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auquel il faut peut-être joindre aussi Rom. 16, 5; II Cor. 5, 10; 6, 15; Gal. 3, 191.

Il résulte des collations des Reuss que l'édition d'Alcala diffère de la première édition d'Érasme, en 347 des 1000 passages types. Dans 117 de ces passages les éditeurs d'Alcala se rencontrent avec les éditeurs modernes, dans 18, ils sont en désaccord avec la majorité d'entre eux'.

Le texte d'Alcala n'a pas exercé sur la constitution du texte reçu une influence comparable à celle d'Érasme, d'Estienne ou de Théodore de Bèze. Cela tient peut-être, pour une part, au prix de l'édition d'Alcala qui ne lui a pas permis d'être aussi répandue que les autres éditions du XVIe siècle'.

3. LES ÉDITIONS D'ÉRASME.

Le Nouveau Testament d'Alcala était achevé ou sur le point de l'être, mais attendait et devait attendre longtemps encore le moment où il serait offert au public, quand l'imprimeur Jean Froben de Bâle qui, sans doute, avait entendu parler

1) Gregory, Textkritik, p 927.

2) D'après Reuss, la comparaison avec la première édition d'Erasme indique une supériorité marquée de la Complutensis. Pour le texte d'Érasme, Reuss relève 112 leçons communes avec les éditions modernes elles se répartissent ainsi e 27, p 39, ac: 29, r: 17. D'après Scrivener (Plain Introduction, II, p. 180), le texte d'Alcala diffère du texte d'Elzévier 1624 on 2.780 passages. 3) Le Nouveau Testament grec d'Alcala été réimprimé au xixe siècle par les soins de P. A. Gratz (Tubingae, 1821. Moguntiae 1827-1851).

4) Franz Delitzsch, Handschriftliche Funde (I. Die Erasmischen Entstellungen des Textes der Apocalypse nachgewiesen aus dem verloren geglaubten Codex Reuchlin's. II. Neue Studien über den Codex Reuchlin's), Leipzig (et London pour le fasc. II), 1861-1869, 2 fascicules; Samuel Berger, La Bible au XVI• siècle, pp. 54-60; Aug. Bludau, Die beiden ersten Erasmus-Ausgaben des Neuen Testaments und ihre Gegner, Freiburg i. B., 1902. (Bardenhewer, Biblische Studien, VII, 5). On trouvera une collation du texte d'Érasme dans Hoskier, Full Account and Collation of the Greek cursive Codex Ev. 604, London, 1890, Appendix B.

de l'entreprise du cardinal Ximénès, décida de concurrencer et, si possible, de prévenir son œuvre.

Il s'adressa pour cela à l'un des plus savants hommes de son temps, à Érasme (1469-1536). Ce dut être au printemps de 1514. Une lettre de Beatus Rhenanus, datée du 17 avril de cette année, parle de la proposition de Froben qui avait offert à Érasme des honoraires aussi élevés que ceux qu'aurait payé n'importe quel autre éditeur. La requête de Froben ne prit pas Érasme au dépourvu. Depuis longtemps déjà les manuscrits du Nouveau Testament avaient appelé son attention et il avait poussé ses investigations assez loin, dans le dessein, sans doute, de préparer une édition du Nouveau Testament.

Dès 1505, il avait publié, à Paris, les collations faites plus d'un demi-siècle plus tôt par Laurentius Valla (1405-1457), en vue d'une révision de la Vulgate'. Dans la préface mise en tête de cet ouvrage, Érasme exposait la nécessité d'une nouvelle version du Nouveau Testament et recommandait l'étude des langues bibliques originales.

En 1513, Érasme écrivait à son ami Colet, le doyen de l'Église Saint-Paul à Londres, qu'il venait d'achever la collation du Nouveau Testament et qu'il se mettait à celle de saint Jérôme3. Colet avait communiqué à Érasme deux manuscrits du Nouveau Testament que celui-ci jugeait fort anciens. Il est probable que c'est d'un travail relatif au Nouveau Testament latin qu'il est question dans la lettre à Colet".

1) Dans les œuvres d'Erasme, édition de Leyde, 1703-1706, t. III, append., lettre 21, col. 1537 D. (datée du 17 avril 1515), cf. du même, append., lettre 23, col, 1538 E

2) Laurentii Vallensis. in Latinam Novi Testamenti interpretationen ex collatione grecorum exemplarium arinotationes, Parisiis, 1505.

