Slike strani
PDF
ePub

coup de noms de personnes mentionnés dans les inscriptions. sémitiques de l'Ouest, tels que Girmilki et d'autres.

Les sources babyloniennes parlent d'un dieu nommé Gir ša birgi, Gir de la splendeur, et Gir ša šadi, Gir des montagnes.

Le même élément se trouve dans le nom de Nin-gir-zu, divinité de Tello, ainsi que dans les noms phéniciens mentionnés par Lidzbarski (1), tels que Gir-Astoreth, Gir Ba'al, Gir-Melk, Gir-Melgart.

Ezer ou Azar se trouve non seulement dans des noms bibliques mais aussi en araméen, palmyréen, phénicien et dans l'arabe du sud (2).

Aziru, fils d'Abdi-Aširta, fut reconnu chef des Amorites du Liban par les Égyptiens de l'époque d'Amarna (3).

Tous les noms cités jusqu'à présent sont contenus dans le Pentateuque. C'est que dans les autres parties de l'Ancien Testament il n'y a que très peu d'explications du genre de celles dont nous nous occupons. Je citerai celles qui sont données pour les noms de Samuel et de Salomon.

A propos de Samuel nous lisons dans I Samuel I, 20. Il arriva donc, quelque temps après, qu'Anne conçut, et qu'elle enfanta un fils; et elle le nomma Samuel, parce que, dit-elle, je l'ai demandé à Jahwé.

Or, cette explication est linguistiquement impossible, puisque Šemouel ne peut pas être dérivé de la racine ša’al.

Practorius (4) dit que nous avons là une contraction de šemoua' ël « exaucé par Dieu », ce qui est un contre sens, car ce n'est pas Samuel qui a été exaucé par Dieu, mais sa mère.

Il me semble que la difficulté s'explique beaucoup plus facilement, si nous nous rappelons qu'il existe une divinité babylonienne du nom de Su-mu, que Su-mu-ilu était un roi de la dynastie de Larsa, que Ilu-šuma était un roi d'Assyrie et que

(1) Handbuch der nordsemitischen Epigraphik, p. 253.

(2) Ulmer, Die semil. Eigennamen im Alten Testament, p. 9 n. 3.

(3) The empire of Amorites, p. 100.

(4) Zeitschrift der Deutschen Morgenlaendischen Gesellschaft, LVII (1903), 777.

Sumu-abum était le fondateur de la première dynastie de Baby

lone (1).

Quant au nom de Salomon, il est intéressant de constater que la Ištar d'Uru-Silim-ma, donc de Jérusalem, s'appelait Šulmanit [u...

David a donc rendu son ancien nom à la ville et nommé deux de ses fils d'après l'ancien dieu, Salomon et Absalom (2).

Le dieu Σελαμάνης assyr. Šalman fut adoré dans un sanctuaire non loin d'Alep d'après une inscription publiée dans Hermès, XXXVII, p. 97 (3).

Enfin Salman ou Šalmu est mentionné aussi comme divinité émorite (4).

Je me demande, si de tous ces faits il n'est pas permis de conclure que, à une certaine époque, des noms de personnes étant en rapport avec des divinités païennes et reconnus comme tels reçurent une explication qui s'accordait avec l'idée monothéiste.

Comme on ne pouvait pas les supprimer de l'usage courant, on réussit par ce moyen, à leur enlever ce qu'ils avaient de choquant pour les adhérents de la nouvelle religion.

De cette façon on réalisa la parole d'Osée II, 17 : « J'ôterai de sa bouche les noms des Baalim et on n'en fera plus mention par leur nom» et de Deut., XII, 3 « Vous mettrez en pièces les images taillées de leurs dieux, et vous ferez périr leur nom de ce lieu-là ».

M. GINSBURGER.

(1) A. T. Clay, The empire of Amorites, p. 91, 156.

(2) Acta orientalia, I, 77 et ss.

(3) Ed. Meyer, Die Israeliten, 295.

(4) A. T. Clay, l. c., p. 141.

CALENDRIERS ET FÊTES RELIGIEUSES (1)

Je voudrais appeler l'attention sur certaines difficultés qui se présentent dans l'étude des fêtes religieuses de l'antiquité. On sait que, dans les religions des premiers peuples civilisés, religions en général naturalistes, un grand nombre de fêtes étaient liées évidemment et étroitement à des phénomènes naturels, et, par conséquent, avaient ou auraient dû avoir une place très déterminée dans l'année.

On sait aussi que, les connaissances astronomiques de ces peuples étant encore loin d'être parfaites, leurs calendriers étaient fort sujets à se dérégler. Il en résulte que, quand on rencontre une des fêtes dont nous parlions, rattachée à un événement historique nettement daté, il se pose une question importante quel était l'état du calendrier au moment considéré ?

Malheureusement les historiens de la religion dédaignent souvent ces questions arides de la chronologie. Il en résulte des accidents.

