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بكر بن يعقوب وقصدنا طريق ميمة وكان لي جمل أركبه لان الخيل غالية الاثمان يُساوى احدها ماية مثقال فوصلنا الى خليج كبير يخرج من النيل لا يُجاز إلا في المراكب وذلك الموضع كثير البعوض فلا يمر احد به الا بالليل ووصلنا الخليج ثلث الليل والليل مقمر،

ذكر الخيل التي تكون بالنيل ولما وصلنا للخليج رأيت على ضفته ست عشرة دابة ضخمة الخلقة فتجبت منها وظننتها فيلة لكثرتها هنالك ثمّ انّى رأيتها دخلت في النهر فقلت لابي بكر بن يعقوب ما هذه الدواب فقال هي خيل البحر خرجت

d'un marchand nommé Aboû Becr, fils de Ya'koûb. Nous nous dirigeâmes par la route de Mîmah; je montais un chameau, car les chevaux sont très-chers dans ce pays, un de ces animaux valant cent ducats. Or nous arrivâmes à un large canal qui sort du Nil, et que l'on ne peut traverser que dans des barques. Il y a dans cet endroit une quantité énorme de moustiques, et personne n'y passe, si ce n'est pendant la nuit. Lorsque nous atteignîmes le canal, c'était au premier tiers de la nuit, qui était éclairée par la lune.

DES CHEVAUX OU HIPPOPOTAmes qui se trouvent dans le nil.,

Arrivés que nous fûmes au canal, je vis près de la rive seize animaux d'une forte dimension; j'en fus étonné, et je pensai que c'étaient des éléphants; car il y en a beaucoup dans ce pays. Ensuite je vis ces animaux entrer dans le fleuve, et je demandai à Aboû Becr, fils de Ya'koûb: « Quelles bêtes sont celles-ci? » Il répondit : « Ce sont des chevaux marins ou de

ترعى في البروفى اغلظ من الخيل ولها أعراف واذناب ورؤوسها كرؤوس الخيل وارجلها كارجل الغيلة ورأيت هذه الخيل مرة تنبكتو الى كوكو وفي تعوم في الماء أخرى لما ركبنا النيل من وترفع رؤوسها وتفخ وخان منها اهل المركب فقربوا من البرلئلا تُغرقهم ولهم حيلة في صيدها حسنة وذلك ان لهم رماحا مثقوبة قد جعل في ثقبها شرائط وثيقة فيضربون الفرس منها فان صادفت الضربة رجله او عنقه انفذته وجذبوه بالحبل حتى يصل الى الساحل فيقتلونه وياكلون لحجمه ومن عظامها بالساحل كثير وكان نزولنا عند هذا الخليج بقرية كبيرة عليها حاكم من السودان حاج فاضل يسمى فربا

rivière qui étaient venus à terre pour y paître. » Ils sont plus gros que les chevaux, ils ont des crinières, des queues, leurs têtes sont comme celles des chevaux, et leurs jambes comme les jambes des éléphants. Je vis de ces hippopotames une seconde fois, quand nous voyageàmes sur le Nil en bateau, depuis Tonboctoù jusqu'à Caoucaou. Ils nageaient dans l'eau du fleuve, ils levaient la tête et soufflaient. Les hommes de l'équipage en eurent peur, et ils s'approchèrent de la terre, pour éviter d'être noyés.

Les gens de cette contrée se servent pour prendre les hippopotames d'un joli expédient. Ils ont des lances percées, dans les trous desquelles on a passé de fortes cordes. Ils frappent l'animal avec ces armes. Si le coup atteint, soit la jambe, soit le col, il pénètre dans ces parties de l'amphibie, qu'ils tirent, au moyen des cordes, jusqu'au rivage, où ils le tuent et mangent sa chair. On voit au bord du fleuve une grande quantité d'os de ces hippopotames.

Nous descendîmes près dudit canal dans un gros bourg, qui avait pour gouverneur un nègre, un pèlerin, homme de

مغا بفتح الميم والغين المعجم وهو ممن حج مع السلطان منسى موسى لما تج ،

حكاية أخبرني فربا مغا ان منسى موسى لما وصل الى هذا الخليج كان معه قاض من البيضان يكنى بأبي العباس ويُعرف بالدكاتى فاحسن اليه باربعة آلاف مثقال لنفقته فلما وصلوا الى ميمة شكا الى السلطان بان الاربعة آلاف مثقال سُرقت له من داره قاستحضر السلطان امير ميمة وتوعده بالقتل ان لم يحضر من سرقها وطلب الامير السارق فلم يجد احدا ولا سارق يكون بتلك البلاد فدخل دار القاضى واشتد على خدّامه وهددهم فقالت له إحدى جواريه ما ضاع له شيء وانما دفنها

mérite, nommé Ferbâ Maghâ. C'est un de ceux qui avaient fait le pèlerinage de la Mecque en compagnie du sultan Mensa Moûça.

