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l'histoire des religions, mais même l'histoire littéraire et l'exégèse devaient en tenir compte.

M. Thomsen, bien connu pour son excellente bibliographie et pour un utile Kompendium der palaest. Altertumskunde (1913), fournit d'abord un tableau des découvertes archéologiques en Palestine et en Syrie, puis il indique comment un théologien, sans grand effort, pourra rapidement se mettre au courant et utiliser un matériel devenu considérable.

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R. D.

E. T. RICHMOND. The Dome of the Rock in Jerusalem. A description of its structure and decoration. Un vol. in-4° de x et 111 pages avec un grand nombre de planches dont plusieurs en couleur. Oxford, Clarendon Press, 1924.

Le chef-d'œuvre d'art syrien qu'est la Qoubbet es-Sakhra, par erreur dite Mosquée d'Omar, puisqu'elle n'existait pas à cette époque, méritait la belle publication que lui consacre l'architecte de valeur qu'est M. Richmond. On sait que le khalife omayyade Abd al-Malik, en mauvais termes avec la Mecque, décida d'adopter Jérusalem pour y diriger les pèlerinages et décida d'organiser à cet effet e Haram esh-Sherif en construisant, autour du fameux rocher, siège de l'ancien autel des holocaustes, le merveilleux édifice qui fut achevé en 691 de notre ère et qui à quelques détails architectoniques près s'est conservé intact. La décoration a naturellement subi de plus amples réfections. Ainsi le primitif décor de mosaïque a été remplacé, au xvre siècle, par des carreaux de faïence persane. L'étude précise de M. Richmond porte sur le bâtiment actuel; elle en décompose la structure; elle en décrit minutieusement le décor d'un coloris si riche et si sobre à la fois. Cependant l'ouvrage peut être utilisé pour des temps plus anciens; on y trouvera notamment la première vue d'ensemble, prise normalement, du rocher sacré. R. D.

ARCHIV FÜR KEILSCHRIFTFORSCHUNG. INTERNATIONALE ZEITSCHRIFT FÜR DIE WISSENSCHAFT VOM ALTEN ÕRIENT, HERAUSGEGEBEN VON ERNST F. WEIDNER. Berlin N 58, SCHLIEMANNSTRASSE, 31.

En 1923, M. Ernst WEIDNER a commencé la publication d'une revue trimestrielle d'Assyriologie, dont les premiers fascicules furent autographiés. L'accueil fait à ce périodique a permis de le faire imprimer dès la seconde année; chaque numéro se divise en trois parties : articles de fonds, comptes rendus, nouvelles scientifiques.

Dans les deux premières livraisons de la deuxième année on trouve des listes de divinités babyloniennes, éditées et commentées par E. WEIDNER, d'après des tablettes de Berlin, textes scolaires dont la valeur est inférieure à celle de la série AN=d.Anum; Ackhart UNGER, établit la liste des 18 documents en écriture assyrienne témoins de

l'activité à Babylone des rois d'Assyrie qui ont régné sur cette ville; Bruno MEISSNER fixe le sens de raqqu, « tortue » ; Arthur Ungnad publie des notes sur les rois babyloniens du 8e siècle; Franz BöнL, cinq documents du temps d'Itti-Mardoub-Kalâtu, 6 roi de la 4 dynastie de Babylone; Benno LANDSBERGER recherche le sens de quelques mots accadiens difficiles; Otto SCHROEDER étudie deux textes historiques d'Assur dédicace à Tashmetoum et inscription sur une perle provenant du butin fait sur Hazaël, roi de Damas.

Les nouvelles scientifiques comprennent des renseignements sur les voyages d'exploration, les fouilles, les sociétés savantes, les musées, les collections, les orientalistes eux-mêmes. Dans ces deux numéros on trouve un excellent résumé, avec illustrations, des fouilles anglaises d'Our et d'el Obeid, si importantes pour l'histoire de la religion sumérienne. Parmi les récentes acquisitions des musées on signale des quittances extrêmement archaïques provenant de Sumer et récemment acquises par le Musée britannique. Le Louvre a la bonne fortune d'en posséder des spécimens et quelques-uns portent des empreintes de sceaux qui seront publiées dans un prochain supplément au Catalogue des Cylindres orientaux.

Ferdinand

CHALANDON.

L. DELAPORTE.

Histoire de la première Croisade jusqu'à l'élection de Godefroi de Bouillon. Paris, Picard, 1925. Un vol. gr. de 350 pages.