Je vais donner quelques exemples, au hasard de mes lectures. Il va de soi que je ne proposerai pas, pour chaque cas, une solution tranchée. Je vais, dans ce qui suit, planer au dessus de l'Égypte, de l'Assyrie, de la Grèce, etc. C'est dire que je n'ai pas la prétention d'avoir fait une enquête appro

(1) Communication lue au Congrès d'anthropologie tenu à Strasbourg en juillet 1925, section d'Histoire des religions.

fondie sur chaque cas. Je vais indiquer les difficultés plutôt que les résoudre.

1o) Voici d'abord un exemple pris en Égypte. M. Sourdille, dans un ouvrage très fouillé, me paraît avoir établi qu'Hérodote avait vu l'Égypte entre le mois de juillet et le mois de décembre (Durée et étendue du voy. d'Hérod. en Egypte). Or, il le fait assister à une fête de Saïs qui serait « du mois de Choiak » (p. 51, 63, 253). Impossible. Quand ce ne serait que par les doubles dates des papyrus d'Assouan, nous savons que le mois de Choiak, au ve siècle, tombait en mars-avril. Il faut donc que la fête vue par Hérodote soit autre que la grande fête du culte osirien et isiaque, par exemple celle de Payni. La question est à reprendre.

2o) La fête de Tammouz a le caractère bien marqué d'une fête destinée à célébrer la mort de la végétation. Elle peut donc se placer soit à la fin de l'année agricole, soit après la moisson des céréales, soit au moment où la végétation printanière est brûlée par le Soleil. Chez les Sumériens, puis chez les Sémites, elle semble avoir occupé les deux premières places (Baudissin, Adonis u. Esmun, p. 100 sqq.). Mais, à Athènes, il semble que la fête d'Adonis ait été célébrée au mois de mai-juin, qui, sous le ciel de la Grèce, est en effet le moment indiqué (ibid., p. 127).

Il est une autre divinité et une autre fète qui, chez les Doriens de Spartes, répondait à la même idée : les Hyakinthies. On les a placées aussi à la fin du printemps (Dict. SaglioPottier, art. Hyakinthia). Mais, en 479, année sur laquelle nous sommes assez exactement informés pour pouvoir établir une chronologie quelque peu précise, les Hyakinthies semblent tomber en juillet. L'explication est simple: le calendrier spartiate, fixé au vi siècle sur le principe de l'octaétéride, avait, en 479, pris un certain retard. En revanche, en 390, les Hyakinthies sont revenues à leur place normale, en mai-juin : et il semble bien résulter d'autres indices que, dans l'intervalle, le calendrier spartiate avait été corrigé (Rev. des Etudes grecques, 1911, p. 490).

Il est une autre fête dorienne qui est liée à un événement naturel les Karnées, fêtes des vendanges, qui en Grèce se placent en août-septembre. M. Boethius, qui vient d'étudier le calendrier argien (Upsala Univers. Arskrift, 1922), part de là pour placer le mois de Panamos, le mois des Némées, qui précédaient les Karnées de deux mois, en juin-juillet (p. 50, 71). J'ai l'impression qu'en 217 les Némées ont été un peu plus tardives. Il faudrait voir si, par suite de la marche du calen drier argien, Karneios n'avait pu alors glisser jusqu'en octobre. La question est à étudier.

3o) Autre exemple, pris à l'histoire romaine. On connaît le culte des prêtres danseurs, lesquels célébraient leurs cérémonies principales en mars. M. Cirilli, qui l'a étudié, place pourtant avec raison, en octobre, les fêtes qui ont arrêté Scipion sur l'Hellespont en 190 (Les prêtres danseurs, p. 125, 134-5). La contradiction paraît l'embarrasser. Elle se résout pourtant par le fait qu'en 190, si étrange que puisse paraître la chose, le mois de mars romain correspondait en réalité à octobrenovembre.

Signalons en passant une difficulté qui se présente à la même époque : le cas du ver sacrum de 194. On nous dit que Je croît du bétail, du mois de mars au 1er mai, devait être consacré aux dieux (T. Live XXXIV, 44), et comme mars tombait alors à l'entrée de l'hiver, l'offrande n'a pas dû être somptueuse. Il se peut que l'annaliste suivi par T. Live ait mis la date précise. de son crû, sans se rendre compte de l'état du calendrier romain au début du re siècle. Il se pourrait aussi qu'il y eût là l'application d'une vieille formule religieuse, et que précisément des anomalies de ce genre aient amené les Romains, à cette époque, à entreprendre la remise en ordre de leur calendrier. Je livre la question aux spécialistes de l'histoire religieuse romaine.

4°) Un dernier exemple nous sera fourni par la religion iranienne il s'agit de la grande fête de Mithra, au 7° mois de l'année perse. En 1079, cette année commence en mars, et le

« PrejšnjaNaprej »