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MM. R. BASSET, A. BOUCHE-LECLERCQ, J.-B. CHABOT, FR. CUMONT, E. DE FAYE,
G. FOUCART, A. FOUCHER, COMTE GOBLET D'ALVIELLA, MAURICE GOGUEL,
H. HUBERT, G. HUET, L. LEGER, ISRAEL LEVI, SYLVAIN LEVI, AD. LODS,
FR. MACLER, M. MAUSS, A. MEILLET, P. MONCEAUX, ED. MONTET, A. MORET,
P. OLTRAMARE, F. PICAVET, C. PIEPENBRING, A. REBELLIAU, SALOMON
REINACH, J. TOUTAIN, A. VAN GENNEP, ETC.

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COMTE GOBLET D'ALVIELLA. L'Initiation, institution sociale, magique et religieuse.

FRÉDÉRIC MACLER. Le texte arménien de l'Evangile d'après Matthieu et Marc. FR. CUMONT. A propos des Écritures manichéennes.

CLERMONT-GANNEAU. I'ne nouvelle inscription nabatéenne datée du règne de Rabbel II.

I.

REVUE DES LIVRES

Analyses et comptes-rendus.

1° Rendel HARRIS. Testimonies (Ch. Guignebert).

2o D. LE LASSEUR. Les déesses armées dans l'art classique grec et leurs origines orientales (R. Dussaud).

30 G. MALIANDI. La fase attuale degli studii di storia religiosa (J. Toutain).

4o P. M. J. LAGRANGE. Le sens du christianisme d'après l'exégèse allemande (M. Goguel).

50 F. MACLER. Histoire universelle par Étienne Asolik de Taron (J. Ebersolt).

60 WACYF BOUTROS GHALI. Les perles éparpillées. Légendes et contes arabes (R. Basset).

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H. PARMENTIER. L'art d'Indravarman.

L. CADIÈRE. Croyances et pratiques religieuses des Annamites dans les environs de Hué. Journal of the Iranian Association, vol. VIII. S. EITREM. Beiträge zur griechischen Religionsgeschichte. II. DELATTRE. La pensée de J. H. Newman. J. G. FRAZER. Sir Roger de Coverley.

CHRONIQUE

FLORIS

La REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS paraît tous les deux mois, par fascicules in-8° raisin, de 8 à 10 feuilles d'impression.

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La Revue est purement historique; elle exclut tout travail présentant un caractère polémique ou dogmatique.

Prière d'adresser tous les ouvrages destinés à la Revue à la Direction de la Revue de l'Histoire des Religions, aux Editions Ernest Leroux, 28, rue Bonaparte, Paris (VI).

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Dans les Grenouilles d'Aristophane, Héraclès, faisant à Dionysos le récit de sa descente aux Enfers, rapporte que, après avoir traversé un marais ténébreux et avoir rencontré des monstres effroyables, il a pénétré dans des lieux éclairés par la lumière la plus pure, où des choeurs d'hommes et de femmes erraient parmi les bosquets de myrthe au doux son des flûtes - Qui étaient ces gens? interrompt Dionysos - O pepurp.évot, « les Initiés! ». Evidemment, Héraclès n'entendait faire allusion qu'aux initiés des Eleusinies et peut-être des autres Mystères célébrés dans la Grèce de l'époque. En effet, les Champs Elysées, dans quelque région qu'on les localise, auraient été trop étroits, s'ils avaient été réservés à tous ceux qui ont passé par l'Initiation, avant et après Aristophane, non seulement chez les Grecs, mais encore chez les étrangers et même les barbares de tous. les temps. Qu'est donc cette institution qui, entre autres privilèges, a celui d'introduire les mortels dans le domaine des Immortels?

