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c) Les lettres disposées en croix sont les suivantes :

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Nous n'avons pu retrouver les formules dont ce sont les initiales.

:

d) Dans la branche verticale de la croix, en haut, les initiales de Marie, MRA, trois croix, et des lettres à gauche Z, à droite SS. Sont-ce des lettres mystiques (1), ou les initiales de formules analogues à celles de la croix de Saint Zacharie, telles que:

t: Crux Christi salva me

Z: Zelus domus libera me

t: Crux Christi vincit et regnat, etc. (2).

e) Aux initiales disposées dans la partie gauche de la croix répond l'explication « Crux S. P. Benedicti ». C'est en effet la formule dite de la croix de Saint Benoit, fréquente sur ces amulettes (3), qui protège contre les maléfices et les tentations des démons, contre de nombreux maux, et qui paraît sur de nombreuses médailles (4). Une de ces médailles est collée sur le carton central (4 d). Les lettres VRSNSMVSMQLT (au lieu de I) VB signifient: Vade retro Satanas, nunquam suade mihi vana. Sunt mala quae libas, ipse venena libas. La lettre L., qui

p.

(1) Sur les signes mystiques S, SS, SSS, et Z, Rev. hist. des religions, 1924,

(2) Ex. Elworthy, The Evil eye, p. 401.

(3) van Schevensteen, p. 138, 140, etc.

(4) Cahier, op. l. p. 220, 470, 471, 550; Parfait, L'arsenal de la dévotion (8), 1876, p. 161 sq.; Dom Guéranger, Essai sur l'origine, la signification et le privilège de la médaille ou croix de saint Benoit, 5e éd. Poitiers, 1869; abbé de Saint Paul, Origine et effets admirables de la croir ou médaille de S. Benoit, trad., de l'italien par d'Avrainville, Paris; Thiers, op. l., I, p. 303 sq.; Roy-Chevrier, La croix d'Augsburg, Mém. Soc. d'histoire et d'arch. de Châlons-sur-Saône, XIII, 1925, p. 167 sq.; Archiv. für die Geschichte der Medizin, VIII, 1885, p. 471 sq. Die Benedictspfennige.

vient ensuite, semble résumer à elle seule le membre de phrase << Crux sacra sit mihi lux », », qui précède les mots NDSMD +: Non draco sit mihi dux (1).

f) Les initiales de la partie droite de la croix sont commentées par la légende: « Crux S. Zacharia ». C'est en effet la formule de la croix de Saint Zacharie, aussi chargée de vertus que la précédente, que l'on place sur les maisons, les cloches, les médailles, et qui est spécialement utilisée contre la peste (2). Fréquente sur les amulettes de notre série, comme la croix de S. Benoit, ses initiales sont celles de versets de psaumes ou de citations bibliques, et les croix qui les entrecoupent sont des oraisons jaculatoires à la croix (« Crux Christi salva me. Crux vincit,

crux regnat, crux imperat.

Domine », etc).

Per signum Crucis libera me

D. Deus meus, expelle pestem a me et a loco isto, libera me. A. Abyssus abyssum, Psaume 41, 8.

B. Beatus vir, etc, Psaume 39, 5.

Z. Zelus honoris Dei convertat me, antequam moriar, etc. H. Haeccine reddis, etc. 5 Mos. 6.

G. Gutturi meo, etc. Psaume 136, 6.

F. Factae sunt tenebrae, Luc, 23, 45; Jean, 3, 8.

B. Beatus qui non respexit, etc. Psaume 39, 5.

E. Factus est Deus in refugium mihi, Psaume 39, 22. E au lieu de F.

R. Respice in me Domine, etc. Psaume 21, 2 et 24, 16.

S. Salus mea tu es, Jérémie, 17, 14.

I. In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum, cor et corpus meum. Luc, 23, 46.

A. Ante coelum et terram Deus erat, et Deus potens est ab hac peste me liberare.

B. Bonum est, etc. Jérémie, 3, 26.

(1) Cf. une réduction semblable, dans la croix placée à l'extrémité de la même rangée, et au même point (5 d. 6).

(2) Archiv fur Geschichte der Medizin, VIII, 1885, p. 467 sq.; Schevensteen, p. 146, référ.; sur les amulettes de notre série, ibid., p.

van

140

I. Inclinabo, etc. Psaume 72, 3.

Z. Zelavi super iniquos. Psaume 72, 3.

S. Salus tua ego, etc. Psaume 34 et go.

Rang inférieur. 7. A gauche. Le rectangle est partagé horizontalement en deux tableaux.

a) En haut, dans un cartouche de style Louis XV, les trois Rois Mages sont agenouillés. Légende : « SSS. Tres Reges. Fideles Itinerantium Patroni. » Les rois mages protègent de divers dangers, et ils sont en effet les patrons des voyageurs (1). Les billets des trois mages que l'on vendait à Cologne préservait ceux-ci de toute mauvaise rencontre (2), des « malheurs des chemins » ; leurs noms et leurs images, sur une bande de parchemin qu'on s'attache aux jarrets, rendent infatigable à la marche; et c'est encore pourquoi les enseignes d'hôtelleries sont souvent à l'effigie des Mages (3), protecteurs des voyageurs, et eux-mêmes voya

geurs.

Au-dessus d'eux paraît l'hexagramme mystique, (4), portant en son centre un T et dans ses branches les lettres du nom Adonai. Le T est le Tau dont la vertu est grande : « Per signum Domine Tau, libera me », dit une oraison du pape Léon (5); << In virtute huius signi Tau qui signati fuerunt viri filii Israel. Epidemia libera nos Domine Deus noster, etc. », lit-on sur plusieurs amulettes de notre série (6). Quant au mot Adonai, qui signifie Seigneur, Dominus, il est bien connu, employé déjà sur les pierres gnostiques, puis pendant des siècles

(1) Sur leur emploi talismanique, Deonna, Traditions populaires dans l'ancienne Genève, Archives suisses des traditions populaires, XXVII, 1926, p. 76; Rev. numismatique, 1891, p. 250 sq.; Rev. arch., 1892, I, p. 60. Sur les amulettes de cette série, van Schevensteen, p. 139, 143, etc. (2) Collin de Plancy, Dict. critique des reliques, III, p. 42.

