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une ceinture protectrice, ou plutôt imitent les quatre branches de la croix (1).

5. Evangelium Sancti Joanis. Début de l'Evangile selon Saint Jean, depuis «In principio erat Verbum » jusqu'à et < Verbum caro factum est et habitavit in nobis (et vidimus Eius gloriam quasi Unigeniti a Patre) plenum gratiae et veritatis », Nous avons déjà signalé les vertus mystiques du premier chapitre de cet évangile (2).

6.

Oratio deprecativa ad maleficia et qua via mala expellenda et evitenda. Ex. P. Brognolo.

<< Ecce crucem Domini, fugite partes adversae, spiritus Apostatici, qui superbia ducti Deum, qui vos genuit, derelisquistis et obliti estis Dei Creatoris vestri. Vos vicit Leo de tribu Juda, Radix David Jesus Nazarenes Rex Judaeorum, qui Verbum Caro factum est, et habitavit in nobis, natus ex Maria Virgine, passus sub Pontio Pilato, ac crucifixus, surrexit a mortuis, venturus finaliter judicare vivos et mortuos. Ipse ob immensam clementiam suam ac bonitatem, ob honorem et gloriam sanctissimi Nominis sui Jesus propter merita cunctarum suarum actionum quas operatus est in hoc mundo, nec non Beatissimae Virginis Genitricis ejus Mariae, et omnium Sanctorum dignetur dextera suae Majestatis me liberare, ac defendere ab omni oppressione, infectatione, ac vexatione daemonis, ac ministorum ejus, a cunctis insidiis inimicorum tam visibilium, quam Invisibilium, et a quocunque malo mentis et corporis, intercedentibus Beatissima Deipara. S. Benedicto, Seraphico P. S. Francisco, D. Antonio a Padua, ac S. Ignatio et omnibus Sanctis. In Nomine Patris † et Filii et Spiritus † sancti. Amen. »

Cette oraison est aussi un ramas de formules prophylactiques, dont plusieurs sont déjà utilisées plus haut:

a) < Ecce crucem Domini, fugite partes adversae. Vos vicit

(1) Enchiridion Leonis Papae, éd., Rome 1660, p. 121; Revue historique vaudoise, 1926, p. 233-4; Genava, III, 1925, p. 255-6, référ.

(2) Voir le texte, Enchiridion, éd. 1667, p. 21, 53.

Leo de tribu Juda, radix David. » Formule très répandue (1). b) « Verbum Caro factum est et habitavit in nobis. De l'Evangile selon Saint Jean, voir plus haut (2).

c) << Natus ex Maria Virgine, passus sub Pontio Pilato... venturus finaliter judicare vivos et mortuos. » Extrait du Credo (1).

Les saints énumérés à la fin de l'oraison sont ceux dont les images figurent au verso: Saint Benoit, Saint François, Saint Antoine de Padoue, Saint Ignace, « et omnibus sanctis. »>

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L'intérêt de notre amulette est de montrer, comme tant d'autres, combien sont vivaces dans l'Eglise catholique les vieilles formules protectrices, les vieilles oraisons magiques (2), malgré les défenses des théologiens qui en ont dénoncé la superstition (3). W. DEONNA.

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(1) E. Naville, Le Credo des Chrétiens, Etudes religieuses, p. 901. (2) Tout récemment, Saintyves, Les grimoires à oraisons magiques, Inst. International d'Anthropologie, Session de Prague, 1924 (clavicule de Salomon, grimoire du Pape Honorius, Enchiridion du Pape Léon III, Grand Albert, etc.).

(3) Thiers, Traité des superstitions concernant les sacrements, éd. Avignon, 1777.

UN PRÉTENDU ORIGINAL LATIN

DE L'EVANGILE DE MARC

Dans un article récent, paru ici même et intitulé L'évangile de Marc a-t-il été écrit en latin? M. Couchoud a repris et soutenu l'opinion qu'à l'origine du texte grec de Marc se trouverait un texte latin, qui en aurait été la première rédaction. Ce texte nous aurait été plus ou moins bien conservé dans le Bobiensis k et le Palatinus e. C'est au contenu de ces deux manuscrits, malheureusement incomplets, qu'il faudrait se reporter pour trouver, à maints passages, les leçons originales. Il aurait été fait du texte latin plusieurs versions grecques, superficiellement harmonisées.

le

Les articles de M. Couchoud passent rarement inaperçus. Ils attirent souvent l'attention des lecteurs par leur hardiesse et la retiennent toujours par leur originalité et leur érudition. Dans cas présent, M. Couchoud s'est proposé de défendre une vieille tradition, d'après laquelle l'évangile de Marc aurait été écrit en latin et à Rome. La question est d'une telle importance pour les études néotestamentaires, qu'il y a intérêt à examiner d'un peu près l'argumentation de M. Couchoud. C'est ce que je voudrais faire dans ces quelques pages.

Il est toujours téméraire de jeter par-dessus bord une tradition dont on ne discerne pas exactement la raison d'être. Aussi n'entreprendrai-je pas, dans cette discussion, de nier que Marc ait écrit son évangile en latin. La question se pose d'une manière sensiblement différente. Il s'agit de savoir si, dans l'état actuel de nos

connaissances, nous atteignons des éléments philologiques nous permettant d'affirmer l'existence de cet original latin, et tout particulièrement si ceux sur lesquels s'est basé M. C. entraînent ou non une conviction de ce genre.

