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اربع وخمسين في رفقة كبيرة فيهم جعفر التواتي وهو من الفضلاء ومعنا الفقيه محمد بن عبد الله قاضى تكدا وفي الرفقة

نحو ستماية خادم فوصلنا الى كاهر من بلاد السلطان الكركري )

(1)

وفى أرض كثيرة الاعشاب يشترى بها الناس من برابرها الغنم ويُقدّدون لحجمها ويجمله اهل توات الى بلادهم ودخلنا منها الى برية لا عمارة بها ولا ماء وهى مسيرة ثلاثة أيام ثم سرنا بعد

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ذلك خمسة عشر يوما في برية لا عمارة بها الا ان بها الماء ووصلنا الى الموضع الذي يفترق به طريق غات الاخذ الى ديار مصر وطريق توات وهنالك احساء ماء يجرى على الحديد فاذا غسل به الثوب الابيض اسود لونه وسرنا من هنالك عشرة

de l'année cinquante-quatre (754 de l'hégire = 12 septembre 1353 de J. C.), en compagnie d'une caravane considérable, où se trouvait Dja'far de Taouât, un des hommes distingués. Il y avait avec nous le jurisconsulte Mohammed, fils d'Abd Allah, juge à Tacaddâ. La caravane renfermait environ six cents filles esclaves. Nous arrivâmes à Câhor, qui fait partie des domaines du sultan Carcary: c'est un endroit riche en herbages, et où les marchands achètent, des Berbers, les moutons, dont ils coupent les chairs en lanières pour les faire ensuite sécher. Les gens de Taouât importent ces viandes dans leur pays. Puis nous entrâmes dans un désert sans habitations, sans culture, sans eau, et de la longueur de trois jours de marche; après cela, nous voyageâmes quinze journées dans un autre désert sans culture aussi, mais offrant de l'eau. Nous atteignîmes le point où se séparent le chemin de Ghât, qui conduit en Égypte, et celui de Taouât. Il y a là des puits, ou amas d'eau qui traverse du fer; lorsqu'on lave avec cette eau une étoffe blanche, la couleur de l'étoffe devient noire.

Nous marchâmes encore dix jours, et arrivâmes au pays

ايام ووصلنا الى بلاد هكار وهم طائفة من البربر ملثمون لا خير عندهم ولَقِيَنا احد كبرائهم فحبس الـقـافـلة حتى غـرمـوا له اتوابا وسواها وكان وصولنا الى بلادهم في شهر رمضان وهم لا يغيرون فيه ولا يعترضون القوافل واذا وجد سراقها المتاع بالطريق في رمضان لم يعرضوا له وكذلك جميع من بهذه الطريق من البرابر وسرنا في بلاد هكار شهرا وهي قليلة النبات كثيرة الحجارة طريقها وعر ووصلنا يوم عيد الفطر الى بـلاد برابر اهل لثام كهؤلاء فاخبرونا باخبار بلادنا واعلمونا أن أولاد خراج وابن يغمور خالفوا وسكنوا تسابيت من توات فخاف

des Haccâr, ou Haggâr, qui sont une tribu de Berbers, portant un voile sur la figure; il y a peu de bien à en dire : ce sont des vauriens. Un de leurs chefs vint à notre rencontre, et arrêta la caravane, jusqu'à ce qu'on se fût engagé à lui donner des étoffes et autres choses. Ce fut pendant le mois de ramadhân que nous entrâmes dans le territoire des Haccâr; à cette époque de l'année, ils ne font pas d'incursions en pays ennemi, et n'empêchent point les caravanes de passer. Leurs voleurs mêmes, s'ils trouvent quelque objet sur la route durant le mois de ramadhân, ne le ramassent pas. C'est ainsi qu'agissent tous les Berbers qui habitent sur ce chemin.

Pendant un mois nous voyageâmes dans la contrée des Haccâr; elle a peu de plantes, beaucoup de pierres, et sa route est scabreuse. Le jour de la fête de la rupture du jeûne, nous arrivâmes dans un pays de Berbers porteurs de ce voile qui recouvre le bas du visage, à la manière de ceux que nous venions de quitter. Ils nous donnèrent des nouvelles de notre patrie; ils nous apprirent que les fils ou la tribu de Kharâdj, ainsi que le fils de Yaghinoûr, s'étaient révoltés, et qu'ils résidaient alors à Téçâbît, dans le pays

اهل القافلة من ذلك ثم وصلنا الى بودا بضم الباء الموحدة وهى من أكبر قرى توات وارضها رسال وسباخ وتمرها كثير ليس بطيب لاكن أهلها يُفضّلونه على تمر سجلماسة ولا زرع بها ولا سمن ولا زيت وانّما يُجلب لها ذلك من بلاد المغرب واكل اهلها التمر والجراد وهو كثير عندهم يختزنونه كما يختزن التمر ويقتاتون به ويخرجون الى صيده قبل طلوع الشمس فانّه لا يطيراذ ذاك لاجل البرد واقـنـا ببودا أياما ثم سافرنا في قافلة ووصلنا في أوسط ذي القعدة الى مدينة سجلماسة وخرجت منها في ثاني ذي الحجة وذلك أوان البرد الشديد ونزل بالطريق

de Taouât. Les hommes de la caravane furent remplis de crainte quand ils entendirent ces récits. Ensuite nous arrivâmes à Boûda, un des principaux villages de Taouât; son territoire consiste en sables et en terrains salés. Il y a ici beaucoup de dattes, mais elles ne sont pas bonnes; cependant les gens de Boûda les préfèrent à celles de Sidjilmâçah. Le pays de Boûda ne fournit ni grains, ni beurre, ni huile d'olive; ces denrées y sont importées des contrées du Maghreb. Les habitants se nourrissent de dattes et de sauterelles; ces insectes y sont aussi en grande abondance; ils les emmagasinent comme on le pratique avec les dattes, et s'en servent pour aliments. La chasse des sauterelles se fait avant le lever du soleil, car alors le froid les engourdit et les empêche de s'envoler.

