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prise et on peut dire que, si certains points de détail restent encore obscurs, on connaît actuellement assez bien les conditions dans lesquelles s'est constitué le texte reçu des Elzévier, celui auquel a abouti le travail de Ximénès et de ses collaborarateurs, d'Erasme, de Simon de Colines, de Robert Estienne et de Théodore de Bèze.

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Tandis qu'un psautier hébreu avait paru dès 1477' et une Bible hébraïque dès 1488' et qu'en 1500, on pouvait déjà

ment plus riche que celle de la Bibliothèque de la Société Biblique britannique et étrangère à Londres. Une importante collection avait été constituée au xvin siècle par le pasteur Lorck, elle est entrée, après sa mort, à la Bibliothèque de Stuttgart (Nestle, Einführung in das Griechische Neue Testament3, Gættingen, 1909, p. 6). Nous ne citerons ici que les éditions qui marquent une étape dans le développement de la critique du texte.

BIBLIOGRAPHIE. Outre les chapitres qui se rapportent à l'histoire du texte imprimé dans les divers traités de critique textuelle, nous citerons les Prolégomènes au Nouveau Testament de Mill (voir plus loin, p. 42 n. 1), que nous citons d'après l'édition de Kuster (Amsterdam, 1710); Le Long, Bibliotheca Sacra post... J. Le Long et C. F. Borneri, iteratas curas ordine disposita... ab A. G. Masch, Halle, 1778, I, p. 189-424; Tregelles, Account of the printed text of the Greek New Testament, London, 1854; Reuss, Bibliotheca Novi Testamenti graeci cujus editiones ab initio typographiae ad nostram aetatem quotquot reperiri potuerunt..., Brunsvigæ, 1872. (Nous renvoyons une fois pour toutes à cette œuvre fondamentale. Reuss classe les éditions et établit les relations qu'elles ont entre elles par la collation de 1.000 passages. C'est à ce cho de 1.000 passages que se rapportent les chiffres empruntés à Reuss qui seront donnés dans les pages qui suivent); I. H. Hall, American Greek Testaments, a critical bibliography of the Greek New Testament as published in America, Philadelphia, 1883; I. H. Hall, Some remarkable Greek New Testaments, Journ. of the Soc. of Biblical Literatur and Exegesis, 1886; Irgens, De trykte graeske Nye Testamenters histori tilligemed an indledning der tel og et anhang, Kristiania, 1907; T. H. Darlow and F. H. Moule, Historical Catalogue of the printed editions of Holy Scripture in the library of the Bristish and Foreign Bible Society, London, 1903-1911 (4 vol.), Part II, Division I, Polyglots (II, p. 1-36), Part II, Division II, Languages other than English... Ancient Greek (III, pp. 573-678) [cité: Hist. Cat.].

1) Bologne? 1477. (Hist. Cat., III, p. 701).

2) Soncino, 1488 (Hist. Cat., III, p. 702). Lo Pentateuque avait paru en 1482 à Bologne, les prophètes à Soncino en 1485-1486 (2 vol.), les Hagiographes, en 3 parties, à Naples en 1486-1487.

compter une centaine d'éditions de la Bible latine, ce n'est qu'en 1514 que fut achevée la première impression du Nouveau Testament grec1.

Avant cette date, des fragments seulement du texte grec avaient été imprimés Ainsi, les hymnes de Marie et de Zacharie (Lc. 1, 46-55. 68-79) sont donnés dans le psautier grec du moine Jean Crastonus de Plaisance'. Un des premiers livres sortis des presses aldines contient les 14 premiers versets de l'évangile de Jean, l'oraison dominicale et la salutation angélique, c'est le livre de Constantin Lascaris intitulé Erotemata cum interpretatione latina, Venise, 1495'; l'ouvrage fut réimprimé à Tubingue en 1512 et en 1514. La salutation angélique est encore imprimée en grec dans les Institutiones graecae Grammatices de fr. Urbano Bolzanio, Venise, 1497'.

Les six premiers chapitres de l'évangile de Jean (jusqu'à 6, 58) sont imprimés dans un curieux volume publié par Alde Manuce en 1504. C'est une édition des hymnes de Grégoire de Naziance avec traduction latine dans laquelle le texte et la version sont imprimés sur des séries différentes de feuilles de telle sorte que les deux pages intérieures de chaque cahier se

1) W. A. Copinger, Incunabula Biblica. The first half century of the Latin Bible between 1450 and 1500, London. 1892. Copinger compte, jusqu'en 1500, 124 éditions de la Bible latine. Ce nombre est réduit à 99 par L. Delisle, Journal des Savants, 1893, pp. 202-218.

