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Fr. Hommel a écrit « Geschichte Sudarabiens». Ce chapitre, nous l'avons dit, a 51 pages seulement, et quoique l'auteur ajoute prudemment << im Umriss », il est évident que c'est une entreprise délicate de passer en revue l'histoire de l'Arabie du Sud, depuis l'époque préhistorique jusqu'à l'Islam, en quelques pages. Après avoir jeté un coup d'œil sur le pays (p. 57) et sur les sources (p. 61), l'auteur, ayant dit quelques mots de la préhistoire (p. 64), étudie (p. 16) le royaume Minéen (XIVe siècle-VIIIe siècle environ), puis la dynastie des Mukarrib Sabéens, qui commence à une date difficile à préciser et se termine sans doute à la fin du vine s. (p. 75), les rois de Saba proprement dits: 650-115 av. J.-C. (p. 86), les rois de Saba et de Dû-Raydân: 115 av. J.-C. 300 ap. J.-C. environ (p. 89), les rois de Qataban et de Hadramôt (p. 95), enfin les derniers temps de la royauté Sabéenne (p. 104). Quoique court, ce résumé peut être très utile, car l'auteur renvoie soigneusement aux inscriptions, discute la chronologie, et tâche d'établir de bonnes listes dynastiques. Pour plus de détails, voir son Grundriss der Geographie und Geschichte des Alten Orients. I, 1904; II, 1926.

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Le troisième chapitre « Das öffentliche Leben in den alten südarabischen Staaten >> est l'œuvre de Rhodokanakis; il y a condensé la matière de ses nombreux travaux sur l'organisation sociale, la législation, l'économie rurale de l'Arabie du Sud. Il y a là d'intéressantes remarques sur la division en tribus, sur les castes, sur la possession du sol.

« Zur Archäologie Südarabiens» de Ad. Grohmann est une bonne vue d'ensemble. L'architecture, la sculpture, les arts mineurs sont étudiés avec précision et il sera toujours bon de se reporter à cette partie de l'ouvrage.

Les lecteurs de notre revue trouveront un intérêt particulier au chapitre « Zur Altarabischen Religion » dans lequel Nielsen nous donne un abrégé des théories qu'il a développées déjà bien des fois (voir notamment: Die altarabische Mond-religion und die mosaische überlieferung, Strasbourg, 1904 Die Südarabische Göttertrias, Paris 1909 Der sabäische Gott Ilmukah, Leipzig 1910 Die äthiopischen Götter, Z. D. M. G., 1912 Gemeinsemitische Götter, O. L. Z. 1913 Abstrackte Götternamen, O. L. Z. 1915 Uber die nordarabischen Götter, M. D. V. G. 1916 dreieinige Gott, Berlin 1922).

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et surtout Der

Nielsen nous rappelle d'abord que la principale source de notre connaissance des religions arabes anté-islamiques doit être les textes épigraphiques, et dans ces textes les noms propres théophores. On ne peut tirer aucun renseignement important des auteurs musulmans : l'islamisme s'est efforcé d'effacer toute trace du paganisme antérieur ; s'il n'y a pas réussi complètement, s'il a gardé l'essentiel : Gott (Allah), Ein Fest (le Pèlerinage) Ein Heiligtum (un sanctuaire, celui de la Mecque) » (p. 185), il renie cet héritage du passé.

« Ein

Ce que les documents anciens nous fournissent surtout, ce sont des noms de dieux, plus d'une centaine, les uns simples noms propres sans interprétation possible, d'autres exprimant des concepts abstraits, d'autres à valeur adjective, des noms de parenté, des noms indiquant le lieu où le dieu est adoré (pp. 192-193). Outre ces noms les documents nous donnent (ou nous laissent deviner) des « formes divines: Göttergestalten », et parmi ces formes, l'une est privilégiée : la triade céleste composée du dieu lune: 'Ilmaqah ('Il ou 'Ilah), de la déesse solaire: Shams ('Ilat, 'Ilahat), et du dieu de la planète Venus 'Athtar. C'est une famille divine où la lune est le père, le soleil la mère, et Vénus le fils. Nielsen étudie avec soin les éléments de cette triade; il tâche notamment d'établir que le nom primitif du Dieu lune était 'Il ou Ilah qu'on trouve dans tous les textes sémitiques anciens quel que soit leur dialecte. Il en conclut (p. 220):

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de Hauptgott bei allen Semiten war ursprünglich der Il (Ilah)». C'est un dieu sémitique commun: gemeinsemitisch. Peut-être cet 'Il aurait-il été d'abord une force indéterminée dont la lune serait peu à peu devenue l'emblème (p. 222). C'est en ce sens qu'on pourrait parler du monotheïsme sémitique.

Nielsen cherche ensuite à montrer le lien qui existe entre cette religion vieille-arabe et les religions nord-sémitiques. Dans celles-ci deux tendances sont en lutte le Dieu-Maître s'oppose au Dieu-Père (p. 240). Néanmoins le rapport est visible entre la triade sud-arabique et la triade assyrienne: Sin, Shamash, Ishtar. Par contre la religion cananéenne fait difficulté: le soleil y est un dieu mâle, Vénus un dieu femelle et son culte est étroitement uni à celui de la lune. Nielsen veut encore faire entrer dans son système le monotheïsme mosaïque, en montrant que Elohim-Yahweh a été primitivement un dieu lune. Mais c'est surtout l'Islam qu'il veut rattacher à l'antique religion de l'Arabie: critiquant la thèse de Geiger qui insiste sur l'in

fluence juive et celle de Wellhausen qui croit à une influence chrétienne, il montre qu'Allah, Maître Universel, n'est pas Yahweh, dieu national juif, qu'il n'est pas non plus le Dieu en trois personnes des chrétiens, et qu'il réunit au contraire tous les caractères du vieil 'Ilah, dieu de l'Arabie ancienne. Des thèses aussi hardies ne peuvent évidemment être admises d'emblée, mais il est bon que l'auteur en les résumant dans un manuel en ait provoqué de nouveau la discussion.