3) Absolvi collationem Novi Testamenti, nunc divum Hieronymum aggredior, lettre 115, du 11 juillet 1513, t. III, col. 107 E.

4) Préface des Annotationes, p. 225 de la deuxième partie du N. T. de 1516. 5) Il en est de même d'un passage d'une lettre de 1514 à Petrus Aegidius: Absolvam castigationem Novi Testamenti (lettre 154. III, col. 135 C.).

Dès cette époque cependant, Érasme avait étendu ses investigations au Nouveau Testament grec. Il écrit en effet, le 9 juillet 1514 que la collation de textes grecs' lui a fourni des leçons corrigées pour plus de 1000 passages du Nouveau Testa

ment2.

Bien qu'Erasme ait séjourné à Bâle de juillet 1514 à mars 1515', il ne semble pas avoir songé dès ce moment là à commencer l'impression du Nouveau Testament, puisqu'en août il attend encore un manuscrit que doit lui prêter Reuchlin*. Le projet de l'édition n'était d'ailleurs pas encore parfaitement au point il résulte d'une lettre du 30 avril 1515, adressée au cardinal Grimani qu'au printemps de 1515, il ne pensait à publier d'abord que les épîtres accompagnées d'un commentaire et d'éclaircissements. Encore en septembre de la même année, Froben, surchargé de travaux, voulait céder l'entreprise de l'édition du Nouveau Testament à l'imprimeur Mathias Schürer de Strasbourg. Celui-ci ne put s'entendre avec Érasme sur la

1) Il peut s'agir soit de collations de manuscrits grecs du Nouveau Testament, soit de collations de citations des Peres. Erasme en effet indique, dans le titre mème de son édition, qu'il a utilisé cette source d'information.

2) Lettre à Servatius, 9 juillet 1514, append. 8, t. III, cel. 1529 C. Ex graecorum et antiquorum codicum collatione castigavi totum Novum Testamentum ac super mille loca annotavi non sine fructu theologorum. Sur des manuscrits grecs vus par Érasme en Angleterre, voir Apologia ad Stunicam où Erasme parle de tot vetusta exemplaria quae nos vidimus partim in Anglia, partim in Brabantia, partim Basileae (t. IX, col. 333 A). Cf. Responsio ad juvenem Gerontodidascalum, t. IX, col. 986 E: In codice unde contuli in Anglia. Il est impossible de determiner de quels manuscrits il peut s'agir. 3) Bludau, p. 8 s.

4) Bludau, p. 7 s.

5) Lettre au cardinal Grimani du 31 mars 1515 (Bludau admet [p. 8] que la date indiquée doit être corrigée en 30 avril). Lettre 167, t. III, col. 144 A. Proxima aestate emissuri varias nec infrugiferas (ut opinor) annotationes nostras in Novum Testamentum una cum Apostolicis epistolis, sic a nobis versis, ut intelligi possint. In quo labore ita puto me versatum, ut non sine causa post Laurentium Vallam, post Jacobum Fabrum virum juxta datum ac diligentem, videar hoc negocii suscepisse. Cf. lettre du 9 juillet 1514 à Servatius (Append. 8, t. III, col. 1529 C): Commentarios in epistolas Pauli incoepi quos absolvam ubi haec edidero.

disposition à donner à l'ouvrage et Froben revint à son projet primitif de l'éditer lui-même1.

Érasme était revenu à Bâle en juillet 1515', l'impression était commencée le 2 octobre'. Elle marcha très vite. Quand Érasme vit qu'elle serait achevée avant l'édition des œuvres de saint Jérôme il demanda au pape d'en accepter la dédicace'.

