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en traduisant en grec le texte de la Vulgate. Il reconnaît le fait dans les Annotationes'; mais il parle seulement de nonnulla verba qui ne se trouvent pas in graecis exemplaribus et qu'il a ajoutés d'après le latin'.

Nous avons indiqué les manuscrits qu'Érasme a mis à la base de son édition; il en a utilisé quelques autres, ainsi que les collations de Laurentius Valla. Il lui arrive de citer, dans les Annotationes, des manuscrits qu'il avait vus au cours de ses voyages. Certaines des leçons qu'il adopte ne sont jusqu'à présent attestées par aucun manuscrit3.« Quant aux Pères, dont il énumère le témoignage, dit Samuel Berger, il est permis de sourire en se souvenant que de Théophylacte archevêque des Bulgares, Érasme a fait, par une lecture trop rapide sans doute, un auteur nouveau qu'il a appelé Vulgarius »>6.

Si la fixation du texte n'a pas été faite pour l'édition d'Érasme dans les meilleures conditions possibles, l'exécution, elle aussi, a été bien loin d'être irréprochable. L'impression menée parallèlement avec la préparation du texte a été poussée très rapidement puisqu'on composait par jour un ternion soit douze pages de grand format'; Érasme qui ne pouvait donner au Nou

1) Edition de 1516, deuxième partie, p. 675.

2) Érasme a agi de même dans d'autres passages, il ne le signale pas toujours expressément comme il le fait par exemple pour Actes 9, 5-6 qu'il ajoute avec la remarque In graecis exemplaribus id non additur hoc loco (Annotationes, 2 partie, p. 385) pour Actes 8, 37 où il restitue quelques mots. omis selon lui dans la plupart des manuscrits grecs, librariorum incuria mais qu'il a, dit-il, trouvés in quodam codice graeco asscripta sed in margine (Annotationes. 2° partie, p. 384). Pour d'autres passages, voir Bludau, p. 17.

3) 1 (du x siècle [Scrivener, Gregory] ou bien des x ou xin [S. Berger], p. 55), 4 (du xv ou du xvi• siècle).

4) A propos par exemple d'Heb. 1, 3. d'Apc. 1, 4, 8, 13.

5) Par exemple Apc. 24, 23: 'Iovdiv pour iv; II Cor. 1, 6; ¿vepyoúanc» 6) S. Berger, la Bible, p. 59. cf. Delitzsch, Handschr. Funde, II, p. 22 ss. Bludau, p. 18 et n. 1.

7) Épître à Guillaume Budé de 1517, lettre 251, t. III, col. 250 E: Conficiebatur simul et excudebatur opus, absolvebatur singulis diebus ternio, sic enim

nunc vocant.

veau Testament qu'une partie de son temps', fut cependant obligé d'assurer lui-même une part importante de la correction des épreuves, Jean Oecolampade et Nicolas Gerbel qui avaient été spécialement engagés pour ce travail ne s'étant pas trouvés à la hauteur de ce qu'Erasme attendait d'eux. Grâce à ce travail précipités l'édition put paraître en Mars 1516. Elle était bourrée de fautes d'impression, mais Froben et Érasme étaient parvenus

1) Même lettre. Nec interim tamen licebat totum huic vacare negotio Excudebatur eodem tempore Hieronymus qui sibi bonam mei partem vindicabat.

2) Même lettre. Ad haec conducti fuerant duo probe docti, alter jurisconsultus, alter theologus etiam hebraice peritus, qui formis castigandis praeessent, at hi quoniam hujus laboris erant rudes, quod susceperant praestare non potuerunt proinde necesse fuit extremam formarum, quas vocant, recognitionem in me repetire. Cf. lettre 254 à Latamer du 5 juin 1517, (t. III, col. 255 B): Praeter exspectationem bona temporis pars... ac formis denique castigandis erat insumenda tamestsi ad id muneris duo docti magno aere fuerant conducti.

3) Le mot est d'Érasme lui-même dans une lettre à Willibald Pirckheimer (lettre 274 du 2 novembre 1517, t. III, col. 268 D): Novum Testamentum quod pridem Basileae praecipitatum fuit verius quam editum.

4) En voici le titre : Novum in- | strumentũ omne diligenter ab Erasmo Rotterdamo | recognitum et emendatum, nõ solum ad graecam ueritatem ue- | rumetiam ad multorum utriusque linguae codicum, eorumque ue- | terum simul et emendatorum fidem, postremo ad pro- | batissimorum autorum citationem, praecipue Origenis, Chry- | sostomi, Cyrilli, Vulgarii. [Pour Theophylacti, faute corrigée dans la deuxième édition. Voir p. 23], Hieronymi, Cy- \ priani, Ambrosii, Hilarii, Augusti- | ni, una cũ Annotationibus, quae | lectorem doceant, quid, quả | ratione mutatum sit. | Quisquis igitur | amas ue | ram Theologiam lege, cognosce, ac deinde judica. | Necque statim offendere si quid mutatum offenderis, sed expende, num in melius mutatum sit. | Apud inclylam Germaniae Basilaeam (Armes de l'Imprimeur). Cum Privilegio | Maximiliani Caesaris Augusti | ne quis alius in sacra roma- | ni imperii ditione intra quatu- | or annos excudat, aut alibi | excusum importet. On trouvera une description détaillée du volume dans Hist. Cat., III, p. 574-575. Colophon: Basileae in aedibus Ioannis Frobenii Hammelburgensis Mense Februario Anno MDXV. Regnante Imp. Caes. Maximiliano P. F. Augusto. Format 312 × 212. Il n'y a pas d'autre division du texte que la division en chapitres indiquée par des chiffres romains en marge à la droite du texte latin; cependant les sections grecques sont marquées en marge à gauche du texte grec pour les épîtres aux Romains et aux Corinthiens.