L'historien des Comnènes et des Normands d'Italie, M. F. Chalandon, mort prématurément, avait entrepris une histoire générale des Croisades. Voici qu'un long fragment tout au moins de cet ensemble ruiné par la mort nous est donné grâce au zèle pieux de Mane F. Chalandon, qui fait précéder cette édition posthume d'une émouvante introduction. Telle que nous est donnée cette histoire de la première Croisade, à laquelle manquent certains compléments bibliographiques et critiques qu'y eût apportés l'auteur, elle est d'un grand prix pour les études sur l'Orient latin. Il va sans dire que le choix de faits typiques et bon nombre de jugements y décèlent le bysantiniste remarquable que fut M. Chalandon et que, sans être unilatérale, la tendance du livre s'écarte fréquemment du ton uniformément laudatif à l'égard des Occidentaux auquel l'histoire des Croisades reste encore trop fidèle. Les travaux de M. Jorga et ceux de M. Bernard Leib s'apparentent d'ailleurs à ceux de F. Chalandon et ont introduit en ces matières un esprit de justice distributive qui était indispensable. De ce point de vue, il est vrai, certains mobiles religieux de la Croisade, du fait qu'ils sont propres à des foules ou à des individualités latines, apparissent comme un peu trop rétrécis: la préparation du Concile de Clermont par l'esprit de pèlerinage, fortement évolué au cours du xr siècle, est à peine signalée; le rôle religieux de

Raymond de Saint-Gilles, qu'il ait été réel ou qu'il soit un produit de l'invention hagiographique de son chapelain Raymond d'Aguilers, est passé sous silence; la physionomie de roi-élu que prend l'aventurier Emicho de Leiningen n'est pas indiquée d'un trait bien appuyé. Remarquons toutefois (p. 241) que M. Chalandon a mis en lumière la constitution, à Antioche, d'un parti de « gens pieux », parti tout populaire, contre les grands et leurs atermoiements intéressés. Nous ne faisons que signaler ici ce livre d'un maître trop tôt disparu l'occasion nous sera souvent donnée d'en examiner à nouveau les détails et d'en redire les hauts mérites.

P. A.

E. SÉVESTRE. Les problèmes religieux de la Révolution et de l'Empire en Normandie, 1787-1816. La Constitution civile du Clergé. Paris, A. Picard, 1924. Un vol. gr. 8° de x11-1148 p.

M. l'abbé Sevestre a déjà acquis une légitime réputation d'excellent historien des institutions écclésiastiques en France au xvII° siècle et pendant la Révolution; mais il a pieusement consacré la plus large part de son activité scientifique, qui est grande, à l'étude des faits religieux dans sa province d'origine, la Normandie, en étendant cependant ses recherches, quand besoin en est, jusqu'à la Bretagne et au Maine. D'ailleurs l'ouvrage dont il nous a donné l'an dernier un premier volume, en étudiant les problèmes religieux de la Révolution et de l'Empire en Normandie, dépasse de beaucoup l'importance et la signification d'une étude d'histoire régionale il s'agit d'une série d'expériences, sur un champ ni trop vaste ni trop étroit, et il n'y a pas de raison pour que M. S. s'interdise a priori de tirer des conclusions des faits qu'il expose avec une parfaite connaissance de toutes les ressources documentaires. Son enquête qui porte naturellement sur les principes et les conditions d'application, pour une aire assez étendue, de la Constitution civile du clergé, l'amène à formuler le jugement suivant : Cette Constitution ne fut pas un acte conscient et réfléchi d'hostilité à l'égard de l'Eglise. La Révolution respectait le catholicisme. Elle prétendait seulement en faire une religion plus nationale et plus en harmonie avec les formes nouvelles de la Société. Dans son action en ce sens, elle se laissa influencer par les doctrines de l'époque, gallicanes et jansénistes, presbytériennes et philosophiques. Son œuvre, qui est quelque chose de composite et d'inachevé, en porte les traces; quelques-unes de ses parties sont acceptables, du point de vue catholique le remaniement territorial des diocèses était devenu nécessaire; il était bon de rappeler aux évêques l'obligation de la résidence, etc. Mais, du même point de vue, certaines parties apparaissent défectueuses et inadmissibles : l'autorité de l'évêque dépend trop du conseil épiscopal; les relations gouvernementales avec Rome sont brisées (les liens doctrinaux seuls

subsistent); les élections, confiées à des assemblées purement politiques, tendent à faire dériver toute autorité écclésiastique d'une origine exclusivement laïque, etc. Du reste, aux yeux de M. Sévestre, l'ensemble de la Constitution civile du Clergé est vicié pour deux raisons : 1° la Révolution a fait fi de la sanction du Pape; 2o la Révolution est trop restée dans le domaine des abstractions, n'a tenu compte ni des réalités liturgiques ni de l'administration du temporel.