XIII, 34-37. quomodo homo preregrinans reliquit domum et dedit seruis suis potestatem, uniuscuiusque opus suum, et ostiario praecepit ut uigilet, sic uigilate quia nescitis quando dominus domus uenit, utrum uespera an nocte media an gallorum cantu an mane, ne ueniens subito inueniat uos dormientes; quod autem uni dixit, omnibus uobis dico.

.

ὡς ἄνθρωπος ἀπόδημος... ὁ δὲ ὑμῖν λέγω, πᾶσιν λέγω · γρηγορεῖτε. Le texte latin donné par M. Couchoud n'est pas celui du manuscrit, qui porte discipulis suis au lieu de seruis suis, domui au lieu de domus, uerum au lieu de utrum, gallo au lieu de cantu, dixi au lieu de dixit. Seule cette dernière leçon, qui est du reste la plus importante, a été signalée par l'auteur (p. 165).

M. C. est arrêté par le fait qu'il manque à és un corrélatif : otws, alors que le latin donne: quomodo homo reliquit... sic uigilate. Mais Mt. XXV, 14 construit de même seр. Il est vrai que ce texte de Mt. est imité de celui de Mc. Pourtant la teneur des deux passages offre des différences notables. S'il y avait eu dans Mc. quelque chose de choquant au point de vue du grec, Mt. l'aurait-il reproduit? Et, dans le latin, sic uigilate s'oppose-t-il si heureusement à quomodo homo reliquit...? M. C. pense qu'un traducteur n'a pas lu ou pas compris sic, ou qu'un copiste a corrigé οὕτως en οὖν, sans apercevoir la correlation avec . Il y a au moins autant de raisons de supposer que sic est une addition. « Une autre faute, ajoute M. C., a gâté le sens. Dixit a été lu dixi. Cela n'est pas une conjecture, car les deux manuscrits que nous avons portent dixi. » En effet, c'est dixit qui est une conjecture. Cette troisième personne a été supposée par M. C. et c'est seulement à la faveur de cette hypothèse que le sujet du verbe devient homo peregrinans.

Je crois qu'il faut laisser intact uni dixi et que ces mots, qui se trouvent à la fin du chapitre XIII se rapportent au début de pe même chapitre: καὶ ἐκπορευομένου αὐτοῦ ἐκ τοῦ ἱεροῦ, λέγει

proderet (sic) de templo Comme, dans l'intervalle,

αὐτῷ εἰς τῶν μαθητῶν αὐτοῦ... et cum dicit illi unus ex discentibus illius... quatre autres disciples, Pierre, Jacques, Jean et André, ont pris Jésus à part (xar idiav, secreto, XIII, 3), il semble bien que la bonne leçon soit celle des manuscrits grecs et de presque tous les manuscrits latins (Ce que je vous dis à vous quatre, c'est à tous les disciples que je le dis: veillez) et que uni constitue une correction maladroite introduite par un copiste qui a pensé au premier interlocuteur, sans se rappeler les quatre autres. Il ne s'agit pas ici d'une phrase générale, comme le pense M. C., et la conclusion de la parabole grecque est bien conçue en regard du texte de Marc.

XIV, 41-42 (p. 165-167). καθεύδετε (τὸ λοιπὸν καὶ ἀναπαύεσθε. L'argumentation de M. C. est des plus compliquées et comporte une page et demie de suppositions. La base en est que les mots précités signifient: dormez et reposez-vous, et que Jésus ne peut avoir dit immédiatement après réveillez-vous, allons! La syntaxe grecque permet difficilement de voir des impératifs dans la phrase καθεύδετε (τὸ λοιπὸν καὶ ἀναπαύεσθε. L'action ne devant pas se prolonger, on attendrait plutôt vanaúsz50. Cf. Mc. VI, βι, ἀναπαύσασθε ὀλίγον. Il est vrai que certains manuscrits donnent avanaúεole à ce passage, mais ce peut être par réminiscence de XIV, 41, où les copistes ont senti des impératifs et où, fait à noter, on ne trouve point, pas plus qu'au passage synoptique de Mt. (XXVI, 45), la variante vлús. Pour moi xalɛúòɛte et dvanajes sont des indicatifs et signifient: alors, voilà que vous dormez et que vous reposez ! Le passage d'Irénée mentionné par M. C. concorde avec cette manière de voir.

n'ait

On ne peut guère dire non plus qu'au verset 41 à aucun sens intelligible. La Vulgate traduit par sufficit, sens qui se retrouve chez Anacréon (XV, 33) et chez Hésychius. Si je ne craignais pas d'ajouter une hypothèse à celles de M. C., je dirais en outre que la legon de D, ἀπέχει τὸ τέλος καὶ ἡ ὥρα, peut se lire ἐπέχει τὸ τέλος καὶ ἡ ὥρα, conjecture qui cadrerait avec les variantes adest (appropinquauit) finis.

Quoi qu'il en soit de ces deux détails, il n'y a ici rien dont on

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