I. - DEFINITION ET NATURE DE L'INITIATION'

Initiation au sens général, est synonyme de commencement, révélation, apprentissage, « première introduction à certaines

1) Les pages qui suivent sont traduites de l'article Initiation qui a paru au cours de la guerre dans le VII vol. de l'importante publication Encycɩ ɔpædia of Religion and Ethics, dirigée par le Rév. James Hastings et éditée à Edinbourg par MM. T. et T. Clark. Ce volume, qui compte 911 pages in-4, renferme en partie les lettres H (Hymns) à L (Liberty). Les éditeurs ont gracieusement autorisé notre collaborateur, M. le comte Goblet d'Alviella, à nous offrir la version française de son étude.

choses ou secrètes, ou élevées» (Littré). Cependant le mot est surtout usité dans un sens restreint. Il signifie alors l'admission à des cérémonies ou à des traditions d'ordre religieux ou magique. Ces communications ne sont pas toujours secrètes; elles peuvent consister en un enseignement dont l'efficacité dépendra de l'autorité de celui qui le donne, des dispositions de celui qui le reçoit, des conditions dans lesquelles il est transmis. Mais, d'ordinaire, elles constituent un monopole soigneusement dérobé aux profanes, et l'initiation devient ainsi l'introduction à un Mystère, - que nous prenions ce dernier terme dans son acception de vérités inaccessibles à la compréhension vulgaire ou de pratiques jalousement réservées à une élite. Chez les Romains Initia était une expression générique pour désigner les Mystères1.

Deux écoles exégétiques qui se sont souvent heurtées dans l'histoire des religions diffèrent également dans leurs conclusions sur l'origine et la portée des initiations. D'après l'une, (Dupuis, Creuzer, Guigniaut, etc..), les initiations fournissaient une explication philosophique des croyances vulgaires; elles conduisaient à une interprétation rationnelle et morale des cultes officiels. D'après l'autre, (Lobeck, Andrew Lang, etc..), elles visaient, au contraire, à perpétuer, sous le couvert du secret, des rites et des mythes qui dataient de la sauvagerie primitive et qu'on rougissait de produire au grand jour. Chacune de ces deux thèses peut trouver son application dans des cas particuliers; mais elles sont également à rejeter comme vue générale.

Une autre opinion qui n'est pas mieux fondée, c'est celle qui voit invariablement dans les initiations une application ou une représentation dramatique de légendes ou de mythes antérieurs. Dans la pluspart des cas, ce ne sont pas les mythes qui ont engendré les cérémonies des initiations, mais, comme Robertson Smith et Frazer l'ont surabondamment démontré, ce sont

1) Varro, De re rustica, lib. III, 5 (Leipsig, 1889).

ces cérémonies, après que le sens originaire s'en fût perdu, qu'on a cherché à expliquer par des mythes. Quoiqu'il en soit, c'est en étudiant sans parti-pris les formes et les circonstances des initiations elles-mêmes dans leurs divers milieux que nous pourrons obtenir quelques éclaircissements sur leurs sources, leur nature et leur fonction.

Tous les peuples connus ont admis l'existence d'un monde sacré où se meuvent des influences mystérieuses, tantôt propices, tantôt nocives, toujours redoutables. Chez tous également, on observe des individus ou des groupes se prétendant en état de découvrir ces forces, de les désarmer et de les utiliser. Les procédés qui leur en fournissent le moyen se communiquent par voie d'initiation. Chez les primitifs ces initiations se partagent entre deux catégories : l'une comprend les initiations qui ont pour objet d'assurer au néophyte un pouvoir dont il fera exclusivement usage dans son intérêt personnel ou, moyennant rémunération, pour le bénéfice d'autrui. Ce sont celles qui se pratiquent parmi les sorciers des deux mondes, féticheurs, shamans, angekoks. etc.. Les novices à initier sont choisis de préférence parmi les jeunes gens qui offrent une tendance à l'hystérie et aux visions, tendance qu'on développe d'ailleurs à l'aide de substances enivrantes ou stupéfiantes, de jeûnes, de fatigues, de pratiques d'hypnotisme, etc....

L'apprentissage terminé, les nouveaux sorciers s'en vont ailleurs appliquer pour leur compte les recettes magiques qu'ils transmettront à leur tour, avec ce qu'ils y auront ajouté de leur propre fond. Mais, même lorsqu'ils se constituent motu proprio, ils n'assument leur rôle qu'à la suite de songes ou d'hallucinations, naturelles ou provoquées, qui passent pour une véritable initiation où ils ont directement reçu des révélations d'en haut'.

La seconde catégorie embrasse les initiations qui, chez les mêmes peuples, font partie intégrante des institutions sociales;

1) Hubert et Mauss, Théorie générale de la magie dans le vol. VII de l'Année sociologique, Paris (1902-1903), p. 239.

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