(3) Archives suisses des traditions populaires, XXVII, 1926, p. 69. Les Trois rois.

(4) Sur l'hexagramme, entre autres travaux, fort nombreux, Leite de Vasconcellos, Signum Salomonis, 1918.

(5) Enchiridion Leonis Papae, éd. 1667, p. 92; Thiers, Traité des superstitions, éd. Avignon, 1777, IV, p. 87.

(6) van Schevensteen, p. 141, 142, 144.

dans le christianisme, comme mot prophylactique. Les théologiens l'ont considéré comme entaché de superstition et en ont condamné l'emploi dans les oraisons, les formules, les amulettes (1). Ils ont en particulier condamné celle qui est dite de Paracelse; elle est composée, comme ici, de deux hexagones qui portent les mots Adonai ou Jehovah et Tetragrammaton (2). « Se délivrer de toutes sortes de maladies causées par magie, en faisant deux hexagones sur l'un desquels on écrit Adonai, et sur l'autre Jehovah ou Tetragrammaton » (3).

b) En bas, Saint Ignace de Loyola, debout près de la croix vers laquelle s'avance le dragon menaçant qu'il conjure. Légende: Sanct. Ignatius. Profligator Daemonum ». Le saint, tourmenté par le diable, le mit en fuite par le signe de la croix (4); aussi est-il invoqué contre les maléfices (5).

8. Au centre. Le globe terrestre, autour duquel s'enroule le serpent tenant dans sa gueule la pomme de la Tentation (cf. no 1), Au-dessus le cœur enflammé de Christ, ceint de la couronne d'épines et surmonté de la croix; le cœur enflammé de Marie (6), ceint d'une couronne de roses et transpercé de sept glaives. Les sept douleurs de la Vierge sont en effet comparées dès la fin du XIVe siècle à sept glaives qui percent son cœur, et qui apparaissent dans l'iconographie de la fin du xve siècle (7). Dans le haut, les cinq plaies de Christ, soit les deux mains, les

(1) Thiers, op. l., I, p. 359; IV, p. 86; Delorio, Controverses et disputes magiques, p. 990; de Mély, Bull. Société Nationale Antiquaires de France, 1920, p. 210, 204 sq.; Rev. arch., 1921, II, p. 36, 41, 42; Reichelt, Exercitatio de amuletis, 1692, pl. VI, 1; Geneva, III, 1925, p. 247,

référ.

(2) Delrio, op., l., p. 990; Rev. numismatique, 1891, p. 256; Rev. arch., 1892, I, p. 58; Reichelt, 1. c.

(3) Thiers, op. l., I, p. 359.

(4) Collin de Plancy, Dict. critique des reliques, I, p. 420.

(5) Cahier, op. l., P. 618. Son image sur les amulettes de cette série, vans Schevensteen, p. 140, etc.

(6) Sur le sacré cœur de Jésus et de Marie, cf. Genava, III, 1925, p. 214, notes, référ.

(7) Måle, L'art religieux de la fin du moyen-âge, p. 119 sq.

deux pieds, le cœur, transpercés et dégouttant de sang (1). La dévotion aux cinq plaies de Christ commence à se répandre dès le xive siècle, et l'art allemand et flamand montre déjà avec réalisme ces membres coupés (2). L'oraison aux cinq plaies empêchait de mourir de vilaine mort, ce qui explique pourquoi le culte des cinq plaies s'est développé en temps de peste : « Ne trépassera le jour qui de bon cœur dira l'oraison des cinq plaies (3). Cette oraison débute ainsi : << Ave manus dextera Christi, etc.; elle est attribuée à Saint Grégoire, et confère à ceux qui la disent avec dévotion un grand nombre d'années d'indulgences (4). Les trois clous qui transpercèrent le cœur de Jésus sont aussi l'objet d'une invocation prophylactique >> : Conjuro vos per tres claves qui manus et pedes Domini nostri Jesus transfixerunt >> (5).

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« Deus

Légendes: INRI (caché sous la planchette centrale) lesus Mariae Filius ». « Maria Virgo Mater Dei lesu ». en bas « Semen Mulieris Contrivit Caput Serpentis. :

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9. A droite. Le rectangle est divisé en trois compartiments, deux en haut, un en bas.

En haut d'un côté la tête de Saint Anastase (légende S. Anastisius »), de l'autre le chef reliquaire de Sainte Anastasia (légende « S. Anastasia M.), et la légende commune << Terrores daemonum et spectrorum ». La tête de S. Anastase paraît souvent sur cette catégorie d'amulettes (6); le saint martyrisé en Perse eut la tête tranchée, qui, transportée à Rome, y chassait le diable (7). Sainte Anastasie fut martyrisée à Rome en 304 et décapitée (8).

(1) Ce motif sur ces amulettes, van Exercitatio de amuletis, 1692, pl. VII, (2) Måle, op. l., p. 101.

(3) Ibid. (texte du début du xve s.).

(4) Thiers, op. l., IV, p. 60-1.

I.

Schevensteen, p. 143; Reichelt,

(5) Enchiridion Leonis Papae, éd. 1667, p. 93. (6) van Schevensteen, p. 138, 140, 142.

(7) Collin de Plancy, Dict. critique des reliques, I, (8) Cahier, op. l., p. 151.

p. 21.

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