anciennes amulettes byzantines*.

Le dossier du trône est orné de chaque côté de volutes en forme d'S; le même détail parait au trône du Soleil sur une amulette, sans doute pour rappeler le signe en S. Sur la poitrine de Salomon, ce sont des caractères indistincts, lettres hébraïques ou signes magiques, astrologiques. La croix avec circonférence médiane et extrémités bouletées, qui a une très ancienne origine, orne des amulettes, des armes ; elle s'apparente au pentalpha, à l'hexalpha, au carré, aux lettres et signes 10, tous terminés par des boules et des boucles, habituels dans la prophylaxie moderne, et déjà dans celle de l'antiquité. Ces combinaisons rappellent celles de l'art antique où ces boules symbolisent les astres, le soleil ". On retrouve ici encore les deux triangles opposés par leur pointe et le signe en E lunaire, mentionnés plus haut 12.

W. DEONNA.

tions populaires, XXVIII, 1913, no 9; Rev. hist. rel., 1911, 63, p. 313, note 2, référ.

1) Pentalpha, hexalpha, Leite de Vasconcellos, Signum Salomonis, O archeologo portuguès, 1918, p. 203 sq.

2) Schlumberger, Rev. des études grecques, 1892, p. 73 sq; Perdrizet, Negolium perambulans in tenebris, 1922; Cabrol, op. l., s. v. Amulettes, p. 1848 sq. 3) Rev. arch., 1865, 12, p. 356.

4) Schlumberger, l. c.

5) Wolff, pl. III, 4.

6) Sur ce signe, voir plus haut, no 23.

7) Voir plus haut; Wolff, pl. VI, 4.

8) Wegeli, op. l., passim.

9) Leite de Vasconcellos, pl. II, 24; XIII, 146, XVI, 181, etc.

10) De Mély, La Virga aurea.

11) Deonna, Les cornes bouletées des bovidés dans l'art celtique, Rev. arch.,

1917, I, p. 124 sq.

12) Voir no 12, 25.

Un discours de M. D. Miguel Asin Palacios

à la Real Académia de la Historia 1

Pour la première fois sans doute l'Académie royale d'Histoire de Madrid reçoit dans son sein un historien de la religion musulmane. M. le Professeur Asin de l'Université de Madrid. est peut-être l'orientaliste qui, à notre époque, connaît le mieux le mouvement des idées philosophico-religieuses dans l'Islâm, depuis les origines et durant le Moyen-Age.

Son entrée le 18 mai 1924, à l'Académie espagnole lui a donné l'occasion d'exposer dans son discours de réception le rôle qu'ont joué les Docteurs de l'Islâm, dès les premiers siècles, dans l'étude de l'Histoire des religions et la contribution qu'ils ont apportée dans ce domaine, au monde occidental qui ne devait s'occuper que plus tard de semblables études.

On pouvait s'attendre à trouver beaucoup à prendre dans le discours prononcé par le savant auteur de la magistrale étude sur El-Ghazâli, publiée en 1901 et plus récemment de l'Eschatologie musulmane dans la « Divine Comédie » 3, qui a provoqué un vif mouvement d'attention dans le monde entier, et de tant d'autres travaux d'un haut intérêt sur la philosophie et la religion dans l'Islâm.

1. Discursos leidos ante la Real Académia de la Historia, en la recepcion pu blica del señor d. MIGUEL ASIN PALACIOS (Gd in 8 de 72 pages, Madrid Maestre, 1924).

2. Algazel, Dogmatica, Moral, Ascética, Zaragoza, 1901, un vol. de 912 pages dans la coleccion de estudios arabes.

3. La escatologia musulmana en La Divina Comedia», Madrid 1919.

4. M. Asin a lui-même répondu aux critiques et aux objections dans une brochure de 104 pages publiée à Madrid en 1924.

Dans sa réponse, au nom de l'Académie, le Professeur D. Julian Ribera Y Tarrago, le maître actuel en Espagne des études d'Histoire des Musulmans, a souligné en ces termes les qualités du récipiendaire: « observateur méthodique et scrupuleux, philosophe et théologien d'une puissante érudition, « savant aux vues largement ouvertes. Avant d'entreprendre. l'étude des idées dans la civilisation arabe-espagnole

се

<< qui est sa spécialité - il a poussé à fond ses recherches sur « les doctrines et les systèmes des plus grands philosophes et « théologiens de l'Orient musulman. Ses travaux sont si neufs, «si méthodiques et si bien présentés que l'on peut les consi« dérer comme des modèles d'information puisée aux sources « elles-mêmes et dont les résultats sont exposés dans un bel « ordre et avec une élégante clarté ».

On ne peut que souscrire à une telle appréciation des qualités dominantes de M. le Professeur Asin.

L'Histoire, nous apprend ensuite M. Ribera, doit être écrite sans passion « sans préventions religieuses, comme aussi sans préjugés nationaux ». Il semble que nous sommes tous d'accord sur ce point... mais nous ne nous entendons plus avec M. Ribera lorsqu'il parle de l'histoire écrite « à la française >> comme étant d'une partialité révoltante. Il faut qu'il soit bien peu familiarisé avec les œuvres de nos historiens, et c'est être injuste que d'écrire, à leur sujet, que ceux-ci cherchent « à prouver que tout genre de culture, tout mouvement en avant, tout progrès en toute discipline, sont dus à la merveilleuse vertu du génie français, et que c'est de la France que tout cela s'est répandu à travers le monde ».

Que M. Ribera me permette de lui dire avec toute la déférence que j'ai pour l'homme respectable qu'il est par son âge et son savoir, que j'ai vivement regretté de trouver un sem-blable jugement sous sa plume, et que l'historien français n'a pas moins d'impartialité que tout historien, digne de ce nom. Chacun sait que la France a semé à travers le monde assez d'idées généreuses, assez de ferments de progrès et de civili

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