P. A.

MARIE-ANNE COCHET. Essai sur l'emploi du sentiment religieux comune base d'autorité politique (du xe au xx siècle). Paris, Les Presses Universitaires de France, 1925. Unl vol. in-8° de xx-1144 p.

Ce petit livre, généreux et souvent profond, avec une forme parfois ingénue, a été présenté et remarqué au concours ouvert en 1923 par l'Académie des Sciences morales à l'effet de définir « la place du sentiment religieux dans l'ensemble de la doctrine d'Auguste Comte... » M. P. de Coster, professeur de philosophie à l'Université de Bruxelles, a parfaitement indiqué le sens pris par les recherches de Mlle M.-A. Cochet elle s'est étonnée que le fondateur de la philosophie positive fût devenu le soutien le plus sûr de la théocratie, eût en fait édifié «une étrange théologie d'où l'esprit est banni et où le souci de l'organisation religieuse du monde se substitue à tout sentiment religieux véritable ». Contradiction issue de la personnalité même d'A Comte, mais, plus encore peut-être, de la tradition « romaine », recueillie par le positivisme, d'une religion d'Etat : Constantin tenait pour une vanité dangereuse l'approfondissement de la foi par la pensée et la même défiance ou, à tout le moins, le même dédain pratique se retrouve dans la philosophie religieuse de Comte. Ce n'est point ici le lieu de discuter la valeur historique de ce jugement sans nuances porté par Mlle Cochet ce serait mettre en discussion toute la sociologie positiviste... Remarquons toutefois que ce louable essai est déparé ça et là par des sévérités qui s'égarent sur des penseurs que Mlle Cochet taxe bien indûment de comtisme intransigeant : nous aurions de la peine à considérer avec elle G. Ferrero, Durkheim, etc., comme des contempteurs de la conscience individuelle, comme des apologistes de la raison d'Etat.

P. A.

J. BÉZARD. Israël et la pensée latine, Paris, Vuibert, 1925. Un vol. in-12 de 205 p.

Peut-être reprochera-t-on d'abord au titre de ce livre de dépasser quelque peu le dessein de son auteur. A feuilleter ces 200 pages, élégamment présentées, on dirait, en effet, qu'elles ne renferment guère qu'un texte, accompagné parfais de traduction, de morceaux d'ailleurs bien

choix de textes empruntés à la Vulgate. Mais il y a plus et mieux dans ce recueil qu'un Epitome historiæ sacrae perfectionné. Son auteur, M. Bézard, est un des meilleurs pédagogues de notre temps, l'un de ceux notamment qui ont, avec le plus de délicatesse psychologique, cherché à substituer au vieux rituel de la rhétorique une éducation du goût intime, de la sensibilité de l'écolier. Ici il s'agit encore de pédagogie. M. Bézard estime que nos contemporains, les vieux comme les jeunes, ont profit plus que jamais à écouter la leçon d'espérance tenace et d'indéfectible unité morale que donne le vieux Livre à qui veut le bien entendre. Et comme M. Bézard juge qu'à des latins une voix latine, en leur transmettant l'antique enseignement hébraïque, paraîtra tout de même plus familière, plus familiale dirait-on volontiers, il a eu recours au latin de la Vulgate (ça et là redressé par la traduction Crampon ou celle de la Bible du Rabbinat français) pour dire, comme en deux séries de cantiche, d'abord les malheurs d'Israël après le schisme de 955, puis la gloire d'Israël, « l'harmonie des harpes de Sion », la foi, la justice d'Israël, la grande objection (entendez le problème du mal, exposé surtout par Job) et la réponse d'Israël par la voix de ses moralistes et de ses prophètes. Introduction à la lecture intégrale de la Bible, dit M. Bézard en jugeant son travail et, par surcroît, introduction à l'étude des langues romanes une étude philologique de la Vulgate, même superficielle, familiarise l'écolier avec le vocabulaire ́et la syntaxe d'une latinité de transition.

P. A.

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