2) A titre de comparaison il peut être intéressant de noter que le Nouveau Testament a été imprimé en allemand à Strasbourg vers 1466 (Hist. Cat., II, p. 481), en italien à Venise en 1471 (Hist. Cat., III, p. 801), en français à Lyon vers 1474 (Hist. Cat., II, p. 376. L'Extrait du Catalogue de la Bibliothèque de la Société Biblique protestante de Paris, Paris, 1900, p. 13, donne la date de 1472 qui parait moins probable).

3) Imprimé à Milan en 1481, réimprimé à Venise en 1486 et 1498. Cf. Rendel Harris, American Journal of Philology, VI, 1885, p. 106.

4) Renouard, Annales de l'imprimerie des Aldes ou histoire des trois Manuce et de leurs éditions, Paris, 1834, p. 1.

5) Renouard, p. 1 s.

6) Renouard, p. 46. Ce volume a longtemps passé pour contenir le plus ancien texte grec imprimé du Nouveau Testament.

trouvant rester blanches ont été utilisées pour l'impression du commencement de l'évangile de Jean avec accompagnement d'une version latine. D'après la notice imprimée à la fin du volume, Alde Manuce avait l'intention de poursuivre, dans les mêmes conditions, 1 impression de l'évangile de Jean dans une version latine de Nonnus Panopolitanus, mais ce projet ne fut pas mis à exécution. Un autre plan du même imprimeur ne fut pas non plus réalisé : il s'agissait d'une Bible polyglotte déjà annoncée dans un psautier de 1497, mais dont une page spécimen seule fut imprimée'.

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La première édition du Nouveau Testament grec qui vit le jour forme le tome V de la Bible Polyglotte du cardinal archevêque de Tolède, Francisco Ximénès de Cisneros, imprimée à l'imprimerie de Alcala de Hénarès (en latin Complutum d'où

1) « Alde voulait que l'on put séparer ou réunir à volonté le texte grec et la vérsion latine. Il imprimait en conséquence les deux langues séparément et, à la reliure, on les réunissait en entremêlant les cahiers de manière que, après le texte grec A on mettait le latin A. après le grec A II, le latin A II, grec A III, latin A III, grec A III, latin A IIII. Quand le premier cahier avait commencé et fini par du grec, pour le second cahier on commençait par une feuille latine dont la première page était la version de la dernière page grecque du cahier précédent et successivement ainsi jusqu'à la fin du volume. Ainsi, au milieu d'un cahier grec et d'un cahier latin, alternativement, il restait deux pages blanches en regard qui devenaient inutiles. Alde pour les employer s'avisa du bizarre expédient d'y imprimer un autre ouvrage et au bas de chacune des pages on lit: quaere reliquum in medio sequentis quaternionis ». Renouard, p. 46.

2) Renouard, p 261: Nestle, Ein[.3, p. 3.

3) F. Delitzsch, Studien zur Entstehungsgeschichte der Polyglottenbibel des Cardinal Ximénės, Leipzig, 1871 (Programme universitaire); Fortgesetzte Studien.., Leipzig, 1886 (Progr. univ.); Samuel Berger, La Bible au XVIe siècle, Paris, 1879, p. 50-53.

4) Francisco Ximenès de Cisneros, né à Torrelaguna en 1436, devint archevêque de Tolède en 1495. Il fonda en 1499 l'Université d'Alcala avec l'approbation d'Alexandre VI. I obtint pour elle des privilèges de Jules II et de Léon X. Il mourut le 8 novembre 1517 peu après l'achèvement de la Bible.

le nom donné à cette Bible) par Arnaldus Guillelmus de Brocar, imprimeur originaire d'Allemagne qui, d'abord fixé à Pampelune, s'était établi à Alcala en 1511'. Les collaborateurs de Ximénès furent Démétrius Dukas, originaire de l'ile de Crète, Antonio de Lebrija près de Séville, Jacobus Lopèz de Zuniga ou Stunica, Fernando Nuñez de Guzmann de Valliadolid, Juan de Vergara de Tolède'. L'impression du Nouveau Testament' fut achevée le 10 janvier 1514. Les cinq autres volumes (les t. I-IV contenant l'Ancien Testament et le t. VI contenant le vocabulaire hébreu et la grammaire) furent imprimés ensuite. Le texte du Nouveau Testament est donné dans la Bible

1) Delitzsch, Studien, p. 26.

