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La christologie païenne remise en forme par D. PLA. 1927. Edition de l'Eglantine, un volume 8 de 139 p.

Bruxelles,

Nous recopions, sans nulle intention d'ironie, mais à titre documentaire, la déclaration-épigraphe par laquelle s'annonce ce livre de bonne foi, mais de science un peu brumeuse: « Au Dieu qui est avec ses attributs absolus dans le dualisme platonicien, au Dieu duquel on ne peut prouver que sa puissance créatrice opéra dans le temps, le monde de notre représentation moniste (Hoeckel, Forel) oppose que partout les effets ou systèmes de travaux plus complexes, devenant à leur tour par combinaison étagée, dérivée, des causes vives, attirèrent et attireront toujours finalement, par suffisante homologie, les plus simples, plus nombreux, à travers des résistances de masses qui croissent avec les vitesses (Einstein). Conséquence divin moniste de la technique cosmique apparait comme le centre figuré du plus subtil complexe, obtenant l'infini de ses progrès possibles de la plus juste répartition de l'ensemble de tous les moyens de travail ».

D. L.

le

Paris,

LÉON DENIS. Le génie celtique et le monde invisible. Editions Jean Meyer (B. P. S.), 1927. Un volume in-18 de 324 pages.

M. Léon Denis, mort tout récemment, était une des personnalités les plus en vue et aussi les plus dignes de respect du spiritisme actuel. Nous nous inclinons devant la force et le désintéressement de telles convictions, mais nous pouvons difficilement admettre que des ouvrages qu'elles dictent de la première à la dernière ligne soient tenus pour appartenir à l'érudition objective. Non que la thèse soutenue par M. Denis doive être a priori considérée comme indémontable à l'aide d'arguments historiques: maints savants qui ne se réclament en rien des sciences psychiques ont, comme lui, cherché à prouver que notre pays doit sa constitution politique, ses hérédités sociales, sa mentalité spécifique à des influences celtiques et non gallo-romaines. Mais M. Denis, une fois les textes dont quelques-uns assez plausibles apportés à l'appui de cette thèse, entend lui donner la démonstration décisive, irréfutable d'une conformité avec des « réalités » d'ordre spirite. Ici nous nous récusons comme toutes les fois que nous nous trouvons en présence d'une argumentation d'ordre métaphysique ou métapsychique. Au surplus, l'auteur procède par affirmations parfois bien déconcertantes: V. tout ce qui touche à la religion des Druides, où tout apparaît trop clair ou trop obscur: « Le Druide, comme le Lama, puisait aux sources génératrices de l'espace les forces qui éveillaient sa foi et l'attiraient vers le foyer supérieur...» (p. 260). Le livre se termine par quelques

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« messages >> venus d'esprits appelés à la rescousse par la cause celtique Michelet et Jeanne d'Arc déclarent avec force que le

:

celtisme est une des formes de la volonté divine.

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P. A.

P. K. OESTERREICH. Les Possédés, traduit de l'allemand par R. Sudre. Paris, Payot, 1927. Un volume 8o de 478 p.

que ce

Ce livre, d'une érudition très vaste et généralement très sûre, veut nous donner un tableau de la possession démoniaque chez les primitifs, dans l'antiquité, au moyen âge et dans la civilisation moderne. Tableau qui comporte une histoire descriptive et une systématisation, une ethnographie, une psychologie, une physiologie de l'état de possession et de quelques états dérivés. Disons vaste dessein est presque en tous ses articles réalisé par M. OE. de façon magistrale ou, à tout le moins, de manière à éveiller les plus fécondes recherches, à orienter dans un sens nouveau et utile des travaux qui auraient pu se disperser sans profit. Le grand public, auquel l'élégante et claire traduction de M. Sudre facilite l'accès de ce livre copieux, ira sans doute bien vite aux chapitres qui traitent de l'« extension moderne de l'idée de possession », de la « possession artificielle et volontaire dans le présent »; il n'y trouvera que des données prudentes, nuancées, et nullement une prédication métapsychiste. Le public érudit saura gré à M. OE. d'avoir annexé à l'étude de la possession le chamanisme et une grande part de la mantique ancienne. C'est à juste titre que l'avant-propos appelle l'attention sur la nouveauté de cette partie du livre: « Les représentants de la philosophie classique, dit M. OE., sont spécialement invités à s'arrêter aux citations relatives à l'oracle de Delphes (p. 385) et au culte de Dionysos (p. 413). Je me me trouverais bien récompensé de mon travail, si ces deux problèmes, qui présentent pour le philosophe un intérêt particulier, étaient de nouveau abordés par eux ». Il est inévitable que d'un champ si vaste certains cantons soient explorés plus minutieusement que d'autres et nous ne jalousons pas la bonne fortune des ethnographes qui bénéficient de la curiosité que M. OE. a portée sur les faits de chamanisme. Tout au plus regrettons-nous qu'un hiatus par trop profond s'ouvre dans son exposé de la possession au moyen âge de S. Augustin à S. Bernard n'y a-t-il eu que des faits de possession et que des emplois de l'exorcisme d'une << monotonie >> si « fatigante» (p. 222), si dénués d'intérêt, qu'on soit autorisé à les passer sous silence? Pourtant la fugatio dæmonum a bien été l'une des virtutes les plus efficacement et les plus fréquemment employées dans l'évangélisation des foules occidentales durant trois ou quatre siècles du haut moyen âge, et il suffit de parcourir l'œuvre hagiographique de Grégoire de Tours ou de Grégoire le Grand pour voir que les modalités