ANECDOTE.

Ferbâ Maghâ m'a raconté que lorsque Mensa Moùça arriva à ce canal, il avait avec lui un juge de race blanche surnommé Aboû'l 'Abbâs, mais plus connu sous le sobriquet d'Addoccâly, ou natif de Doccâlah. Le sultan lui fit cadeau de quatre mille ducats pour sa dépense, et quand ils furent arrivés à Mîmah, ce juge se plaignit au sultan que les quatre mille ducats lui avaient été dérobés dans sa maison. Le souverain fit venir le commandant de Mimah, et le menaça de la mort s'il n'amenait pas le voleur. Alors le commandant se mit à le chercher, mais il ne le trouva point; car il n'y avait aucun voleur dans le pays. Il entra dans la maison du juge, il insista près de ses domestiques, et leur fit peur. Or une des esclaves d'Addoccâly dit: Mon maître n'a rien perdu; seulement il a caché lui-même la somme

بيده في ذلك الموضع واشارت له الى الموضع فاخرجها الامير واتى بها السلطان وعرفه الخبر فغضب على الـقـاضـي ونـفـاه إلى بلاد الكفار الذين ياكلون بني آدم فاقام عنـدهـم اربع سنين ثم رده الى بلده وأنما لم ياكله الكفار لبياضه لانهم

يقولون إن أكل الابيض مصر لانه لم ينضج والاسود هُوَ النفح

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بزعمهم : هؤلاء حكاية قدمت على السلطان منسى سليمان جماعة من السودان الذين ياكلون بنى آدم معهم امير لهم وعادتهم أن يجعلوا في آذانهم اقراطا كبارا وتكون فتحة القرط منها نصف شبر ويلتحفون في ملاحف الحرير وفي بلادهم يكون معدن

d'argent dans cet endroit. Elle indiqua le lieu au commandant, qui en tirà les ducats, les porta au souverain, et lui fit connaître toute l'histoire.

Le sultan se fâcha contre le juge, qu'il exila dans le pays de ces nègres infidèles qui mangent les hommes. Il y resta quatre années, au bout desquelles le sultan le fit retourner dans son pays natal. Le motif pour lequel les indigènes anthropophages ne l'ont point mangé, c'est qu'il était blanc. En effet, ils disent que la chair des hommes blancs est nuisible, vu qu'elle n'est pas mûrie; celle des noirs est seule mûre, dans leur opinion.

ANECDOTE.

Le sultan Mensa Soleïmân reçut une fois la visite d'une troupe de ces nègres anthropophages, accompagnés par un de leurs commandants. Ils ont l'habitude de mettre à leurs oreilles de grandes boucles, dont le diamètre est d'un demiempan. Ils s'enveloppent le corps avec des manteaux de soie, et dans leur pays se trouve une mine d'or. Le sultan

الذهب فاكرمهم السلطان واعطاهم في الضيافة خادما فذبحوها وأكلوها ولطخوا وجوههم وايديهم بدمها وأتوا السلطان شاكرين وأُخبرتُ أن عادتهم متى ما وفدوا عليه ان يفعلوا ذلك وذكر لى عنهم أنهم يقولون ان اطيب ما في لحوم الآدميات الكف والثدى ثم رحلنا من هذه القرية التي عند الخليج فوصلنا الى بلدة قرى منسا وقرى بضم القـان وكسر الراء ومات لى بها الجمل الذي كنت اركبه فاخبرني راعيه بذلك فخرجت لانظر اليه فوجدت السودان قد اكلوه كعادتهم في أكل الجيف فبعثت غلامين كنت استأجرتهما على خدمتى ليشتريا لى جملاً بزاغرى وهى على مسيرة يــومــين وأقام معى بعض اصحاب ابى بكر بن يعقوب وتوجه هو لينتظرنا

les honora et leur donna une servante, comme cadeau d'hospitalité. Ces nègres l'égorgèrent et la mangèrent; ils se souillèrent la figure, ainsi que les mains, de son sang, et ils se présentèrent devant le souverain pour le remercier. J'ai su que toutes les fois qu'ils se rendent chez lui, ils agissent de cette manière. On m'a dit aussi que ces anthropophages prétendent que les meilleurs morceaux des chairs des femmes sont les mains et les seins.

Nous parțîmes de ce bourg situé près du canal, et arrivâmes ensuite à la ville de Kori-Mensa. Ce fut ici que mourut le chameau, qui me servait de monture, et quand son gardien m'informa de cet accident, je sortis pour voir la bête. Je trouvai que les nègres l'avaient déjà mangée, suivant leur coutume d'avaler les charognes. Or j'expédiai deux garçons que j'avais pris à mon service, afin qu'ils m'achetassent un autre chameau à Zâghari, localité qui se trouvait à la distance de deux jours de marche. Quelques compagnons d'Aboû Becr, fils de Ya'koûb, restèrent avec

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