Il nous faut signaler en terminant la belle présentation de l'ouvrage. Des index commodes terminent le livre. L'illustration, abondante et variée, complète heureusement le texte, surtout en ce qui concerne l'archéologie.

J. CANTINEAU.

Notices Bibliographiques

GUSTAV DALMAN. Aramäische Dialektproben unter dem Gesichtspunkt neutestamentlicher Studien. neu herausgegeben... Zweite, erweiterte Auflage mit deutsch-englischen Wörterverzeichnis. Leipzig. J. C. Hinrichs, 1927. 8,50 mk.

La première édition des Dialektproben de Dalman avait surtout pour but de fournir aux araméisants des textes et des matériaux pour faire connaître les dialectes de la langue araméenne. Dans cette nouvelle édition, l'auteur a ajouté des pièces de la littérature judéo-palestinienne qui prêtent matière à comparaison avec des paroles de Jésus, des proverbes araméens et des fragments de l'évangéliaire

araméen.

La plupart des textes sont vocalisés, selon le système de Tibériade, ce qui n'est, sans doute, pas très opportun; il aurait mieux valu donner également des spécimens de vocalisation babylonienne. Cela aurait été d'autant plus facile que les textes araméens vocalisés selon le système babylonien ne manquent pas.

On sait que cette question de la vocalisation présente encore un problème difficile à résoudre. D. a donc raison de dire qu'il n'y attache pas une grande importance et qu'il a voulu seulement aider le débutant à bien comprendre les formes verbales et le préparer à la lecture des morceaux non vocalisés. Pourtant, il est bon de se dire qu'il existe une certaine tradition dont il faut tenir compte. Ainsi, il ne faut pas lire mais 7 (p. 2, V); pas

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mais (p. 6), et ainsi de suite.

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Cela n'empêche que le livre de D. continuera à rendre de réels services à tous ceux qui veulent étudier l'araméen.

M. G.

BULLETIN DE L'ECOLE FRANCAISE D'EXTRÊME-ORIENT, t. XXVI, 1926 (Hanoï 1927). Gd in-8 de 703 p.

H. MARCHAL, dans une Note sur l'architecture de Nak Pan, précise les caractéristiques de ce document, unique au Cambodge (v. sa description par MM. Finot et Goloubew, ibid. T. XXIII, 401). A cette occasion il résume en quelques notations très instructives l'évolution de l'architecture d'Ankor dite classique, par opposition à la période de l'art khmer primitif : « 10 Période de Jayavarman II (début du Ixe s.) le Bayon. L'architecture y cède le pas à la sculpture, qui y déploie une exubérance et une virtuosité sans égales. 2o Période presque contemporaine de la précédente, mais où des souvenirs de l'art Khmer primitif se mêlent à des formes classiques d'une très grande richesse: art d'Indravarman selon Parmentier (ibid. T. XIX).

30 xe et XIe s. Baphnon, Takeo, les Khlasi d'Ankor Thom. Sobriété dans le décor, harmonie dans les proportions architecturales.

4 XIIe s. et suivants : développement de l'architecture, reléguant le sculpteur au rôle subalterne de décorateur des surfaces. Ankor Vat. » Nak Pan appartient à la première période.

F. M. SAVINA. Dictionnaire français-mán. Les tribus mán sont venues de Chine au Tonkin à une époque relativement basse. La langue ici étudiée est celle des Man Kim-di; la moitié au moins de son vocabulaire dérive du cantonais.

Lt col. RENONDEAU. Choix de pièces du théâtre lyrique japonais, transcrites, traduites et annotées. Il est heureux que le regretté Noël Péri ait trouvé en l'attaché militaire de l'ambassade de France au Japon un continuateur; félicitons-nous sans réserve de cette révélation d'un nouveau japonologue, aussi expert qu'érudit.

L. AUROUSSEAU, qui rend compte de fouilles exécutées en Annam, s'est acquitté d'une lourde tâche en préparant la publication de ce tome, tout chargé de documents administratifs (1925 et 1926). Signalons en particulier la liste des monuments historiques des diverses parties de l'Indo-Chine Française. On doit à M. FINOT une nécrologie de Ch. B. Maybon, l'un des plus actifs serviteurs de la France en Extrême-Orient, et quelques pages importantes de bibliographie, à l'occasion surtout des récents ouvrages de F. D. K. Bosch, l'indianiste néerlandais.

P. MASSON-OURSEL.

Henry GUSENS, M. R. A. S. The architectural antiquities of Western India. London, The India Society, 1926. In-8 de x1-86 p., et 57 illustrations.

Livre estimable et utile, d'un prix abordable (25 shillings). Toutefois la technicité d'un ouvrage scientifique fait défaut. La notion d'Inde « Occidentale » est vague, et de fait on juxtapose dans cet ou

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