2) Zuniga (ou Stunica) établit le texte latin. C'est sa polémique avec Érasme qui l'a fait tenir pour l'éditeur responsable du Nouveau Testament. Delitzsch, Studien, p. 28.

3) Delitzsch, Studien, p. 24 s.

4) Le volume est intitulé: Novum testamentum | grece et latine in academia | complutensi noviter impressum. On en trouvera une description détaillée dans Hist. Cut., II, p. 4-5.

5) On s'est demandé si cette date ne devait pas être retardée d'une année. Il en serait ainsi si l'année suivie en Espagne an début du xvi. siècle était celle de l'Incarnation commençant le 25 mars, jour de l'Annonciation. Les millésimes des dates comprises entre le 1er janvier et le 25 mars devraient alors être augmentés d'une unité. Le Nouveau Testament aurait donc été achevé le 10 janvier 1515 et le Bref pontifical pourrait être du 22 mars 1521. Cependant le style de l'Incarnation ne parait avoir été suivi au début du xvi siècle, ni en Espagne ni à Rome (Ginzel, Handbuch der mathematischen und technischen Chronologie, Leipzig, 1906-1914, III, p. 162-163). Il y a des raisons de penser que l'usage courant en Espagne faisait commencer l'année à Noël (Hist. Cat., II, p. 3). En faveur du maintien des dates indiquées, on peut faire remarquer que la modification suggérée par quelques-uns est loin de résoudre la difficulté dont il sera question plus loin, relative à la communication de manuscrits de la Bibliothèque Vaticane. Par contre, il ne se serait écoulé que fort peu de temps entre l'achèvement du tome IV (10 janvier 1515) et celui du tome V (31 mai 1515) (ou d'une partie de ce volume) la date d'achèvement du vocabulaire hébraïque serait en effet le 17 mars 1516 et non 1515.

6) Le tome IV qui termine l'Ancien Testament a été achevé d'imprimer le 10 juillet 1517, le tome VI, le 31 mai 1515, mais, à la fin du vocabulaire hébreu et chaldéen, qui forme la première partie de ce volume, on trouve la date du 17 mars 1515.

d'Alcala parallèlement avec celui de la Vulgate, la colonne de gauche étant occupée par le grec, celle de droite par le latin. Le grec est imprimé en un caratère vertical assez gros, dessiné et gravé d'après les manuscrits de l'époque. Il présente un aspect sensiblement plus archaïque que celui qui a été employé ultérieurement pour le texte grec de l'Ancien Testament. La correspondance entre le grec et le latin est si minutieusement exacte que, non seulement le parallélisme est maintenu par l'introduction à la fin des lignes latines, chaque fois que cela est nécessaire, de petits ronds en plus ou moins grand nombre', mais qu'une petite lettre placée devant chaque mot indique à quel mot grec correspond chaque mot latin. Un petit trait signale les mots grecs qui, comme les articles, ne sont pas traduits. Il n'y a dans le grec ni esprits ni accents, sinon, dans les mots polysyllabiques, un accent marquant la syllabe tonique. L'impression est remarquablement correcte'.

Bien que la Bible d'Alcala ait été achevée d'imprimer dès 1517, le bref d'approbation de Léon X. ne fut donné que le 22 mars 1520', peut-être à cause du privilège valable quatre années accordé à Érasme pour son Nouveau Testament de 1516 par l'empereur Maximilien, sans doute après entente avec le

1) Les mêmes signes sont introduits dans le texte grec aux endroits ou la version latine occupe plus de place que l'original, par exemple, à la fin du chapitre 7 des Actes, du chapitre 4 de la première Épitre aux Thessaloniciens, du chapitre 3 de l'Épître aux Hébreux, etc. Le même procédé est employé pour représenter dans le grec certains mots ou membres de phrases propres à la Vulgate, par exemple, dans Actes 23, 24 etc.

2) Scrivener (A Plain Introduction to the Criticism of the New Testament [Cambridge, 1861], quatrième éd. revue par Miller, London, 1894, II, p. 181), estime qu'il n'y a dans le Nouveau Testament d'Alcala que cinquante fautes d'impression.

3) C'est à ce long espace de temps qui s'écoula entre l'achèvement et la mise en vente de l'ouvrage que paraît se rapporter un passage de la pièce de vers de Jean de Vergara imprimée à la suite du Nouveau Testament :

Magistri Bartoli de castro Burgensis

Hactenus in tenebras jacuere volumina : sacre
Lux quibus est sophie: nunc tamen ecce patent,

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