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P. ALFARIC, J. CAPART, J.-B. CHABOT, FR. CUMONT, E. DE FAYE, G. FOUCART,
A. FOUCHER, MAURICE GOGUEL, H. HUBERT, ISRAEL LEVI,

SYLVAIN LEVI, AD. LODS, FR. MACLER, M. MAUSS, A. MEILLET, P. MONCEAUX,
ED. MONTET, A. MORET, P. OLTRAMARE, C. PIEPENBRING,
A. REBELLIAU, SALOMON REINACH, P. SAINTYVES, J. TOUTAIN, A. VAN GENNEP,
ETC., ETC.

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JÉSUS

D'APRÈS LA VERSION SLAVE DE FLAVIUS JOSÈPHE

Le problème qui fait l'objet de la présente communication (1) porte sur le célèbre passage du 18 livre des « Antiquités Juives » de FLAVIUS JOSEPHE, dont on a discuté l'authencité depuis le xvr siècle, sans arriver à un résultat définitif. Voici le texte traditionnel de ce locus vexatissimus:

«Vers ce temps là apparut un certain Jésus ('Inoous tis), un homme sage (ogós) si on peut l'appeller un homme. Car c'était un faiseur de miracles (παραδόξων ἔργων ποιήτης), un rabbin (ásaλos) pour des gens, qui acceptent avec volupté (διδάσκαλος) (dový) la vérité (707). Et il séduisit (àyάyeto) beaucoup de Juifs et aussi beaucoup d'entre les héllenisés. Celui-là était le Messie. Et même après qu'il eut été crucifié par Pilate à la suite d'une accusation des premiers d'entre nous, ceux qui s'étaient contentés de lui avant (VTE), ne se tinrent pas tranquilles. Car il leur apparut de nouveau vivant le troisième jour, comme les prophètes divins l'avaient prédit à son sujet, ainsi que des milliers d'autres miracles. Et jusqu'au jour que voici, la race (pov) nommée après lui les Messianistes (Xpiavoi) n'a pas disparu ».

(1) Lue à la Société des Études Juives le 17 janvier. à la Société Ernest Renan le 23 janvier et (pp. 10-16), à l'Académie des Inscriptions et BellesLettres le 28 juin 1926.

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apparu et est pres

Depuis le réveil du sens critique et historique, on a toujours vu que certaines phrases de ce récit n'ont pu être écrites que par un Chrétien. « Celui-là était le Messie » « il apparut vivant le troisième jour, selon les prophecies équivaut à une profession de foi et le tout crucifié sous Ponce Pilate, et ressuscité le 3o jour que le symbolum fidei entier. Il est vrai que Josèphe, qui se vante d'avoir été tour à tour disciple de Banus l'hemerobaptiste, des Esséniens, des Sadducéens et des Pharisiens, pourrait à la rigueur avoir succombé à l'influence de la nouvelle religion, vers la fin de sa vie, à la cour mème des Flaviens, où le consul Flavius Clemens et la petite fille de Vespasien, Flavia Domitilla, avaient embrassé le christianisme. Mais Origène nous dit expressément au sujet de notre texte même, que Josèphe ne croyait pas à la dignité messianique de Jésus, ce qui d'ailleurs s'accorde très bien avec ce que nous savons de son caractère. Ce n'est pas lui qui aurait tant soit peu favorisé la cause pour laquelle Clemens et Domitille avait souffert l'exil et très probablement même le martyre!

D'autre part, le récit contient tout aussi évidemment des paroles qui ne se comprennent pas dans la bouche ou sous la plume d'un Chrétien. Un Chrétien n'aurait pas dit « un certain Josué » ('Insous vis) et en effet, les qu'Eusèbe a lu, a été omis depuis dans tous les manuscrits. Saint Jérôme lisait encore dans son texte : « celui-là était censé être le Messie (Christus esse credebatur) », ce qui ne veut pas dire qu'il était vraiment le Christ. On a donc retouché les phrases ici et là: « un faiseur de miracles » c'est peu respectueux': <« un rabbin pour des gens qui acceptent etc. avec volupté ― cela ne semble pas Chrétien non plus, puisque idový « avec volupté » a toujours le sens « avec un mauvais plaisir » dans la grécité de cet age. «Il séduit (yaye» a été corrigé et pour cause- en nyżysto« il s'agrégea ἐπηγάγετο ». Οἱ ἀγαπήσαντες ne peut signifier dans le grèc de Josèphe « qui l'aimèrent »>

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