Après avoir demeuré quelques jours à Boûda, nous partîmes avec une caravane, et arrivâmes à Sidjilmâçah au milieu du mois de dhoû'l ka'dah. Je sortis de cette ville le second jour du mois de dhoû'l hiddjah (de l'année 754 de l'hégire, ou à la fin de décembre de l'an 1353 de J. C.); c'était au moment d'un grand froid, et la route était rem

ثلج كثير ولقد رايت الطرق الصعبة والثلج الكثير ببخارى

و سمرقند و خراسان وبلاد الاتراك فلم أَرَ أَصعب من طريق جنيبة (1) ووصلنا ليلة عيد الاضحى الى دار الطمع فاقت هنالك الاضحى ثم خرجت فوصلت الى حضرة فأس حضرة (2) يوم مولانا امير المؤمنين أيده الله فقبلت يده الكريمة وتيمنت يمشاهدة وجهه المبارك واقت فى كَنَف احسانه بعد طول الرحلة والله تعالى يشكر ما اولانيه من جزيل احسانه وسابغ امتنانه ويُديم أيامه ويمتع المسلمين بطول بقائه (3) وهاهنا انتهت الرحلة المسماة تحفة النظار في غرائب الامصار وعجائب الاسفار وكان الفراغ من تقييدها في ثالث ذي

الحجة

عام سنة

plie de neige. J'avais vu dans mes voyages des chemins difficiles, ainsi que beaucoup de neige, à Bokhâra, à Samarkand, dans le Khorâçân et les pays des Turcs; mais je n'avais pas connu de route plus scabreuse que celle d'Oumm Djonaïbah. La nuit qui précède la fête des sacrifices, nous atteignîmes Dâr Atthama'; j'y restai le jour de la fête, et par tis le lendemain.

Enfin j'entrai dans la capitale Fez, résidence de notre maître le commandant des fidèles (que Dieu l'assiste!); je baisai sa main auguste, j'eus le bonheur de voir son visage béni, et je demeurai sous la protection de ses bienfaits, après un très-long voyage. Que le Dieu très-haut le récompense pour les nombreuses faveurs qu'il m'a accordées et pour ses grâces généreuses! Que le Très-Haut prolonge ses jours et réjouisse les musulmans par la longue durée de son existence!

Ici finit le récit du voyage intitulé : Cadeau fait aux observateurs, traitant des curiosités offertes par les villes, et des merveilles rencontrées dans les voyages. La rédaction en a été terminée le 3 de dhoû'l hiddjah de l'année 756 de l'hégire

وخمسين وسبع مأية والحمد لله وسلام على عباده الذين

اصطفى (1)

قال ابن جُزَى انتهى ما لخصته من تقييد الشيخ ابي عبد الله محمد بن بطوطة اكرمه الله ولا يخفى على ذي عـقـل أن رحالُ العَصر ومن قال رحال هذه الملة ) لم هذا الشيخ هو يبعد ولم يجعل بلاد الدنيا للرحلة واتخذ حضرة فأس قرارًا ومستوطنا بعد طول جولانه الا لما تحقق ان مولانا ايده الله اعظم ملوكها شأنا واعمهم فضائل واكثرهم احسانا واشدهم

(3)

بالواردين عليه عناية واتهم بمن ينتمى الى طلب العلم جاية فيجب على مثلى ان يحمد الله تعالى لان وفقه في أول حالة

(le 13 décembre de l'an 1355 de J. C.). Louange à Dieu, et paix à ceux d'entre ses serviteurs qu'il a élus! (Coran, XXVII, 60.)

a

Ibn Djozay dit : « Voilà la fin de ce que j'ai rédigé, d'après l'écrit du cheïkh Aboû 'Abd Allah, Mohammed, fils de Bathoûthah (que Dieu l'honore!). Aucun homme intelligent ne méconnaîtra que ce cheïkh ne soit le voyageur de l'époque. Celui qui dirait : « C'est le voyageur de cette religion ou de «< cette nation musulmane », n'exagérerait pas. Notre cheikh, qui a pris le monde entier pour but de ses voyages, n'a choisi la capitale Fez pour demeure et pour patrie, après l'immense longueur de ses pérégrinations, que parce qu'il s'est bien assuré que notre maître (que Dieu l'assiste!) est le plus grand des rois de l'univers, celui qui possède le plus de mérites, qui multiplie le plus les bienfaits, qui a le plus de sollicitude pour ceux qui viennent le visiter, et qui donne le plus de protection aux personnages qui se consacrent à l'étude de la science.

« Il convient qu'un homme comme moi loue le Dieu trèshaut, pour la grâce qu'il lui a faite dans sa jeunesse et dès

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