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1820 pes, et de volonté. Dévouement sans bornes pour le Roi et pour son auguste Dynastie, attachement invioJable au régime constitutionnel, résolution de le défendre jusqu'a la dernière extrémité: voilà la profession de foi de tous le habitans des Deux - Siciles. Nous n'en excéptons pas même les Palermitains dont la différence d'opinions porte sur d'autres points d'un intérêt moins général, à la reserve de ce qui s'est passé chez eux, aucune violence aucune réaction n'a troublé la tranquillité du Royaume.

Les Ordres du gouvernement sont respectés, la justice est exactement exercée, les impôts sont payés, la discipline de l'armée est maintenue, la liberté individuelle, celle des opinions est pleine et entière, et si un zèle exagéré pour le bien public a causé d'abord quelques altérations, elles ont disparu bientôt à la voix ferme et paternelle du Gouvernement. Les élections des députés au Parlement, ce thermomêtre infaillible de l'esprit public, suffiroient elles - seules pour prouver que la Nation n'est animé que d'un seul sentiment, celui de son bien-être. Des hommes distingués par leurs vertus, par leurs services, et par leurs talens, ont été choisis, d'un bout à l'autre du Royaume, pour représenter la nation. Il n'y a aucune disparité d'opinions sur ses choix; les meilleurs citoyens ont obtenu la préférence.

Veut-on encore un argument incontestable que ce n'est pas une secte qui à opéré notre réforme politique? Ceux qui ont été les premiers à se prononcer pour le nouveau régime, ceux enfin que la renommée a proclamés les promoteurs de notre changement politique, n'ont pas été élus. Pense-t-on que si une secte avoit opéré ce changement, comme on veut la faire croire, elle n'aurait pas exigé que ses Chefs figurassent parmi les représentans de la Nation?

Un argument encore plus puissant contre l'opinion qu'on veut accréditer en Europe, que le Gouvernement est ici à la merci d'une secte, nous le tirerons d'un grand exemple de modération et de longanimité que nous avons donné aux nations civilisées, en permettant que la légation et les consulats autrichiens exerçassent ici librement leurs fonctions, tandis que notre Ambassadeur étoit obligé de s'arrêter à Klagenfurt et que notre Consul étoit renvoyé de Milan sans aucun égard et sur l'invitation de la police. S'il était moins fort par lui-même, s'il

était dominé par une secte, dont les passions sont tou- 1820 jours fougueuses et indomptables, le Gouvernement aurait il pu contenir les effets de l'orgueil national justement irrité par un traitement pareil?

Quant aux défauts, que le ministère autrichien impute à la Constitution d'Espagne, nous observons d'abord qu'une puissance étrangère n'a pas le droit de trouver bon ou mauvais le régime qu'un Souverain étranger a jugé convenable d'adopter pour ses états. Mais si l'on voulait juger de la stabilité des gouvernements par les institutions qui les régissent, certes, ce n'est plus un problème à notre époque, si l'on peut obtenir plus aisément cette stabilité par le systême arbitaire, ou par le systême constitutionnel. La charte d'Espagne peut avoir des défauts, sans doute, mais, les principes portent l'empreinte de la raison et de toutes les vertus. La Nation d'ailleurs a un intérêt trop direct à perfectionner ses institutions, qu'elle jugera convenable d'adapter à ses besoins le neuveau systême qui la régit, d'autant plus que l'acte de la proclamation du Roi a laissé au Parlement National le droit de les proposer. Que le Cabinet de Vienne se rassure donc sur ce point, car nous avons infiniment à coeur de donner à notre régime toute la stabilité dont l'ouvrage des hommes peut-être susceptible, persuadés que le premier mérite d'un Gouvernement Constitutionnel est celui de prémunir l'état contre les secousses occasionnés par le despotisme ou par la licence; et la sagesse des hommes recommandables que la Nation a choisis pour la représenter, secondée par la rectitude et les sentimens paternels du Roi, est un garant bien assuré que ce que nous avançons ne sera pas démenti.

Ayant démontré jusqu'à l'évidence combien sont dénuées de fondement et de justice les torts qu'on nous impute, nous entrerons franchement dans la discussion du dernier argument que le ministère autrichien pourroit nous opposer, quoique jusqu'ici il ne l'ait pas fait.

Il existe dans le traité, signé à Vienne le 12 Juin 1815 entre les Cours des Deux-Siciles et l'Autriche, un article secret conçu en ces termes.

"Les engagemens que LL. MM. prennent par ce ,,traité, pour assurer la paix intérieure de l'Italie, leur ,, faisant un devoir de préserver leurs états et sujets ,respectifs de nouvelles réactions, et du danger d'im

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1820,, prudentes innovations qui en ameneroient le retour, , il est entendu entre les hautes parties contractantes que S. M. le Roi des Deux - Siciles, en rétablissant le ,, Gouvernement du Royaume, n'admettra pas des chan,, gemens qui ne pourraient pas se concilier soit avec les anciennes institutions monarchiques, soit avec les ,, principes adoptés par S. M. I. et R. A. pour le régime ,, intérieur de ses provinces italiennes."

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Les phrases vagues et ambigues de cet article exigent une explication. On sait qu'en diplomatie le sens littéral des traités est le seul qui fasse loi. Le Roi s'étant conformé à l'intelligence renfermée dans l'articlecité, lors de la restauration du Gouvernement de Naples, a rempli sa promesse. Et il est à propos de remarquer ici qu'il s'agissait d'une simple intelligence, et non pas d'une condition ou de quelque engagement obligatoire pour un tems indéfini.