Comment cette édition fut-elle préparée? D'après le titre même, Érasme aurait utilisé de nombreux manuscrits anciens et corrects, tant latins que grecs, et, en outre, le témoignage des Pères. La notice placée à la fin du texte du Nouveau Testament exprime la même idée Finis Testamenti totius ad graecam veritatem vetustissimorumque codicum latinorum fidem et ad probatissimorum authorum citationem et interpretationem accurate recogniti opera studioque D. Erasmi Rotterdami. L'épître dédicatoire à Léon X est plus explicite encore. Novum ut vocant Testamentum universum ad graecae originis fidem recognovimus idque non temere, neque levi opera sed adhibitis in consilium compluribus utriusque linguae codicibus nec iis sane quibuslibet sed vetustissimis simul et emendatissimis. La réalité ne répond que de loin à ce beau programme. Érasme se borna à mettre entre les mains des typographes un manuscrit des évangiles et un manuscrit des épîtres qu'il avait trouvés à Bâle et qui y sont encore conservés. Ces manuscrits portent le numéro 2o;

1) Bludau, p. 11.

2) Bludau, p. 11.

3) Lettre du 2 octobre 1515 (pas 1513) à Ammonius, Append. 3, t. III, col. 1523. B: Hieronymus in processu est. Novum Testamentum jam agressi sunt ; egonec manere possum ob intolerabilem sudorem aestuariorum, nec abire ob opus incoeptum quod sine me nullo pacto possit peragi.

4) Sur cette dédicace voir Bludau, p. 9 s. 11 s.

5) Edition de 1516, 2° partie, p. 324.

6) Voici comment Erasme s'exprime sur les manuscrits qu'il a utilisés : Suppetebant nobis exemplaria tria: unum quod nobis praebuerat eximius vir loannes Reuchlinus, duo quae praebuerat monasterium praedicatorum Basileae, in quorum altero aderant commentarii graece Theophylacti, quem nos toties a duximus nomine Vulgarii, quod Theophylacti vocabulum ob litteras detritas vix legi posset... In epistolis apostolicis, cum primum ederetur Novum Testa

Gregory les date du XIe siècle mais d'autres paléographes les croient sensiblement plus jeunes. Samuel Berger, par exemple, datait le manuscrit des évangiles du xve siècle, celui des épîtres et des Actes du xe ou du xive, Érasme n'a guère pu ne pas voir le peu de valeur de ces textes puisque, dans une lettre à Guillaume Budé, il se plaint de n'avoir pas trouvé à Bâle les manuscrits corrects sur lesquels il comptait et d'avoir dû les corriger avant de les mettre entre les mains des imprimeurs*.

Pour l'Apocalypse, Érasme n'a eu à sa disposition qu'un seul manuscrit de basse époque (x11° ou XIIe) siècle qui lui avait été prêté par Reuchlin. Ce manuscrit (1) longtemps introuvable a été découvert dans la bibliothèque du Duc d'OettingenWallerstein à Maylingen par Franz Delitzsch. Comme le texte était accompagné d'un commentaire, Érasme dut le faire copier à l'intention des imprimeurs. Ce travail ne fut pas exécuté avec tout le soin désirable ainsi que cela résulte avec évidence de la collation que Delitzsch a donnée de ce manuscrit. « Érasme, dit cet auteur, n'a que très imparfaitement reproduit le texte de son manuscrit, et il n'a pas, dans la suite, corrigé ses fautes dont beaucoup reposant sur de mauvaises lectures ou des copies négligentes ont passé dans les éditions Estienne de 1550 et Elzévier de 1624 et sont ainsi devenues des éléments constitutifs du texte reçu ». Mais ce n'est pas tout le manuscrit de Reuchlin présentait une lacune à la fin, il y manquait les six derniers versets de l'Apocalypse : Érasme les a tranquillement reconstitués

mentum, unicum mihi aderat exemplar, sed venerandae antiquitatis, mireque castigatum. Apologia ad Stunicam. t IX, col. 311 D E, 323 A.

1) Samuel Berger, La Bible au XVIe siècle, p. 55, cf. Scrivener, Plain Introduction, I. p. 191. 284.

2) Lettre à Guillaume Budé, 1517, lettre 251, t. III, col. 250 D: Accessit et illud oneris, arbitrabar Basileae haberi emendata exemplaria. Ea spes quoniam fefellit, coactus sum praecastigare codices quibus usuri erant turoypipo!. Cf. lettre du 5 juin 1517 à Latamerus, lettre 254, t. III. col. 955 B: Praeter exspectationem temporis pars praecastigandis exemplaribus... erat insumen la. 3) Delitzsch, Handschriftliche Funde, I, p. 6 ss.

4) Delitzsch, Handschriftliche Funte, I,
p. 57.

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