5) The most faulty book I know (Scrivener, Plain Introduction4, II, p. 185). The first edition of Erasmus by reason of its hurried publication, is perhaps the most inaccurate volume ever issued from the press (Scrivener, Adver

à achever leur édition avant que le Nouveau Testament d'Alcala ne put être mis en vente. Leur travail hâtif reste, tant au point de vue du fond qu'à celui de la forme, bien au dessous de celui des collaborateurs de Ximénès et il faut regretter que les circonstances aient fait que le Nouveau Testament d'Érasme, bien plus largement répandu que celui d'Alcala, soit devenu la base du texte reçu*.

Érasme ne semble pas s'ètre fait d'illusions sur la valeur de son travail', et malgré le succès qui l'avait accueilli à son appa

saria critica sacra, Cambridge, 1893, p. xc). La numérotation des pages, par exemple, est faite avec très peu de soin. Dans la première partie (Évangiles), on lit 38 pour 44, 66 pour 96, 120-121 pour 119-120, 156 pour 155, 160 pour 161, 187 pour 178, 197 pour 196, 103-104 pour 203-204. Dans la seconde partie (Actes, Epitres, Apocalypse), on lit 111 pour 101, 102.124 pour 122-123, 131 à 136 en double, 451 pour 154, 190-186 pour 181-185, 126-215 pour 215-216. Dans la troisième partie (Annotationes), on lit 340 pour 240, 259 pour 265, 29 pour 290, 268 pour 294, 331 pour 337, 352, pour 391, 408 pour 407, 434 pour 419, 398 pour 434, 599 pour 499, 567 pour 517, 460 pour 530, 535 pour 577, pour 609, 669 à 675 pour 619 à 625.

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1) Editiones Erasmi... praebent textum minus castigatum... Verum inter omnes constat virum egregium in describendo textu graeco non omni qua par erat cura usum esse, et editoris munere minus diligenter functum quanquam excusationem sibi e subsidiorum penuria et rei ipsius novitate vindicare poterit. (Reuss, Bibl. N. T. G., p. 27). Das Verdienst des Erasmus bei Herausgabe des griechischen Bibelltexts hätte grösser sein können, wenn er bei reicherer Musse mit Aufbietung aller seiner Kräfte und der für eine solche Aufgabe doppelt notwendige Gewissenhaftigkeit gearbeitet hätte... Das Werk steht sowohl in der Textrecension wie in der Korrektheit des Druckes der zwei Jahre vorher gedruckten complutensichen Bibel beleutend nach (Bludau, p. 19 s.).

2) Es wäre in der That ein Glück gewesen, wenn nicht der Erasmische Text sondern der Complutensische die Grundlage des spaeteren textus receptus geworden wäre (Delitzsch, Handschr. Funde, p. 5). Dass er die Ausgabe nicht mit gewissenhafter Sorgfalt lieferte, hatte schlimme Folgen, die im sogenannten textus receptus weiter fortwucherten. Aus den Erasmusausgaben gingen die falschen Lesarten über in die Stephanica vom Jahre 1624 und wur ten zu Bestandtheilen des Textus receptus 4633 (Bludau, p. 144).

3) Lettre à Guillaume Budé, juin 1516, lettre 251, III, col. 250 F. Pro temporis moto, proque valetudine praestiti quod potui. Lettre à G. Latamer, 5 juin 1517, lettre 254, III, col. 255 B. Editum est, pro temporis angustia, satis

accurate.

rition', il sentait la nécessité de le reprendre et de le corriger1. Dès juin 1517 il pensait à une seconde édition', mais comme la première avait été tirée à 1200 exemplaires', et qu'il ne voulait pas en compromettre la vente par l'annonce d'une édition corrigée, il eut soin de ne parler de son projet que confidentiellement à ses amis. Rentré à Bâle en 1518, Érasme commença par la réimpression des Annotationes. Ce travail fut terminé, aux termes du colophon, MDXVIII X Calend. Septemb. soit le 23. Août 1518. Le texte fut imprimé ensuite, en l'absence d'Érasme, sous la surveillance de Bruno et Basile Amerbach et de Jacques

1) Bludau, p. 21.