Sur quel fondement l'Autriche pourrait-elle donc faire un tort au Roi d'avoir cédé aux voeux unanimes de ses peuples, qui lui demandoient la Constitution de l'Espagne ? Au reste, en admettant même par hypothèse, que l'article sus-énoncé fût obligatoire pour toujours, il faudrait démontrer, pour réclamer contre son infraction, que le changement opéré dans la forme de notre Gouvernement est en opposition avec les institutions Monarchiques. Nous soutiendrons au contraire que les Constitutions affermissent les trônes, puisqu'elles mettent hors de toute atteinte les personnes des Souverains et garantissent la légitimité de leurs droits; mais ce n'est pas ici l'occasion de disputer des théories. Il s'agit seulement de prouver, et nous croyons avoir prouvé suffisamment, qu'à défaut de toute raison l'Autriche ne pourrait pas même se prévaloir d'une stipulation qui se rapportait à d'autres tems et à d'autres circonstances, pour justifier une opposition à notre réforme politique.

A quoi devons nous donc attribuer l'attitude que l'Autriche a prise, et prend journellement contre nous? Quel peut-être le but de l'augmentation aussi excessive que précipitée des troupes Autrichiennes en Italie ? Tant que le Roi a. pu croire, qu'en prenant cette mesure, le Cabinet de Vienne n'avait en vue que de maintenir le bon ordre et la tranquillité intérieure dans ses états italiens, S. M. a respecté le droit que chaque

puissance a de faire chez elle ce qui peut lui paraître 1820 convenable.

Mais lorsque la Cour de Vienne refuse obstinément d'entrer dans aucune explication avec celle des Deux-Siciles et de recevoir les représentans et les Agens du Roi; lorsque l'Empereur refuse de répondre aux lettres confidentielles de Sa Majesté, lorsque le Cabinet Autrichien a fait circuler des Notes aux Puissances alliées, à la Confédération Germanique, aux Gouvernements Italiens, contre le nouvel ordre des choses établi à Naples, lorsqu'enfin les journaux de Vienne et de Milan se permettent officiellement des propos contre nous, qu'un Gouvernement qui se respecte ne devrait jamais autoriser, le Roi manquerait au sentiment de sa diguité et à ce qu'il doit à la Nation brave et généreuse dont la Providence lui a confié les destinées, s'il se montrerait indifférent à une conduite aussi inconvenante de la part d'un Gouvernement ami et allié.

En conséquence, Sa Majesté a chargé le soussigné de s'adresser à S. A. Mons. le Prince de Metternich, pour lui demander une explication positive et cathégorique sur le but de ces armemens extraordinaires et sur l'attitude que l'Autriche a prise envers le Gouvernement Napolitain, attitude aussi contraire aux liens et aux sentimens d'amitié existants entre les deux Cours que peu conformes aux principes de fraternité et de désintéressement que les Souverains Alliés ont proclamés à la face du monde entier.

Le Roi qui a reçu tant de preuves de la cordialité et de l'attachement de S. M. l'Empereur, son auguste neveu et gendre, ne doute pas que les éclaircissements contenus dans cette Note, en dissipant les sinistres impressions que la malveillance ou les passions individuelles de quelque ennemi du repos de l'Europe ont pû lui inspirer, lui feront renoncer à tout projet hostile contre une Nation qui a admiré de près ses grandes vertus. Et certes, si quelque chose pouvait en ternir l'éclat, ce seroit l'aggression que l'Autriche pourrait méditer contre le Royaume des Deux-Siciles.

La postérité aurait peine à concevoir une pareille injustice et un attentat aussi sanglant aux droits des Nations, d'autant plus odieux que la même puissance qui s'en rendrait coupable n'a pas contrarié les plus petits états de l'Allemagne qui se sont donné des Con

1820 stitutions et n'a fait aucune démarche, au moins publique, envers l'Espagne, dont nous avons suivi l'Exemple.

On ne pourrait donc qu'attribuer à d'autres vues la guerre que l'Autriche entreprendroit contre une Nation pacifique, occupée uniquement de son bien-être et très empressée à maintenir la meilleure intelligence avec toutes les puissances etrangères et à cimenter les relations particulières existantes entre les Cours de Naples et de Vienne.

La haute opinion que S. M. le Roi a des qualités individuelles de S. M. l'Empereur, lui est garante de la justice et de la sagesse qui présideront à ses délibérations; et il croit ne pas se tromper en pensant que bientôt le Gouvernement Autrichien reviendra de ses préventions contre nous, et que les liens d'amitié qui unissaient naguères les deux états, se resserreront encore plus pour l'avantage reciproque des deux nations.

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Mais si malheureusement cet espoir ne se réalisait pas, le Roi et la Nation entière, résolus de défendre, jusqu'à la dernière extrémité, l'indépendance du Royaume et de la Constitution, qui est le palladium de ses droits et le plus ferme appui de la Monarchie légitime, sont prêts à s'ensevelir plutôt sous les ruines de la patrie que de plier sous un joug étranger.

L'exemple de la résistance héroique des Espagnols au despotisme de Napoléon, nous encouragerait, et si les rapports que le Cabinet de Vienne reçoit de Naples sont véridiques, il ne croira pas exagéré ce que nous

avançons.

Le Soussigné prie donc S. A. Monsieur le Prince de Metternich de vouloir bien mettre cette note sous les yeux de S. M. I. et R. A. et d'y donner au plutôt une réponse décisive, afin que nous sachions à quoi nous en tenir sur les intentions de la cour de Vienne.

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