psychologiques des possessions

et même les modalités litur

giques de l'exorcisme présentent d'un siècle ou d'un pays à l'autre des différences qui mériteraient une mention assez développée dans un livre aussi fortement documenté. Ce simple regret ne diminue pas l'estime qu'il nous inspire.

P. A.

K. SVOBODA. La démonologie de Michel Psellos. Brno, 1927, éd. de la Faculté de Philosophie. Un volume 8o de 60 p.

:

1

Psellos a exposé sa théorie sur les puissances infernales dans deux traités, l'un sous forme de dialogue à la manière de Platon, Timothée ou des démons, publié par J. F. Boissonade, à Nuremberg en 1838 et par Migne. Patrologie grecque t. CXXII, l'autre plus court et peu connu, plus fruste aussi et qui avait peut-être la forme d'une lettre Les opinions des Grecs sur les démons. Dans l'un et l'autre, la démonologie de Psellos apparaît assez cohérente et même claire, mais peu originale et, comme il fallait s'y entendre de la part de l'auteur du Commentaire sur le Cantique, empruntée, pour la grande majorité de ses détails, au néo-platonisme. Porphyre est sa principale source; la tradition judéo-chrétienne, surtout représentée par S. Basile, n'est mise à contribution que pour ce qui concerne la chute des démons ou quelques points sur lesquels cette tradition se rencontre avec les opinions des Grecs classiques ou des Alexandrins. « Les écrits et les méditations démonologiques de Psellos, dit M. Svoboda en conclusion à cette savante et précise monographie, révèlent le vif intérêt qu'on prenait aux démons à Byzance, intérêt dont d'autres symptômes sont la diffusion de la secte d'Euchitès et le procès des moines de Chio et contre Kérullarios. Dans son accusation contre ce patriarche, Psellos met en parallèle les erreurs de celui-ci et de ses protégés avec les erreurs des Euchites, avec la doctrine chaldéenne et celle de Porphyre. En effet, la lecture des œuvres de Porphyre et l'expasion des sectes orientales contribuaient à la diffusion de la croyance aux démons à Byzance au xe et xre siècles: celle-là influait sur les hommes instruits, celle-ci sur le peuple

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(p. 67).

P. A.

D. URSMER BERLIÈRE. L'ascèse bénédictine, des origines à la fin du XIe siècle. Paris, Desclée de Brouwer et Lethielleux, 1927. Un volume in-8° de 282 pages.

Avec le beau livre de Dom Cuthbert Butler sur le Monachisme bénédictin traduit par M. Grolleau et le présent ouvrage de Dom Ursmer Berlière, le public de langue française

il est d'étendue nullement négligeable qui s'intéresse à la vie monastique et plus généralement à la vie religieuse du moyen âge occidental, aura les plus

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sûrs éléments d'information mis à sa portée, cependant que les spécialistes trouveront dans ces livres le résultat de précieuses études de détail et le dénombrement de toute une vaste littérature historique un peu dispersée dans les revues d'ascetique ou de mystique. Le livre du savant bénédictin de Maredsous renferme encore plus de choses que n'annonce son titre à bien peu près, c'est un manuel d'histoire de l'ordre de S. Benoit entre le vie et le xire s. En voici l'économie : une première partie traite des sources de l'ascèse bénédictine: Etablissement de la Règle. Commentaires de la Règle. Coutumiers monastiques. La liturgie. Les écrits ascétiques. Les lectures conventuelles. La seconde partie passe en revue les éléments de l'ascèse bénédictine Le cadre de la vie monastique: solitude et silence. Les vertus fondamentales: obéissance, humilité, charité. L'œuvre de Dieu : messe, office divin. La lectio divina. La méditation. L'oraison. La contemplation. Les dévotions. Le travail et les œuvres de zèle. - Ces divisions, dépouillées et discrètes comme celles des chapitres d'une règle monastique, ne laissent pas apercevoir d'un coup d'œil superficiel la richesse intérieure de chacun de ces compartiments du livre de D. U. B.: disons seulement que le ch. v, Ire partie, sur les écrits ascétiques renferme toute une histoire de la théologie bénédictine et de son influence sur la théologie des XI-XIIe siècles, notamment par S. Anselme et S. Bernard; que le chapitre vin, IIe partie sur les dévotions est indispensable à tous ceux qui feront porter leur étude sur les représentations collectives, sur les piétés communautaires dans le moyen âge chrétien. Chacun de ces chapitres est une petite monographie dont les tendances doctrinales ne diminuent en rien la valeur documentaire et l'information toujours d'une rigoureuse sûreté.