2) On ne peut considérer comme une seconde édition la réimpression du Nouveau Testament d'Erasme faite en 1516 à Venise chez Alde Manuce sous la direction du beau-père de l'imprimeur Andréas Asulanus (cf. Hist. Cat., III, p. 576 s.) Elle diffère de l'impression de Bâle en 18 des 1.000 passages de Reuss, en tout en plus de 200 passages d'après Mill (§ 1123, p. 112). Érasme fut tout à fait étranger à cette édition aussi ne peut-on que souscrire à ce jugement de Bludau (p. 31): Erasmus handelte desshalb nicht ehrlich, wenn er sich später seinen Gegnern gegenüber, zur Vertheidigung seiner Lesarten, wiederholt auf die aldinische Ausgabe als auf einen Zeugen berief.

3) Lettre du 5 sept. 1517 à un inconnu. App. 1. 75, III, col. 1630 B. Novum Testamentum rursus est in manibus, id primum novitate sua quosdam offenderat, probatum tamen usque probatissimis : verum id aestate proxima prodibit sica me tractatum ut nemini non sit placiturum. Lettre du 2 novembre 1517, à Willibald Pirkheimer, lettre 274, III, col. 268 D. Novum Testamentum... absolvitur, ut spero, in quatuor menses. Lettre à Barbirius du 2 novembre 1517, lettre 275, III, col. 270 D. Novum Testamentum pulchre processit, absolvendum intra tres menses, adjuvante Deo. Cf. Lettre de Wolfgang Faber à Érasme, du 2 sept. 1516, III, col. 1566 E.

4) Bludau, p. 24.

5) Lettre à Guillaume Budé de 1517, lettre 251, t. III, col. 250 F. Proinde, Thν deuτéрav парaσxεváčw Exôoσiv, in qua te magnorere rogo, ut conantem adjutes. A tui similibus etiam objurgari officii loco ducam. Unum illud quλážec, βέλτιστε Βουδαΐε ne id suboleat τοῖς πολλοῖς, ἵνα μὴ τὰ βιβλία οἴκοι μένωσι τῷ ¿vtunwτy. Lettre à Latamer du 5 juin 1517, l. 254, t. III, c. 255 B. Sic autem adjutabis, si admonueris per literas, quid mutandum esse ducas. Verum cave ne cui hoc suboleat, typographi gratia, cui domi manerent sua exemplaria, si sentirent emptores. Lettre de Guillaume Budé à Erasme du 7 juillet 1515, lettre 257, t. III, c. 257 A. De altera tua editione quod scripsisti, id apud me μυστηριώδες erit.

6) La deuxième édition des Annotationes fut aussi publiée à part.

Nepos. Le colophon, à la suite du texte, porte la date de 1518. Il y en a encore deux autres qui donnent, après l'épître de Froben au lecteur Nonis Febr. anno MDXIX (soit le 5 février), et, après la liste des errata et l'Index ternionum, MDXIX Mense Martio, cette date est celle de l'achèvement définitif du volume.

se

La seconde édition' contient quelques pièces qni ne trouvaient pas dans la première telles que: Lettre de Léon X à Érasme; Ratio seu compendium verae theologiae; De hac posteriore editione; Capita argumentorum contra morosos quosdam ac indoctos; Canons d'Eusèbe; Vies des évangélistes de saint Jérôme3. Dans le titre de la seconde édition, Érasme annonçait une sérieuse révision de son œuvre primitive: multo quam antehac diligentius... recognitum3. Cette déclaration ne doit pas être prise à la lettre, plus que les indications sur les manuscrits utilisés donnés dans l'épître à Léon X. On ne connaît qu'un seul manuscrit grec nouveau utilisé dans la seconde édition : c'est le manuscrit 3, du XIIe siècle, actuellement à Vienne qui appartenait au XVIe siècle au couvent des chanoines de Consendonck près de Tournhout*.

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En réalité, la deuxième édition d'Erasme n'est guère qu'une réimpression, à peine modifiée, de la première*. Si quelques fautes ont été corrigées, d'autres ont été ajoutées et les deux récensions restent, tout compte fait, assez voisines l'une de l'autre. Mill estimait qu'il n'y avait guère entre elles que

1) Voir Hist. Cat., III, p. 577 s. La seconde édition fut tirée à 2.100 exemplaires. Cf. Responsio ad notationes novas Lei, IX, 280 D.

2) On peut noter en outre que dans la deuxième édition la division grecque est indiquée pour tous les livres à l'exception des évangiles.

3) Lettre à Willibald Pirkheimer, du 2 nov. 1517. I. 274, III, col. 268 D. Novum Testamentum... retexo ac recudo et ita recudo ut aliud opus sit futu

rum.

4) Il faut y ajouter un manuscrit du xe siècle des évangiles latins appartenant à la même bibliothèque.

5) Bludau, p. 29.

6) Delitzsch, Handschriftliche Funde, I, p. 5. Paul de Lagarde. (Goett. Gel· Anz, 1894, I, p. 75) estime la seconde édition inférieure à la première.

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