P. A.

H. LE GOUvello. Le Pénitent breton Pierre de Kériollet. Paris,
Téqui, 1927.
Cinquième édition. Un volume in-12 de XIX-411 p.

M. H. L. G. a raconté la vie édifiante de son ancêtre Pierre Le Gouvello de Kériollet (1602-1660) qui, après une jeunesse dissolue et même criminelle, se trouva à Loudun au moment du procès d'Urbain Grandier, eut d'effrayantes visions qui le firent entrer dans les voies du repentir: désormais sa vie se passa en pélerinages presque continuels, en pratiques d'une rigoureuse piété, en œuvres charitables. Les documents touchant l'ascèse catholique au XVIIe siècle, la condition des pélerins, la formation et la persistance d'une légende populaire moderne en Bretagne abondent dans ce livre et seront utilement recueillis. On ne s'étonnera pas qu'ils nous soient fournis avec une totale absence de critique: M. L. G. a entendu faire œuvre d'édification, de piété familiale aussi, et nullement d'histoire au sens peut-être bien charnel où nous entendons ce mot.

P. A.

JEANNE GALZY. Sainte Thérèse d'Avila.
Un volume 8o de 250 pages.

Paris, Rieder, 1927.

Assurément ce nouveau livre sur la grande mystique espagnole tient plus du poème que de l'histoire; mais ce poème, écrit dans une prose harmonieuse et colorée qui reste claire, suit d'assez près l'histoire pour que l'on se confie sans crainte à Mme G. L'élo- ' quente biographe de Ste Thérèse ne plie jamais le document à un agencement esthétique. Il va sans dire que toute référence bibliographique est absente de ce livre, mais il apparaît bien que Mme G. a résolument et légitimement négligé les travaux de seconde main, la littérature infinie des historiens et des panégyristes de la Sainte d'Avila pour aller droit à ses œuvres et leur demander, plus qu'aux biographes même les plus voisins de Ste Thérèse, les éléments de cette évocation historique d'une âme. Toute l'admiration que porte l'auteur à l'ardent génie de Thérèse ne l'empêche pas de conserver ce qu'il faut d'objectivité pour en voir les quelques régions obscures, les contradictions et les fléchissements très humains. Çà et là, Mme G., sans vouloir tracer de l'Espagne au XVIe siècle un tableau ambitieux nous songeons à M. L. Bertrand, indique quelques traits essentiels du temps où s'encadre la grande figure de la sainte. Ces raccourcis sont généralement discrets et justes et le synchronisme n'y est pas matière à effet de littérature facile.

Le R. P. DE SALINIS. S. J.

Marins et missionnaires. Paris, Téqui, 1927. Un volume in-8° de 296 pages, illustré de nombreuses figures.

Ce livre contient le récit très simple et très dramatique de l'activité des premiers missionnaires français en Nouvelle-Calédonie. Cette activité, qui commence au moment où Mgr Douarre, premier vicaire apostolique de la Nouvelle-Calédonie, aborde chez les Canaques (21 décembre 1843), avec dix Pères de la Société de Marie, fut traversée de périodes sanglantes où les souffrances supportées par les courageux maristes semblèrent plusieurs fois devoir mettre fin à leur œuvre à peine ébauchée. Elle se combina utilement avec celle des marins de l'Amiral Febvrier des Pointes qui, en 1853, prit possession de la Nouvelle-Calédonie au nom du gouvernement français. Ce projet diplomatique était un leg; de la Monarchie de Juillet aussitôt recueilli et utilisé par le gouvernement impérial. Le R. P. de Salinis raconte avec netteté et entrain les faits religieux et militaires, les contacts des Canaques avec les missionnaires et les marins (et, accessoirement, les conflits d'européens à européens). Il donne sur les cultes des indigènes de Nouvelle-Calédonie à l'arrivée des

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